Nabila était présidente de l’association « Tiɣri n tmeṭṭut » et militante convaincue au sein du Mouvement Culturel Berbère. En plus de ses études supérieures en architecture, elle était membre du Comité des cités universitaires de Tizi-Ouzou.
Malgré toutes les formes d’oppression qui imposent le bâillon sur le destin de la femme, Nabila Djahnine n’avait pas peur d’afficher son opposition à toute forme de domination et d’intégrisme qu’elle a toujours dénoncées.
Refusant d’être une poupée dans les mains du destin, elle avait souhaité, avec un grand courage et détermination, être un exemple pour les femmes qui luttent et subissent le mépris du code de la famille dans un pays où « le sexe faible » est relégué au stade de second degré.
Son amour et attachement aux valeurs universelles, la démocratie et la liberté, l’a conduit à refuser et dénoncer toute forme de domination et de radicalisme. Cependant, elle a organisé, en juillet 1989, un rassemblement devant d’APN pour dénoncer la main mise sur le destin de la femme, l’agression dont la femme algérienne est victime et le silence des autorités et des démocrates.
Son cœur plein de chagrin et de tristesse et son refus de l’injustice l’ont poussés à dénoncer, à critiquer et à crier fort toute la violence. Elle avait tout devant elle si les mains sales qui fauchent les destins lumineux n’ont pas arraché son sourire pour l’enterrer six pieds sous terre, si l’obscurantisme n’a pas « éteint » le courage de ceux qui veulent un autre soleil pour le ciel de l’Algérie.
Quelques tristes années d’amertume, des milliers de vies sacrifiées et arrachées pour accoucher d’une bassesse. Triste page dans son histoire. Aujourd’hui, le banditisme et la corruption sonnent le clairon et font taire les larmes de ceux et celles qui cherchent la paix entre les murs d’une justice qui emmitoufle le crime dans les plis des lois, sous les jupons des juges soudoyés et l’argent sale de la République.
Zahir M.
SIWEL 172138 FEV 17