KIDAL (SIWEL) — Dans une déclaration rendue public hier 14 mai, après l’annonce du paraphe de l’accord d’Alger par Bilal Ag Acherif, le Conseil révolutionnaire du MNLA s’est déclarée être « aux côtés du peuple de l’Azawad pour l’aboutissement de la lutte » et a demandé à la délégation de la CMA présente à Alger de « regagner dans les plus brefs délais le terrain de l’Azawad pour expliquer à la population son intention à parapher le document d’Alger et cela avant toute poursuite du processus ».
Le Conseil révolutionnaire du MNLA a également précisé qu’il se réservait « le droit légitime d’assumer ses responsabilités en vue d’assurer la continuité de la lutte pour les droits légitimes et inaliénables du peuple de l’Azawad».
Il a en outre considéré que « l’Algérie ne pourra plus jouer le rôle de médiateur dans la crise opposant l’Azawad au Mali compte tenu de sa position partiale dans la résolution du conflit. »
Conseil révolutionnaire (CR) du MNLA
Déclaration
– Constatant la pression exercée par la médiation algérienne et par la communauté internationale en vue de contraindre la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) à parapher le "projet d’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger dans sa version du 25 février 2015" ;
– Considérant toute la bonne volonté des populations de l’Azawad à parvenir à un accord juste et équitable, seul gage d’une paix durable ;
– Considérant le rejet du "projet d’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger", sous sa forme actuelle, par le peuple de l’Azawad lors des journées de concertation des 12, 13, 14 et 15 mars 2015 à Kidal ;
– Considérant le rejet catégorique du gouvernement du Mali des amendements proposés par le peuple de l’Azawad à la médiation internationale ;
– Considérant toutes les tergiversations du gouvernement malien qui n’ont pour but que de créer la zizanie dans l’esprit du peuple de l’Azawad et la confusion au sein de la communauté Internationale ;
– Considérant l’attitude du gouvernement malien qui, comme lors des accords précédents, use des moyens illégaux (pressions internationales, mise en place de milices,…) pour assoupir sa soif de domination sur l’Azawad ;
– Considérant la nécessité de l’union de toutes les forces vives de l’Azawad derrière la cause légitime de l’Azawad afin de sauvegarder les acquis de notre révolution ;
– Considérant la responsabilité particulière du conseil révolutionnaire dans la réussite ou dans l’échec du combat pour l’Azawad ;
– Considérant la mauvaise gestion répétitive du dossier de l’Azawad par la médiation algérienne ;
Le Conseil révolutionnaire (CR) réaffirme son engagement auprès du peuple de l’Azawad pour sa défense et à veiller scrupuleusement à ses intérêts et à la sauvegarde des acquis de la Révolution.
Le conseil révolutionnaire lance un vibrant appel au peuple de l’Azawad afin de redoubler l’ardeur et l’abnégation dans la lutte. L’heure n’est point aux critiques pessimistes ni aux oppositions de règlement des comptes, mais le moment est à l’action commune pour atteindre les objectifs visés.
Le conseil revolutionnaire dénonce la stratégie développée dans l’Azawad par le Mali et ses Alliés visant à semer les germes d’une guerre civile pour faire échouer, ou du moins ralentir, l’aboutissement de la Cause de l’Azawad.
Afin de faire face à cette stratégie de l’ennemi, le Conseil révolutionnaire interpelle tous les cadres, intellectuels, les chefs coutumiers et leaders d’opinion de l’Azawad à prôner pour l’unité de leurs forces vives pour éviter de s’enliser dans le chaos et sauvegarder les acquis jusqu’ici enregistrés au sein de notre lutte.
Le Conseil révolutionnaire rappelle que tout accord ne répondant pas aux aspirations du peuple de l’Azawad est, comme tous les précédents, voué à l’échec.
Le Conseil révolutionnaire, est aux côtés du peuple de l’Azawad pour l’aboutissement de la lutte. Il demande à la délégation de négociations de la CMA de regagner dans les plus brefs délais le terrain de l’Azawad pour expliquer à la population son intention à parapher le document d’Alger et cela avant toute poursuite du processus.
Le Conseil révolutionnaire, tout en restant ouvert aux négociations politiques, se réserve le droit légitime d’assumer ses responsabilités en vue d’assurer la continuité de la lutte pour les droits légitimes et inaliénables du peuple de l’Azawad.
Le Conseil révolutionnaire considère que l’Algérie ne pourra plus jouer le rôle de médiateur dans la crise opposant l’Azawad au Mali compte tenu de sa position partiale dans la résolution du conflit.
Vive l’Azawad !
La lutte continue !
Kidal, le 14 mai 2015,
Pour le Conseil révolutionnaire du MNLA,
Attayoub Ag Bettaye.
SIWEL 151836 MAI 15