MONTREAL (SIWEL) — En marge d’une conférence tenue à Montréal, dimanche dernier, autour de son dernier livre sur la « Crise Berbériste de 1949 », le vénérable Me Ali Yahia Abdennour, en plus de révéler l’injustice dont ont été victime les berbéristes de 1949, il a en outre plaidé pour une reconnaissance du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

 

Dans le cadre d’une tournée au Canada sur la promotion de son livre sur la « Crise Berbériste de 1949 », Me Ali Yahia Abdennour a eu à s’exprimer sur le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

Répondant à une question à ce propos au cours des débats, il a d’abord rappelé qu’il avait déjà affirmé que le MAK, au même titre que d’autres « partis », tels que celui de Ali Benflis ou de Sid Ahmed Ghozali, celui de Ferhat Mehenni « avait droit de cité » parce que « toutes les voix ont le droit de se faire entendre », en rappelant qu’il était temps que « le bon sens et la raison habitent les esprits. ».

Seulement voilà, au regard des interventions de certains lecteurs d’El Watan, qui a traité de cette information, notre vénérable avocat n’a été ni entendu, ni encore moins compris, car il s’est trouvé des « esprits éclairés » pour dire que, du haut de ses 93 ans, ce vénérable vieillard ( au sens noble du terme, avec tout le respect dû aux ainés comme le veut la tradition et la culture kabyle) est tout bonnement soupçonné de « vouloir sa part de gâteau ». Quant au reste, nous vous épargnons les sempiternelles accusations d’anti nationaliste, d’agents externes de déstabilisation, de partisans du droit d’ingérence etc.,

Me Ali Yahia Abdenour a eu le courage d’exprimer ce que personne n’a jamais eu le courage d’exprimer par peur d’être frappé du « sceau de l’infamie » qui consiste à taxer de «traître à la Nation (NDLR: arabe)» quiconque ose mettre en doute les fameuses constantes nationales algériennes basées sur l’élimination, ou, dans le meilleur des cas, la marginalisation progressive de l’identité amazighe au profit de l’idéologie arabo-islamiste, et ce jusqu’à l’aboutissement de la seule place qui lui soit concédée, c’est à dire l’Histoire la plus reculée, un passé révolu à classer dans la rubrique « Djahiliya ».

Alors que certains acteurs politiques viennent rencontrer Ferhat Mehenni en catimini, Me Ali Yahia Abdenour assume et affirme avoir rencontré Ferhat Mehenni. Et s’il estime que l’Algérie gagnerait à envisager une « décentralisation », voire une « régionalisation » ou une « autonomie » , il a néanmoins affirmé ne pas adhérer à l’idée d’indépendance de la Kabylie, ce qui peut parfaitement ce comprendre étant donné son âge et son parcours.

Me Ali Yahia Abdenour argumenta entre autre son opposition à l’indépendance kabyle, en disant : « Comment voulez-vous abandonner les richesses du Sahara ? », sauf que si on peut parfaitement comprendre que ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie, ceux qui ont vu combien la Kabylie s’était investie dans cette guerre et le prix qu’elle en a payé, puissent avoir un pincement au cœur à l’idée d’abandonner, de guerre lasse, un territoire arraché au prix de "beaucoup" "beaucoup" de sang kabyle, il n’en demeure pas moins que pour bon nombre de Kabyles, et avec tout le respect que l’on doit à Me Ali Yahia, il se trouve que c’est justement là qu’est tout le problème: les richesses du Sahara! tant il est vrai que celles-ci n’ont jamais servi à rien d’autre qu’à engraisser le colonialisme (et néocolonialisme) français, les généraux algériens et leurs vassaux.

Quant à la Kabylie, l’intégralité de « sa part » a été investie dans l’équipement des forces répressives en Kabylie, dans la construction de casernes et de mosquées (donnée en gérance à des salafistes), dans l’importation d’enseignant arabisants et islamisants. la liste des méfaits des richesses du Sahara seraient trop longues à énumérer. Mais, il est certain que si la Kabylie a traversé les millénaires « sans le pétrole », il est tout aussi certain qu’elle ne survivra pas un seul centenaire « avec le pétrole ».

Quoi qu’il en soit, il faut rendre un vibrant hommage à Me Ali Yahia Abdenour pour avoir Osé ce que personne n’a osé parmi les "vaillantes" personnalités politiques kabyles, nul doute que le MAK en sera certainement touché.

Mais ce qui nous semble être important à relever ici c’est que Maître Ali Yehia Abdenour arbore sans aucun complexe le drapeau Amazigh, contrairement aux divers responsables des partis dits kabyles qui le fuient comme la peste, craignant sans doute que ceux qui n’ont jamais voté pour eux, respectivement en 40 et 20 années de « campagnes électorales nationales »…ne votent toujours pas pour eux.

zp,
SIWEL 181901 NOV 14

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