PARIS (SIWEL) — Suite à l’interpellation du gouvernement français par la députée UMP des Bouches-du-Rhône, Mme Valérie Boyer, sur la question kabyle, le Gouvernement provisoire kabyle en exil (GPK) estime que « la réponse du Gouvernement socialiste choque la Kabylie ».
Réagissant à la réponse des responsables du pouvoir français, le GPK estime que la réponse du Gouvernement socialiste « choque la Kabylie ». Le document du GPK signé par son porte-parole, M. Makhlouf Idri ajoute que cette réponse « déroge, non seulement, aux règles diplomatiques traditionnelles face à des partenaires respectables » mais en plus, « elle révèle que la politique étrangère de la France est aux antipodes de ses propres principes en ne nuançant en rien ».
Citant ensuite ces nuances, le GPK, souligne que cette réponse vient en guise de soutien « sans ambages de la France au régime militaire algérien, probablement sur la base du jacobinisme ». « Le déni de droit opposé au peuple kabyle en dépit de sa francophonie et de sa laïcité ». Et aussi au « refus de reconnaître le Gouvernement Provisoire Kabyle au motif que ce dernier est « autoproclamé ». Comme si, dans l’histoire de l’humanité, il y avait un précédent d’un gouvernement provisoire issu des urnes.
Pour le Gouvernement que préside M. Ferhat Mehenni « il est certain que la France changera sa position en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Elle aurait juste gagné en considération en évitant de heurter les porteurs de ses propres valeurs au moment où, notamment, elle se déclare décidée à promouvoir la démocratie dans les pays issus de son passé colonial ».
Le Gouvernement Provisoire Kabyle attire, de ce fait « l’attention du gouvernement socialiste français sur le fait que la géopolitique est une donnée dynamique et que les frontières héritées de la colonisation sont obsolètes et celles qui n’ont pas encore bougé vont être à leur tour déplacées. Il est dans l’intérêt de la France des droits de l’Homme d’accompagner les peuples bouleversant la géopolitique pour un monde démocratique plutôt que d’entraver leur marche vers la liberté ».
« Réduire la question kabyle à un simple problème de langue est une atteinte à la charte des Nations unies et au principe intangible du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à s’autodéterminer », a estimé encore le GPK.
Le Gouvernement Provisoire Kabyle en exil regrette, par ailleurs, la position française dont il prend acte. « L’Anavad ne peut s’empêcher de mettre en relief ce paradoxe français qui consiste à refuser de reconnaître un gouvernement kabyle qui existe tout en reconnaissant un Gouvernement Provisoire Syrien que le Président François Hollande appelle en vain de tous ses vœux ».
D’autre part, le GPK ajoute qu’au moment où l’on affirme côté français la fin de la « Françafrique », au sommet de la francophonie, « les Amazighs en général et les Kabyles en particuliers considèrent que la continuité de la « Françarabie » représente un ostracisme scandaleux de l’Etat français à leur encontre ».
Le GPK a ajouté que « le fait de refuser de reconnaître l’Anavad et le CTA (NDLR, Conseil de transition de l’Azawad) en est la preuve, en regrettant que, pour la France, tous les peuples ont le droit à un Etat sauf les Berbères ! »
aai
SIWEL 151717 OCT 12