PARIS (SIWEL) — François Hollande a affirmé samedi que le MNLA devait déposer les armes et engager un dialogue politique avec les autorités maliennes qui avaient tuées par balles 2 femmes (dont une enceinte) lors d’une manifestation pacifique des femmes et des enfants de Kidal. Faisant abstraction de ces femmes mortes sous les balles de l’armée malienne, tout comme il a curieusement « oublié » les centaines de civils mortes au cours des exactions et des exécutions sommaires commises par l’armée malienne dans le sillage de l’opération Serval, c’est au MNLA que François Hollande demande de déposer les armes et non pas à une armée criminelle qui a fait de l’épuration ethnique sa principale devise.
Lors d’un entretien sur TV5Monde, RFI et France 24, François Hollande a reconnu un fait qui a été soigneusement caché pour évincer le MNLA d’une lutte qu’il a mené aux côtés de Serval, à savoir la lutte contre le terrorisme. Monsieur Hollande qualifie le MNLA « d’auxiliaire de la reconquête du Nord ». Autrement dit le MNLA aurait contribué à reconquérir pour le compte du Mali un territoire qu’il lui a arraché au cours de la révolution azawadienne, minée non sans une aide conséquente de certains amis de la France, par Ansar Dine, le Mujao et Aqmi ; autant de groupes terroristes qui constituent, au final, les véritables interlocuteurs « fréquentables ». A cet effet, les terroristes d’Ansar Dine et du Mujao « élus » sur les listes du président IBK en constituent des preuves irréfutables.
Eh bien non, comme l’a précisé Moussa Ag Acharatman dans un entretien accordé au Monde, « le MNLA n’a pas servi d’auxiliaire à Serval ». « Le MNLA est chez lui dans l’Azawad et s’il a lutté contre le terrorisme », comme il l’avait déjà fait avant et après Serval, ce n’était pas pour servir d’auxiliaire aux forces françaises, et encore moins pour annuler sa propre reconquête de son territoire l’Azawad, mais bien pour soulager le peuple de l’Azawad de l’islamo-terrorisme qui mine son combat de libération.
François Hollande, ignore sciemment l’horreur de la « réalité malienne » et demande au MNLA de déposer les armes car il est « nécessaire de dialoguer, mais que le dialogue se fait sans les armes » et que « Les seules autorités légitimes à utiliser la force, ce sont les Maliens et le président malien »…donc, l’armée malienne est légitimée par la France à user de la force (c’est-à-dire des armes) même si ces mêmes autorités maliennes ont été épinglées pour exactions, exécutions sommaires et tirs à balles réelles sur des femmes et des enfants… autrement dit désarmer le MNLA revient à laisser les mains entièrement libres aux soldats maliens. Il faudrait quand même que François Hollande explique en quoi l’assassinat des civils Touaregs relèverait de la légitime ? En quoi l’ethnocide commis sur le peuple touareg depuis 50 ans serait légitime ?
Le constat s’impose : L’armée malienne peut exercer sa tyrannie sur une population bien précise, tirer sans problème les manifestations civiles de l’Azawad puisque de toute façon, selon François Hollande «Les seules autorités légitimes à utiliser la force, ce sont les Maliens et le président malien ». Or, les Touaregs n’étant pas des maliens, ils ne sont pas habilités à user de la force face aux militaires maliens qui tirent sur la foule, tuant deux femmes et faisant plusieurs blessés dont des enfants. Il faudrait toutefois que François Hollande explicite davantage sa notion de « sécurité », car au vu des faits, et uniquement des faits, il semble que cette notion consiste à assurer la sécurité de l’armée malienne afin qu’elle puisse continuer en toute tranquillité ses crimes, ses exécutions sommaires et ses répressions sur les civils de l’Azawad, y compris en tirant sur des manifestants quand bien même ce seraient des femmes et des enfants…et à jeter ensuite les cadavres dans les puits…
Il ne faut donc pas s’étonner que les combattants du MNLA refusent le désarmement et que, à terme, la jeunesse ne trouve plus refuge que dans les groupes extrémistes qui ,à l’inverse du MNLA, bénéficient d’une politique de négociation et de conciliation au plus haut niveau des États dit démocratiques. La preuve en est que 3 terroristes, deux de Ansar Dine et un du Mujao sont désormais députés de la république du Mali, « élus » sur la liste RPM du président IBK et que le chef terroriste Iyad Ag Ghaly est « intouchable ».
Conclusion : le terrorisme est fréquentable pour la France comme pour la communauté internationale. Les seuls qui ne soient pas fréquentables, ce sont les peuples épris de liberté de justice et de réelle indépendance. Ce sont eux qui doivent êtres dépouillés, bâillonnés et au besoin matés, y compris par le massacre…
Quant à la « justice malienne », elle prêterait à rire si les circonstances n’étaient pas si dramatiques. Ainsi, les criminels responsables du charnier des 21 bérets rouges de Diago seront jugés, en supposant d’ailleurs que ce soient les vrais responsables, qu’en sera-t-il des « commanditaires » qui ont formé et participé au gouvernement de transition mené par le président Dioncouda ?; un gouvernement, dont il convient de rappeler la nature militaire et putschiste, qui a « sollicité » la France pour faire intervenir ses forces militaires.
A ce jour, les militaires maliens, « formés aux droits de l’homme » par l’ONU et Serval, qui ont commis les exactions et les exécutions sommaires de civils Touaregs et Maures dans le sillage de l’opération Serval, notamment à Diabali, Sévaré, Gossi, dans le cercle de Gao et de Tombouctou, ne sont nullement pas inquiétés. Personne n’évoque l’hypothèse de leurs jugements et encore moins de leur incarcérations…pourtant leurs crimes ont été dénoncés tant par les populations que par les ONG Amnesty et Human Rights watchs…mais, ce ne sont ni des journalistes français, ni des militaires. Ce ne sont que des Touaregs et des Maures. Ils ne correspondent à rien d’autre que ce que la belle langue française nomme cyniquement « les dégâts collatéraux».
Ce qui se dessine aujourd’hui dans l’Azawad n’est rien de moins qu’un nouvel « épisode » d’épuration ethnique avec l’aval et même la contribution de la France ; l’épuration ethnique étant une manie que les régimes de Bamako ont développée depuis les prétendues indépendances de l’Afrique, toutes couverte par la Françafrique comme par la communauté internationale.
Celle qui se dessine sera aussi silencieuse que les précédentes et cette fois, ce sera grâce à François Hollande, celui-là même qui avait dit: la Françafrique c’est terminé…
maa,
SIWEL 091736 DEC 13