AGHVALU (SIWEL) — Dans un meeting à At-Hemdun le MAK poursuit sa campagne de rejet du vote en Kabylie : « Comment expliquer que L’APW de Tizi Ouzou ait voté à l’unanimité pour la construction d’une prison à Draâ el Mizan ? Où est la différence entre le RCD , le FFS, le FLN et le RND ? Tous, sans exception, ont voté pour un projet honteux. Comment voter à nouveau pour des élus qui n’ont de perspectives pour la Kabylie que la construction de prison ?»

 

Meeting du MAK à At Hamdun : « Notre préoccupation est de libérer le peuple kabyle.... »
Venus de plusieurs autres communes et dans une salle archi comble, le meeting a été entamé par une minute de silence à la mémoire du défunt Said Taxlict, décédé des suites de ses blessures survenues à la résidence universitaire de Tlemcen.

Salim Bachouche, Président du Conseil régional de Tuvirett (Bouira) a entamé le meeting dans une allocution où il a démontré que ces élections étaient « une farce de mauvais goût, rien qu’à voir le profil des candidats ». Les listes électorales sont constitués d’opportunistes qui n’ont strictement rien à voir ni avec la politique ni même avec les partis qu’ils sont censés représenter ». En effet, « certains de ces candidats », dit-il, sans les nommer « sont aujourd’hui sur la liste d’un parti donné, alors qu’ils s’étaient déjà présentés sous les couleurs d’un autre parti, prouvant ainsi qu’ils ne sont en aucun cas motivé par un quelconque idéal politique. Ce sont de simples partisans du nomadisme politique motivés par des ambitions purement électoralistes ». L’orateur a souhaité attirer l’attention du public sur la nécessité de « ne pas apporter de caution à cette farce électorale, d’autant plus qu’elle risque de diviser la société kabyle car le pouvoir algérien, avec la complicité des partis en lice, joue sur la corruption, les solidarités familiales et le tribalisme », exhortant l’assistance à « déjouer ces manigances en ne prêtant pas le flanc à ce genre de dérapages parce que c’est la cohésion de la société kabyle qui est en jeux ».

Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, a pris le relais et s’est adressé à l’assistance en disant que son mouvement était venu à la rencontre des citoyens pour « parler des maux qui terrassent la Kabylie », et que « les élections ne sont qu’un point parmi tant d’autres. Ce ne sont certainement pas ces pseudos élections qui changeront quoi que soit en Kabylie. Des élections, il y en a eu et la situation de la Kabylie ne s’est en rien améliorée. Au contraire, elle n’a fait qu’empirer d’année en années, élections après élections ».

Bouaziz Ait-Chebib a précisé que « les élections n’étaient pas une préoccupation autonomiste. La préoccupation du MAK est de libérer, avec vous, le peuple kabyle noyé de force dans un arabo-islamisme destructeur ». Il a rappelé que « le MAK était un mouvement et non un parti qui briguait des postes, et encore mois au sein d’une administration raciste ». S’exprimant toujours en kabyle dans toutes ses allocutions, le président du MAK a déclaré que son mouvement s’était « engagé dès sa création à rejeter toute élection organisé par un pouvoir qui s’évertue à nier l’existence du peuple Kabyle ».

Abordant le boycott médiatique qui frappe le mouvement autonomiste kabyle, le président du MAK dira que le pouvoir leur avait « fermé tous les espaces d’expression que ce soit dans ses télévisions, ses radios, ou même dans sa presse écrite dite indépendante ». « On ne parle de nous que pour nous dénigrer ou mieux encore, pour nous diffamer » et en a profité pour remercier les villages kabyles pour l’accueil toujours chaleureux qui leur étaient réservé « les villages kabyles, qui sont l’âme et le cœur de la Kabylie, nous ont toujours ouvert les portes et c’est là notre plus grande satisfaction. C’est cela qui nous conforte dans notre conviction que nous sommes dans le vrai » a-t-il dit.

Le président du MAK a poursuit son allocution en mettant l’accent sur le « déni identitaire érigé en principe constitutionnel, excluant de fait la Kabylie de l’Algérie officielle définie comme un pays arabe indissociable du monde arabe». Aussi, poursuit-il, « comment le citoyen kabyle peut-il aller au vote sous un régime colonial qui nie son existence. Pour être citoyen, il faut d’abord être reconnu comme tel, or la Kabylie n’existe pas, même pas d’un point de vue strictement administratif ».

Il dénoncera également « l’embargo économique qui étouffe la Kabylie, notamment à travers l’insécurité qu’il orchestre lui-même faisant ainsi fuir les plus courageux des investisseurs en plus du détournement de projets et autres blocage», citant à titre d’exemple le projet CAP 2015, la raffinerie de Vgayet, la centrale électrique d’Azeffun, ou encore le financement par le PNUD du projet d’aide à l’environnement dans le département de Tizi-Ouzou. A ce propos, il rappellera que les élus des APW et APC ont apporté toutes les preuves de leur impuissance « ils sont pieds et poings liés. Ils n’ont rien pu faire et ils ne pourront jamais rien faire à partir du moment où ils ne possèdent en vrai aucun pouvoir et n’ont aucune liberté d’action ».

