ALGER (SIWEL) — Invité au forum du journal Liberté, Mohamed Chafik Mesbah, voie autorisée par le DRS pour « imposer » une sortie de crise au système en place, n’a pas hésité à faire le parallèle entre la disqualification du FFS en Kabylie et l’aura dont jouit le MAK.

 

Mohamed Chafik Mesbah au forum de Liberté : « La disqualification du FFS profite aux partisans de l'autonomie »
C’est ainsi que pour ce « politologue » des services, puisqu’il est militaire à la retraite, mais jamais aussi actif que ces dernières années, il faut que le MAK attende la mort d’un parti kabyle pour voler de ses propres ailes. Piètre analyse d’un « politologue » qui vient rabâcher que la solution à la crise multidimensionnelle algérienne réside dans celles proposées par le DRS, son ancien camp. Pour lui le FFS est un parti qui a perdu la chance d’être une grande formation. Le RCD est incapable, estime-t-il de tenir une conférence au-delà de la rue Didouche Mourad.

Mesbah qui multiplie les sorties médiatiques depuis un moment sait choisir les mots et trouver ainsi les remèdes aux maux. Averti qu’il est, il admet dans ses analyses que le pouvoir est aux abois. Pour ne pas donner plus de preuves sur ses parrains, ils renvoi dos à dos et le système Bouteflika et le DRS, même si ce dernier semble gagner « les sympathiques » analyses du politologue. Pour lui, l’Algérie n’a de salut que dans les décisions du DRS, sans omettre, bien entendu, de faire tout le tour de la classe politique pour y trouver « d’homme providentiel » que parmi les caciques du pouvoir. Toute cette fratrie de potentiels présidentiables est, en effet, ceux accrédités par le DRS lui-même. On y retrouve dans la liste qu’il a confectionnée que les Hamrouche, Benbitour, Benflis, Ouyahia, Mokri du MSP, Belkhadem et Sellal. Mais en contrepartie, il évoque le général Liamine Zeroual, seul à même de mener le bateau Algérie à bon port, tout en oubliant que Zeroual avait démissionné avec l’intention de mettre fin à sa carrière politique.

Après un tableau peu reluisant de la situation où seul Bouteflika est remis en cause, M. Mesbah note ces personnalités. Après Zeroual qu’il accrédite de plus de 70 % de chance de « passer » sans fracas, il précise que l’origine régionale des candidats joue un rôle déterminant. Ainsi, Ouyahia, éternel apparatchik du régime, est classé avant-dernier, parce qu’il est kabyle. Mesbah a le mérite, tout de même d’avouer que le régime, DRS notamment, est foncièrement anti-kabyle. Même avec ceux qui ont été dans les bonnes grâces des services du général Toufik, n’accèdent pas aux fonctions suprêmes du président à cause de leur origine régionale. Ouyahia aura donc raté son ascension du fait du « délit de kabylité » qui le met dans la posture d’un coupable pour qui la présomption d’innocence n’est et ne saura appliquée.

Dans sa plaidoirie pour accomplir la tâche du DRS et projeter la solution Zeroual, Mohamed Chafik Mesbah, fils d’un dirigeant des Oulémas, d’où sa proximité avec les islamistes, qu’il met dans la confortable position de force existante et naturelle, en exclusion de l’opposition démocratique, affirme, et cela est justement la position du DRS, qu’aucune solution ne peut être envisagée sans les islamistes.

Bouteflika au courant des affaires de corruption

« Bouteflika a été informé depuis son premier mandat de toutes les affaires de corruption », a indiqué Chafik Mesbah, qui tenait cette affirmation, de l’agent désigné pour suivre les activités et Chakib Khellil au ministère de l’Energie. Où se situe la responsabilité de Bouteflika ? Mesbah répond qu’il est responsable puisque même le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz, actuellement président du Conseil constitutionnel, nommé par Bouteflika refusait tous les dossiers de corruption que le DRS confectionnait. Grave dérive langagière ou simple boutade de circonstance ? Mesbah est dans les secrets des Dieux.

Il affirme que Bouteflika ne reviendra plus jamais aux commandes, et que la solution doit passer par une période transition que Zeroual, appuyé par les autres, peut assurer et assumer pour préparer l’ouverture démocratique, mais toujours sous l’œil vigilant du DRS. Il accuse Bouteflika d’avoir créé une baltaguia économique et qui risque de saborder tout processus de transition qui permettrait, selon cette analyse, une sortie de crise. Le DRS, pense-t-il, doit avoir en face un homme puissant. Zeroual l’est estime Mesbah.

A souligner que l’invité de Liberté a convié les représentants diplomatiques français, américains, d’anciens militaires et plein d’autres agents à sa conférence pour vendre au étrangers, la thèse du DRS.

Évoquant son départ du DRS, lui qui était conseiller de Zeroual, Mesbah a indiqué que le DRS ne voulait pas de lien avec les intellectuels. "Toufik n’était pas très porté sur des solutions avec les intellectuels algériens". Il affirme, à son corps défendant que le DRS est un ennemi intime du savoir.

dm
SIWEL 03 1631 JUIN 13

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