KABYLIE (SIWEL) — Des rumeurs malveillantes et parfaitement coordonnées insinuent que l’arrestation du président du MAK ne serait pas réelle, faisant ainsi écho à une publication diffusée, précisément la veille du meeting de Wagnun, en insistant lourdement sur le fait que les responsables du MAK n’étaient jamais inquiétés, ni arrêtés par la police algérienne, précisant que les responsables, contrairement aux militants de base circulaient librement.
Autrement dit, le régime colonial algérien n’est en aucun cas pas gêné par les responsables du mouvement souverainiste mais uniquement par ses militants de base … il n’est pas besoin d’être un génie pour comprendre exactement où veut en venir cette nauséabonde propagande.
Mais revenons sur les faits…
Tout de suite après, la rédaction apprend que d’autres responsables du MAK sont arrêtés à Tiquvɛin. Sont cités Farid Djennadi, Nadir Chelbabi et Boussad Becha. Puis la rédaction de Siwel apprend de nouveau que finalement, c’est plus d’une dizaine de militants qui sont arrêtés, dont Samira Mehdi, la toute jeune et nouvelle membre de l’exécutif du MAK. Les noms de plusieurs militants du MAK arrêtés à Wagenun sont donnés au fur et à mesure, c’est ainsi que l’on apprend qu’en plus des militants et responsables du MAK, cité précédemment, ont également été arrêts Hamid At Ali, Ferhat Saada (dit Ferhat N’At Zellal),Ccix Remdan, Velkacem At Xir, Yacine Yugurten, Hamid Mughrani, Djafar Xennan, Farid Amrani.
Revenons à présent avec précision sur l’arrestation du Président du MAK:
Un barrage inhabituel a été installé à la sortie de Mirabeau. Arrivant là-bas, le premier responsable du Mouvement souverainiste kabyle voit un des policiers faire un signe en direction de son véhicule. Bouaziz Ait-Chebib appelle alors un responsable du MAK pour l’informer de la situation et une minute après la voiture de police double le véhicule du président du MAK et lui fait signe de serrer à droite. Le véhicule est arrêté. Trois agents de la police judiciaire se sont alors approchés et ont demandé aux occupants d’éteindre les portables. Ensuite ils ont demandé au président du MAK de les suivre à leur voiture, puis l’ont emmené au commissariat central de Tizi-Ouzou pour le questionner. Le président du MAK répond en insistant sur le fait qu’il était en route vers les At-Wagenun pour y animer le meeting prévu à Tiquvɛin.
Le chef de la police judiciaire informe alors le président du MAK qu’il est constamment suivi et surveillé, qu’ils sont informé de ses moindres faits et gestes et qu’il serait interpellé à chaque meeting « non autorisé » et que le MAK n’a pas intérêt à passer à la violence car la réponse sera des plus dures. Ce à quoi Bouaziz Ait-Chebib réponds « je sais bien que vous savez mes moindres gestes et faits car je ne suis ni un voleur ni un terroriste. J’agis en militant donc au vu et au su de tout le monde. Notre Mouvement est pacifique et nous ne sommes pas dupes pour sombrer dans la violence qui ne travaille que les intérêts du régime algérien ».
Puis les policiers tentent de convaincre le président du MAK que le meeting de Wagenun est « commandité par les Mahcucat » de la région, sortes de tavernes sauvage vendant illégalement de l’alcool frelaté, et ce pour instrumentaliser le meeting du MAK et régler leurs comptes avec la police qui a fermé leurs tavernes illégales. Le président du MAK, qui n’est pas né de la dernière pluie, réponds que les militants du MAK ne sont pas des voyous et que le MAK agit le plus légalement du monde, y compris vis-à-vis des lois ratifiées par l’Etat algérien, telle que la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte des droits des peuples autochtones et le droit à l’autodétermination des peuples.
Après ça, les policiers lui demandent de signer le PV qu’ils lui ont dressé, ce que Bouaziz ait-Chebib refuse de faire, suite à quoi il est conduit à la clinique Medduha pour lui établir le désormais classique certificat médical attestant qu’il n’avait été malmené par la police algérienne avant de le relâcher là-bas où il n y avait ni transport ni passants.
Le président du MAK se déplace un bon moment seul, ce qui n’est pas sans danger, avant d’arriver à la tour. Il appelle un militant pour venir le récupérer et le conduire sur les lieux du meeting et où les autres membres de la direction et une dizaine de militants du MAK. Avaient été arrêtés.
Quant au chauffeur du véhicule transportant le président du MAK, sa voiture a été saisie pour ne la récupérer que le lendemain avec en sus, une convocation pour la semaine prochaine.
En parallèle, à Wagenun, la police fait le même travail. Ils affirment à un militant que le président du MAK n’avait jamais été arrêté ! Le soir même, le "militant" en question balance la propagande de l’Etat algérien sur sa page Facebook, affirmant que le président du MAK n’avait jamais été arrêté. La publication est reprise le lendemain par un autre site avec une légère modification. Le président du MAK n’est pas nommément cité dans l’article mais le titre mentionne le nom du militant, qui aurait été lui réellement arrêté, autrement dit contrairement à d’autres qui ne le seraient pas, sachant que dans toute cette embrouille savamment orchestrée, c’est évidemment le président du MAK qui est visé.
En conclusion, comme dirait feu Matoub Lounès, «ufan-agh avrid, wigi s nnig-negh, nettziyir lqid i yiman-negh», mais les services algériens, grand expert de la manipulation, doivent comprendre une chose, personne ne se dressera sur la route du MAK, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. Le MAK ne peut pas se permettre de rentrer dans les entourloupes des services de propagandes algériennes.
La Rédaction
SIWEL 081658 JUI 16