Al HOCEIMA (SIWEL) — Au Cours de l’assise de jugement qui s’est déroulée hier au tribunal de première instance d’Al Hoceima, le procureur du roi Mohamed VI a condamné le militants amazigh rifian, un syndicaliste connu, Samir El-Morabit, à 2 mois de prison avec sursis en plus d’une amende de 500 DH. Il était accusé par un agent du makhzen d’« insulte à un membre des force auxiliaires dans l’exercice de ses fonctions ». La condamnation du syndicaliste, plutôt « clémente » dans le contexte rifain intervient après l’assassinat de Karim Lachqer, un autre syndicaliste rifain, dans les locaux du commissariat central d’Al Hoceima.

 

Nul doute que la « sentence » de deux mois avec sursis est due au climat tendu qui prévaut dans le Rif ces derniers jours et qui ont vu, d’une part, l’assassinat, avant-hier, du syndicaliste rifain, Karim Lachqer dans le commissariat de police d’Al Hoceima et d’autre part la mobilisation citoyenne des rifains en faveur de leur concitoyen Samir El-Morabit. En effet, le jour même de l’arrestation de ce dernier par les agents du makhzen, au tribunal d’Al Hoceima, le 26 mai dernier, les commerçants du complexe Mirador à El Hoceima, avaient immédiatement organisé une grève générale et fermé leurs magasins pour exiger la liberté du syndicaliste rifain.

La même solidarité s’est renouvelée hier, à l’occasion de la comparution du syndicaliste, victime du harcèlement du makhzen. En effet, en parallèle au rassemblement devant le tribunal de première instance d’Al-Hoceima pour soutenir Samir El Morabit, maintenu en détention depuis son arrestation arbitraire le 26 mai jusqu’à sa comparution hier, un autre rassemblement était organisé le jour même par les commerçants du centre « Mulay Driss » à Khouribga (120 KLM au sud de Casablanca).

Grace à la mobilisation citoyenne et au contexte sensible après la mort d’un autre syndicaliste dans un commissariat de police, Samir El Morabit est ressorti libre du tribunal d’Al Hoceima avec une condamnation de deux mois de prison avec sursis et une amende de 500 Dirham. Mais au Maroc, l’activisme politique, syndical et identitaire est dangereux, particulièrement dans le Rif où il peut être mortel car l’assassinat du syndicaliste Karim Lachqer ne semble pas être un événement exceptionnel.

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SIWEL 301433 MAI 14

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