SAHARIDJ (SIWEL) — « D’entrée de jeux, à l’entame de l’intervention du président du MAK, deux terroristes dits «repentis» ont tenté d’empêcher le meeting sous prétexte que le mouvement souverainiste kabyle est un mouvement «chrétien».
Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, resté imperturbable, c’est la foule qui s’est soulevée comme un seul Homme pour se débarrasser de ces deux islamistes qui ne représentent rien d’autre qu’eux-mêmes à Saharidj, (ou plus précisément la politique criminelle de l’Etat algérien qui cherche à dénaturer la Kabylie en y délocalisant ses terroristes « repentis »), d’autant que la population de la région (Saharidj) est connue pour être la première à avoir publiquement manifesté, et à maintes reprises, contre le terrorisme islamiste. »
C’est devant une foule très nombreuse que Bouaziz Ait Chebib, président du MAK, Said Lahsen , Président du conseil régional Tuviret-Bordj et de Hachim mohand Ouamer, membre du conseil national, se sont succédés au micro pour expliquer les contours du projet pour un Etat Kabyle. Le meeting a été dédié par les organisateurs, un collectif de citoyens en collaboration avec la section locale du MAK, à feu Salah Boukrif, ainsi qu’aux martyrs du printemps noir.
« D’entrée de jeux, à l’entame de l’intervention du président du MAK, deux terroristes dits «repentis» ont tenté d’empêcher le meeting sous prétexte que le mouvement souverainiste kabyle est un mouvement «chrétien». Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, est resté imperturbable, et c’est la foule qui s’est soulevée comme un seul Homme pour se débarrasser de ces deux islamistes qui ne représentent rien d’autre qu’eux-mêmes à Saharidj, (ou plus précisément la politique criminelle de l’Etat algérien qui cherche à dénaturer la Kabylie en y délocalisant ses terroristes « repentis »), d’autant que la population de la région (Saharidj) est connue pour être la première à avoir publiquement manifesté, et à maintes reprises contre le terrorisme islamiste. »
Le meeting a donc repris son cours et Bouaziz Ait Chebib, Said Lahsen , et Hachim mohand Ouamer ont tour à tour apporté des éclaircissement quant à la démarche du MAK en se complétant. Tous les volets ont été abordés : Histoire, politique, sécurité, culture, environnement, économie … et cela pour démontrer que le choix de l’autodétermination est l’aboutissement logique du long cheminement du combat de la Kabylie pour le recouvrement de sa souveraineté.
Les intervenants ont insisté sur le fait que le peuple kabyle n’a aucune autre alternative que de compter sur sa force de mobilisation pour instaurer son propre Etat car un peuple ne peut exister et prospérer en dehors de son propre Etat.
A l’ouverture du débat, plusieurs questions ont été posées. Le président du MAK a répondu avec clarté et comme d’habitude dans un kabyle limpide, ce qui a fait réagir l’assistance nombreuse qui insistait à ce qu’il continue encore et encore à parler dans ce langage si clair.
Voici quelques réponses apportées par le président du MAK à certaines questions :
1- Sur le passage de l’autonomie à l’autodétermination
Premièrement, il y a nécessité absolue de sortir du huis clos algérien pour internationaliser la question Kabyle. Le peuple kabyle a le droit, au même titre que les autres peuples du monde, d’inscrire son combat dans le cadre du droit international fondé sur le principe du droit des peuples à l’autodétermination. Et cela nous permet de sortir d’un tête-à-tête absurde avec un État autiste, par nature répressif et de type colonial.
Le deuxième impératif est que dans la mouvance kabyliste, il y a eu une forte émergence d’un courant indépendantiste, en particulier parmi les jeunes générations qui n’en peuvent plus du négationnisme de l’État algérien. Or, en tant que premier responsable du MAK, mon devoir est de veiller à l’unité des rangs de notre mouvement et de permettre aux deux courants, autonomistes et indépendantiste, de cohabiter et de conjuguer leurs efforts pour un même objectif : l’instauration d’un État Kabyle, dont la décision sur la nature exacte reviendra à l’ensemble du peuple kabyle par voie référendaire. Le principe d’autodétermination a été salutaire pour notre mouvement car le principe est fédérateur et n’exclut ni l’option autonomiste, ni l’option indépendantiste.
Le troisième impératif est qu’il s’agit d’un mouvement d’essence démocratique. Il est de notre devoir de rendre la parole au peuple kabyle afin de décider librement et souverainement de son avenir en choisissant le statut politique qui lui sied. Donc, c’est un choix de démocratie et de liberté dont le peuple kabyle a été privé depuis 1962, voir 1857 en étant annexé de force d’abord à l’Algérie française et ensuite à l’Algérie arabe.
Il y a lieu de rappeler que l’autodétermination n’est rien d’autre qu’un retour à la source, étant donné que la Kabylie a toujours vécu de manière libre et indépendante jusqu’à l’occupation française en 1857, décidant par elle-même et pour elle-même de sa configuration politique. Personne n’avait jamais imposé à la Kabylie de renoncer à son identité millénaire. La Kabylie a perdu sa souveraineté en 1857 et notre combat, libérateur, entend lui restituer sa souveraineté pour prendre en charge elle-même son destin.