Avec une pointe d’humour, il dira « quel est l’intérêt de voter avec des "inchallah" pour gouverner avec des " Allah ghalev" ? » .Mais le pire dira-t-il c’est « comment expliquer que les élus kabyles, censés œuvrer au bien être de leurs administrés, sensés lutter contre la construction intempestive des casernes à la place des écoles, des centres de santé et des usines peuvent-ils cautionner un régime aussi ouvertement raciste et criminel »; « Comment expliquer que L’APW de Tizi Ouzou ait voté à l’unanimité pour la construction d’une prison à Draâ el Mizan ? Où est la différence entre le RCD, le FFS, le FLN et le RND ? Tous, sans exception, ont voté pour un projet honteux. Comment voter à nouveau pour des élus qui n’ont de perspectives pour la Kabylie que la construction de prison ? »

Revenant à la situation sécuritaire en Kabylie, le président du MAK accusera l’armée d’être à l’origine des incendies criminels. « Les citoyens kabyles le savent, ils les ont vu et les ont dénoncé, avec preuve à l’appui ». Les assemblées communales et wilayales, rappelle-t-il « ont brillé par leur incapacité à gérer ces catastrophes, ou plus grave encore, carrément par leur absence pour certains, sans compter leur manque de courage à dénoncer les vrais responsables». « Ils n’ont même pas eu le courage d’exiger une commission d’enquête et se sont contenté de faire des bilans alors que leur devoir était de protéger leur administrés». « Ce n’est d’ailleurs qu’un remake des évènement du printemps noir, qu’ont-ils pu faire ? Rien ! Strictement rien, durant 2 années, la Kabylie a vécu une répression féroce à l’arme de guerre dirigée contre des civils sans qu’aucun élu n’ait rien pu faire. Alors qu’on ne vienne pas nous dire que voter sert à quelque chose, en dehors de légitimer ce même pouvoir »

Le président du MAK a dénoncé l’absence des candidats qui se présentent aujourd’hui comme si de rien n’était alors que « durant les moments de crise, ils étaient aux abonnés absents et maintenant ils réapparaissent juste pour prendre le pouvoir local, un pouvoir local qui ne le leur donne par ailleurs aucun pouvoir mais servant uniquement de faire valoir ». Il a rappelé que seul le MAK et le GPK , qui ne briguent pas de mandat aux côté d’un régime raciste et criminel, se sont mobilisé au cours du rude hiver qui a frappé la Kabylie: « Nous avons mobilisé la population à l’intérieur et à l’extérieur pour venir en aide aux sinistrés alors que les partis politiques se sont illustrés par leur absence pendant que leurs maires appelaient à la BRTV pour dire "on ne peut rien faire", "nous n’avons aucun moyens" ». « Mais pourquoi ces partis n’ont pas investi durant l’hiver, le sommes faramineuse qu’ils sont en train de dépenser aujourd’hui dans une campagne dont tout le monde sait que les résultats sont joués d’avance ? » s’est-il interrogé

Bouaziz Ait-Chebib est revenu sur les dernières déclarations racistes et diffamatoires de "Ould Kablia" qui a eu le culot d’accuser la Kabylie de porter les tares de son propre régime. Il rappellera au seul ministère algérien qui s’adresse à la Kabylie que « la Kabylie est une terre laïque, elle ne saurait abriter des terroristes ». « Les terroriste qui s’y trouvent, c’est à la faveur des largesses de votre pouvoir et de votre pseudo lutte anti-terroriste qu’ils ont proliféré et uniquement en Kabylie. El Qaida en Kabylie est une création et une implantation volontaire du pouvoir » poursuit-il. Il terminera le volet Ould kablia en disant que « De toute manière, un ministère de l’intérieur qui présente des excuses à Al Qaida, ça veut tout dire ! ». Il poursuite en disant « Ces excuses, c’est au peuple kabyle, c’est à la Kabylie démocratique et laïque qu’il les doit» et conclu par cette question-réponse : «mais qu’attendre d’un Etat lui-même terroriste, dont le président appelle un chef terroriste "Monsieur Hattab", pendant que son ministre de l’intérieur supplie quasiment les dirigeants du FIS de revenir à la scène politique ? »

Nous savons bien que la Kabylie paye sa résistance au totalitarisme du régime raciste d’Alger mais elle n’abdiquera jamais. Elle finira par triompher, quelles que soient les difficultés auxquelles elle est confrontée a-t-il conclu sous les applaudissements d’une assistance conquise.

zp/wbw/aai
SIWEL 260235 NOV 12

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