RIFLAND (SIWEL) — « Je trouve illogique, et même de la poudre aux yeux, ce genre d’activisme pour les droits de l’homme dont les acteurs demandent au bourreau lui-même de protéger les droits de l’homme, alors qu’il est le premier qui viole ces droits. C’est un changement des rôles, pour garder et protéger le régime en place, ni plus ni moins !
Comment peut-on parler des droits sociaux sans un État de droit qui les protège ? Comment peut-on parler de tous les droits sauf du droit à l’autodétermination comme matière de droit pour rendre le pouvoir au peuple, la source légitime du pouvoir de l’État ? »
Extrait de la contribution de Fikri El Azrak dont voici, ci-après l’intégralité
Tous les activistes dans le domaine des droits humains dans le RIF et au Maroc assument la gravité de la situation de ces droits sous le régime marocain : Le recul à tous les niveaux, la violation, la torture …etc.
Tout le monde dénonce les violences des droits humains, tout le monde appelle au respect de ces droits, tout le monde crie pour un État de droits… mais par contre, personne ne débat sur le droit à choisir le système de gouvernance, en toute liberté, quoique ce droit est justement le droit fondamental qui garantit les autres droits sociaux, économiques, culturelles … etc.
Comment peut-on parler des droits individuels sans le droit de choisir le système politique qui protège les autres droits ? Pourquoi les soi-disant ONG des droits de l’homme ne touchent jamais ce grand aspect des droits de l’homme et acceptent, par conséquent, un régime totalitaire qui n’est absolument pas choisi par le peuple ?
Je trouve illogique, et même de la poudre aux yeux, ce genre d’activisme pour les droits de l’homme dont les acteurs demandent au bourreau lui-même de protéger les droits de l’homme, alors qu’il est le premier qui viole ces droits. C’est un changement des rôles, pour garder et protéger le régime en place, ni plus ni moins ! Comment peut-on parler des droits sociaux sans un État de droit qui les protège ? Comment peut-on parler de tous les droits sauf du droit à l’autodétermination comme matière de droit pour rendre le pouvoir au peuple, la source légitime du pouvoir de l’État ?
En effet, la défense des droits humains dans le cadre d’un cercle déjà dessiné par ceux qui appuient sur la télécommande n’est qu’un grand slogan instrumentalisé par le régime lui-même, pour ses intérêts bien précis, dont la manipulation de la notion du DROIT du peuple vers une marge loin du noyau de pouvoir.
Le droit à l’autodétermination est un pilier du droit international contemporain depuis l’adoption de la Charte des Nations Unies en 1945, il a constitué la base juridique et politique du processus de décolonisation qui a vu naître plus de 60 nouveaux Etats dans la deuxième partie du 20ème siècle. Une base qui permet au peuple de choisir son propre système de gouvernance, la construction de son Etat et la protection de ses droits.
Les droits humains ce n’est pas un slogan clinquant plutôt qu’une méthode de travail pour le droit fondamental, c’est-à-dire pour rendre le pouvoir au peuple. Le droit à l’autodétermination est fermement établi dans le droit international, y compris dans les droits de l’homme et doit, par conséquent, être appliqué également et universellement.
Fikri El AZRAK
SIWEL 011707 JUIN 15