TRIPOLI (SIWEL) — En Libye, une année a suffi aux Amazighs de ce pays pour imposer la reconnaissance de leur langue. Le conseil des ministres libyen a adopté à l’unanimité cette semaine la reconnaissance officielle de Yennayer, devenu journée fériée et chômée.
Les neuf gouvernorats de la Libye ont voté oui pour cette proposition. Aucune opposition n’a été formulée. Y compris de la part des islamistes. La proposition d’inscrire Yennayer au même titre que le premier janvier comme une journée fériée et chômée est passée comme une lettre à la poste. Donc le 12 janvier, qui coïncide avec le premier jour de l’an Berbère est une journée fériée en Libye et une fête nationale à célébrer au même titre que les autres journées officielles.
Cette reconnaissance n’est pas le fruit du hasard. Les Amazighs libyens n’ont cessé depuis la chute du régime de Kadhafi d’imposer la reconnaissance officielle de leur langue. Une année leur a suffi pour faire un pas de géant. Les Berbères de Libye ont joué un rôle déterminant dans la chute de Kadhafi, après plus de 40 ans de dictature, de terreur et de règne sans partage. Les Berbères d’Adrar N’Foussa étaient les premiers à prendre les armes pour affronter l’armée et les bombes de Kadhafi. Défi relevé. Mais ils ne sont pas naïfs. Ils ont continué la lutte pour faire valoir leurs droits linguistiques et culturels aux nouveaux maîtres de Tripoli.
En Algérie, on fête officiellement toutes les fêtes, sauf celles liées à la culture Amazigh. On fête le premier janvier des chrétiens, celui de Moharrem des musulmans, mais jamais le premier jour de l’an berbère. Le Maroc quant à lui, a reconnu Tamazight comme langue nationale et officielle.
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SIWEL 081240 JAN 13