CHRONIQUE (SIWEL) — La Belgique, l’hôte des institutions européennes et internationales, a réagi courageusement aux événements vécus à Barcelone ainsi qu’à Madrid.
Le premier ministre belge, monsieur Charles Michel (libéral francophone), a condamné la violence madrilène à l’encontre des souverainistes Catalans tout en insistant sur la réalité d’un dialogue avec Madrid, un fait qui reste en accord parfait avec ses partenaires de l’exécutif.
Le président du Conseil européen (Donald Tusk) a relayé dans un vocabulaire bien précis destiné aux Espagnols : « La force de l’argumentaire doit prévaloir sur l’argument de la force », s’est-il exprimé. Une expression directe prônée en ces circonstances envers Madrid et qui n’exclut pas la contrainte diplomatique vers le même dialogue.
Naturellement, le PM belge tient compte des équilibres politiques qui ont favorisé la constitution de son gouvernement, par une coalition où le N-VA (souverainistes flamands) pèse lourd.
L’expression officielle, dans ce cas, prend une tournure qui s’éloigne grandement de la position européenne.
Les mots employés par Charles Michel, pour signifier l’attitude de son exécutif fédéral, ont été bien choisis, dans un cadre politique et diplomatique à résonance double : interne et externe. Le PM belge ne peut d’emblée continuer à soutenir ouvertement la Catalogne, pas plus que de suivre son homologue espagnol.
Pour le premier cas, ses partenaires du N-VA s’exprimeront, par ministres imposés (confirmeront) ou mieux en tant que souverainistes, pour dénoncer le comportement européen et espagnol, à l’exemple du député Luyckx pour qui « l’Europe et la Communauté internationale doivent respecter la décision du gouvernement Catalan, sur la base du droit international à l’autodétermination », tout en incluant un « dialogue avec Madrid » comme seule solution au dossier Catalan.
Le ministre belge des AE, Didier Reynders (libéral), reprend la réflexion de son parti par un vocabulaire puisé dans une option antérieure au gouvernement actuel, à savoir, selon lui : « les espagnols doivent parler entre eux… » , un clin d’œil aux dirigeants de Madrid, noyant ainsi le concept de Citoyen Catalan dans le monde castillan !
Mais Charles Michel reste le fils de son père, Louis Michel, ancien vice-premier ministre en charge des AE, dont les initiatives politiques détonnent par leur originalité dans un environnement institutionnel parfois fermé, et qui avait bien sensibilisé ses partenaires européens à signaler à Alger « la nécessité de réformes politiques, économiques et sociales dans le cadre et l’esprit de l’accord d’association qui lie l’UE à Alger ».
Le même Louis Michel, devant la Chambre des représentants, avait parlé de « l’héritage précieux que sont la culture et la langue berbère » dans l’espace déjà cité.
Mas Atcheba
SIWEL 010834 Nov 17 UTC