CHRONIQUE (SIWEL) — Le journal électronique Algérie Patriotique connu pour ses articles patriotards et tendancieux ne rate aucune occasion pour dénigrer le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie de mass Ferhat Mehenni.
Vendredi 3 mars, un article au titre sensationnaliste nous apprend que Mass Bouaziz Aït Chebib est contre Ferhat Mehenni, ce que le concerné lui-même n’a jamais laissé entendre. Au contraire, les deux hommes se respectent profondément et se complètent dans le combat pacifique pour la souveraineté de la Kabylie.
De prime abord, on remarque que le titre est choisi de manière à insinuer dans la tête du lecteur non averti que Ferhat Mehenni est pour la violence puisque « Ait Chebib (est) contre Ferhat et appelle à bannir la violence ».
De quelle violence peut-on accuser Mas Ferhat Mehenni, lui qui a toute sa vie subi la violence de l’état arabo-islamiste algérien? A-t-on oublié que Ferhat Mehenni a été arrêté et emprisonné douze fois juste pour avoir défendu sa langue, sa culture et le droit à la liberté d’expression?
Les Kabyles savent reconnaître les siens. Pour nous, Ferhat Mehenni est le Nelson Mandela de la Kabylie. Depuis sa jeunesse, il n’a pas cessé de lutter. Il a sacrifié sa vie pour la démocratie, la liberté et la libération de son peuple des griffes de l’état policier algérien. A-t-on oublié qu’en plus des tortures physiques et psychologiques que ses geôliers lui ont infligées, on a fait assassiner son fils pour lui faire payer son combat ?
Le rédacteur de l’article nous apprend par ailleurs que le fameux RPK est fondé par d’anciens militants du MCB, à leur tête Arezki Abbout. Pour donner du crédit à la nouvelle association encore toute vierge, on recourt aux trois prestigieuses lettres du défunt MCB. C’est ce qu’en appellerait vouloir faire du neuf avec du vieux¹. On aura remarqué que, dès la prise de la voie indépendantiste par le MAK, des officines occultes essaient de nous faire retourner à une époque révolue, celle où nous revendiquions naïvement la reconnaissance de la langue berbère. C’est dans cette optique que tamazight a été reconnue zaama langue officielle.
Selon le journaliste apparemment bien informé par ses sources, « le RPK ambitionne dans une première étape d’absorber l’ancienne structure du MAK en Kabylie (…) tout en cherchant à s’y substituer »! Rien que ça! La messe est déjà dite. Reste une question importante : Où est la place de mass Bouaziz Ait Chebib sur la scène souverainiste? Est-ce qu’il va succomber au chant des sirènes en rejoignant le RPK ou va-t-il rester avec ses vrais amis politiques? Les mois à venir nous apporteront peut-être la réponse. Personnellement, je crois que ce Rassemblement est un gâteau empoisonné, un appât pour tous les militants sincères (mais naïfs) qui croient à l’option autonomiste c’est-à-dire à la possibilité d’avoir un État kabyle laïque et démocratique dans une Algérie arabo-islamique et hégémonique.
En attendant le MAK est un chêne bien enraciné ! Aucun vent, aucune tempête ne pourra le déraciner. C’est une valeur sûre. Ce n’est pas un mouvement préfabriqué comme on a l’habitude de voir sur la scène politique algérienne. Ses militants sont des hommes et des femmes sincères, ils n’adhèrent pas au MAK pour devenir des députés dans une Assemblée de ripaille mais pour donner de leur personne et sauver le bateau kabyle du naufrage.
Le 20 avril prochain, les Kabyles descendront en masse dans les rues pour exprimer leur totale confiance pour le projet d’un État kabyle souverain.
Le 20 avril prochain, disons avec le MAK que nous voulons un pays kabyle gouverné par ses enfants ! Disons oui pour :
Un état kabyle
Un parlement kabyle
Une police kabyle
Une école kabyle
Une télévision kabyle
Disons oui à la langue kabyle, langue officielle de la Kabylie.
¹: On ne fait pas du neuf avec du vieux (adage)
Yidir A.
SIWEL 051202 Mar 17