KOBANÊ (SIWEL) — Alors que la ville kurde de Kobanê est assiégée depuis plusieurs jours par les terroristes de l’Etat islamique (EI), à quelques kilomètres de là, des centaines de Kurdes de Turquie tentent de passer la frontière turque pour rejoindre leurs compatriotes et leur prêter main forte contre les djihadistes de l’EI. Mais la Turquie de Recep Tayyep Erdogan, islamiste notoire, a verrouillé la frontière et les empêche de rejoindre le front kurde de Kobanê. Depuis plusieurs jours maintenant, l’armée turque refoule et réprime les centaines de kurdes de Turquie qui tentent de forcer le passage pour aller combattre les terroristes de l’EI avec leurs compatriotes kurdes de Syrie. De ce fait, Erdogan se fait l’allié objectif des terroristes de l’EI tandis que la « coalition anti daesh» laisse faire…
La situation à la frontière turco-syrienne, tout près de la ville de Kobanê, est explosive. La 3e ville kurde de Syrie subit, depuis plusieurs jours, une attaque sans précédent de la part des djihadistes de l’EI qui la bombardent quotidiennement avec des Obus. Mais de l’autre côté, l’armée turque est postée à la frontière et s’acharne à contenir les centaines de Kurdes de Turquie, hommes et femmes, qui cherchent à franchir le passage pour rejoindre Kobani et aller prêter main forte aux combattants Kurdes du PYD.
Avec des armes légères, les Kurdes de Syrie se battent seuls contre les sanguinaires de l’EI sans que la coalition occidentale ne daigne lui prêter main forte, même pas en leur fournissant des armes de plus grandes portée pour leur permettre d’affronter, à armes égales, les armes lourdes et puissantes de l’EI.
Pourtant, on se souvient que l’occident avait généreusement apporté son « soutien logistique » à la « rébellion syrienne » ; c’est d’ailleurs ce qui a permis aux terroristes de l’EI de disposer aujourd’hui de ces fameuses armes lourdes qu’ils utilisent depuis, en Syrie comme en Irak … contre les Kurdes essentiellement. Mais « la coalition » qui dit combattre l’EI par des frappes aériennes, visiblement inefficaces, en tous cas en Syrie, ne montre aucun empressement à aider les kurdes de Syrie qui combattent pourtant l’EI sur le terrain et non avec des drones…
Concrètement, non seulement les Kurdes de Syrie ne sont pas aidés par la « coalition » mais en plus, celle-ci ne fait rien pour exercer des pressions sur la Turquie afin qu’elle libère le passage à la frontière et laisse passer les kurdes pour aller aider leurs compatriotes.
Visiblement, le siège et la prise de Kobanê par les djihadiste arrangent bien les affaires de la Turquie qui, concrètement, et ce sont là des faits, laisse faire l’EI à quelques kilomètres de ses frontières et bloque le passage aux renforts kurdes. Ce qui équivaut à assister, en spectateurs consentants, à un nettoyage ethnique tout en bloquant tout renfort aux victimes de la part de leurs compatriotes contenus par l’armée turque à la frontière.
Privé de soutien logistique, si généreusement attribué aux islamistes au temps de la « rébellion syrienne », et privé du renfort de leurs compatriotes de Turquie, les kurdes de Kobanê risquent à tout moment de perdre la ville au profit des terroristes de l’EI et il se pourrait bien que ce soit justement cela l’objectif…
Et dans quelques jours quand le mal sera fait, à coup de "dépêches" et d’articles de presses tapageurs, nous apprendrons probablement la « participation de la Turquie » dans la « coalition contre Daesh », autrement dit encore un autre pourvoyeurs d’islamisme à l’image de l’Arabie saoudite et du Qatar dont on nous assure, sans sourciller, qu’ils combattent avec la coalition occidentale, le terrorisme qu’ils ont produit et qu’ils continuent de produire…
Sources AFP et France 24
zp,
SIWEL 011904 OCT 14