2- Sur le principe de la laïcité
Le pluralisme confessionnel a toujours été un des piliers de l’organisation socio-politique de la Kabylie. « Jmaз liman », ce serment que prêtent les kabyles au nom de toutes les croyances est plus qu’édifiant. Il témoigne du respect de la liberté de culte qui reste une affaire personnelle et non collective. Chacun est libre de pratiquer la religion de son choix mais dans le respect de celle des autres, quand bien même l’une d’entre-elle serait majoritaire par rapport à d’autres.
Il est donc tout à fait clair que la laïcité, contrairement à ce que d’aucuns avancent faussement, n’est pas un concept importé mais bien au contraire un juste retour aux sources. Nous entendons ça et là que le MAK est contre telle ou telle religion. Nous ne soutenons ni ne refusons aucune religion. Il y a parmi nos militants des musulmans, des chrétiens, des agnostiques, des athées, etc,… Et nous luttons tous ensemble pour l’autodétermination de la Kabylie, en complète harmonie et en totale symbiose, parce que chacun d’entre nous est dans le respect des croyances de l’autre, cela est fondamental et c’est précisément ce qui fait notre force car personne ne peut venir semer la zizanie en se basant sur des considérations religieuses, celles-ci relevant du domaine strictement personnel.
La Kabylie libérée du dogmatisme colonial et réducteur de l’arabo-islamisme puisera dans ses valeurs ancestrales, elle sera donc une république résolument laïque qui consacrera le respect des Droits Humains, sans distinction de sexe, de race, de langue ou de religion et garantira la liberté de culte et la liberté de conscience qui demeureront des options individuelles et non collectives.
3- Sur le financement du MAK
Depuis le maquis de 63, les kabyles, quels qu’ils soient, à partir du moment qu’ils se définissent en tant que kabyles et qu’ils n’entrent pas dans le moule de la substitution identitaire, sont désignés à la vindicte nationale algérienne sous diverses appellations," hizb fransa", "kuffars", "agents du néocolonialisme, du Mossad ou du FBI" etc., etc.,. Même pendant la guerre d’Algérie, alors que la Kabylie assumait à elle seule la quasi-totalité de la lutte contre le colonialisme français, l’élite nationaliste kabyle de la guerre d’Algérie a subi la fameuse « bleuite » sur une opération d’intox de l’armée coloniale française … une grande partie des étudiants kabyles qui devaient constituer la future intelligentsia kabyle a été liquidée dans les maquis, ce n’est donc pas une nouveauté mais les kabyles savent maintenant à quoi peuvent servir ces opérations d’intox et ça ne marche plus…
Personne n’ignore en Kabylie les conditions dans lesquelles nous menons notre combat avec la seule volonté de nos militants et de nos sympathisants. La force du MAK réside dans la force de ses convictions te la justesse de son combat ; un combat pacifique et civilisé face à un régime qui incarne, sous toutes ses formes, la barbarie des régimes totalitaires arabes.
D’un point de vue financier, le MAK ne compte que sur la solidarité kabyle. Le peu de moyens dont il dispose provient des dons de citoyens kabyles soucieux de l’avenir et du devenir de leur patrie. Nous ne les remercierons jamais assez et, en mon nom et en celui de notre noble mouvement, je les en remercie encore une fois car l’aide et le soutien qu’ils nous apportent nous aide à mener notre peuple vers sa libération et son émancipation.
4 – Sur les martyrs de 1954 et la guerre d’Algérie
Il est donc utile de préciser aujourd’hui que notre mouvement, qui lutte pour la décolonisation effective et la libération de la Kabylie, est le continuateur légitime de leur combat car isi des centaines de milliers de kabyles ont consenti au sacrifice ultime pour sortir du colonialisme, ce n’était certainement pas pour substituer un colonialisme à un autre !
Quelle différence y a-t-il entre l’Algérie française et l’Algérie arabe ? Aucune, si ce n’est que la première a au moins l’avantage d’être explicite ! Ce sont bien ceux qui soutiennent le pouvoir algérien au nom d’une pseudo-famille révolutionnaire qui ne cesse d’enregistrer des faux maquisards, voire même de harkis, qui trahissent la mémoire des maquisards kabyles qui se sont sacrifiés pour la liberté ! Les scandales des « faux moudjahidines » ne cessent de défrayer les macabres chroniques algériennes.
Et pour ce qui nous concerne, nous, patriotes kabyles, nous œuvrons pour parachever le combat de nos aînés en arrachant la Kabylie des griffes de l’Etat algérien qui les a banni, y compris de l’Histoire qu’ils ont pourtant faite !
La Kabylie n’a pas vocation à se sacrifier éternellement pour les autres, contre elle-même, et de surcroît en ne récoltant que haine et mépris.
zp,
SIWEL 291311 AVR 15