EXIL (SIWEL) —Monsieur Ferhat Mehenni, Mas Ferhat At Sεid dit Ferhat Imazighen Imula, né le 05 mars 1951 à Illulen Umalu, en Kabylie, est un artiste, écrivain kabyle, militant activiste, homme politique, homme d’Etat, fondateur du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), Aselway n Unavad Aqvayli Uεdil, Président du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad) et lauréat du Prix Gusi de la Paix, honoré le 23 juillet 2013. Une récompense qui lui a été décernée par la fondation Gusi Peace Prize International pour son parcours politique et son militantisme pour la défense des Droits de l’Homme.
Mas Ferhat Mehenni est un visionnaire au parcours exceptionnel. Il s’est distingué par son engagement indubitable pour sa patrie, la Kabylie. Une Kabylie, qui à travers l’histoire, a traversé des moments qui prennent parfois l’allure d’un long tunnel sans fin; en raison de ses épreuves permanentes et ses multiples tragédies.
Ces épreuves et ces tragédies n’ont pas épargné l’homme aux 12 arrestations arbitraires du régime colonial algérien. Ce dernier n’a pas trouvé un autre moyen pour l’abattre, alors c’est sur son fils que les services algériens se sont rabattus pour l’abattre en plein Paris, dans la nuit du 18 au 19 juin 2004. Dans ce deuil comme dans les autres, Mas Ferhat Mehenni ne cède pas. Ceux qui pensent pouvoir fléchir cet homme se sont trompés encore. L’âme rebelle contre l’injustice et la soumission, la vision éclairée et le sang froid de Mas Ferhat At Sεid lui épargnent les colères inutiles et les furies absurdes. L’homme qu’il est devenu est plus fort et plus déterminé que celui qu’il était jadis.
Mas Ferhat Mehenni a toujours combattu l’injustice et la tyrannie. Il s’est dressé ouvertement contre les intégristes islamistes, le pivot du pouvoir algérien. Il a même exhorté les Kabyles à prendre les armes dans les années 90 contre cette hydre entretenue par le régime algérien. Une armée de démons utilisés par le régime algérien pour museler le reste de la population jusqu’à ce que ce monstre échappe au contrôle de l’armée et ses services de renseignements. C’est la décennie noire, la décennie du terrorisme. Une décennie de sang et de deuil, 200 000 morts. Durant ces années de braise, le pouvoir mafieux algérien a procédé au désarmement des citoyens kabyles dans l’unique but qui est d’anéantir la Kabylie. Une illusion.
La pseudo-reddition de l’armée islamique du salut (AIS) n’était qu’un leurre. Comme les sanguinaires étaient des deux camps aucun responsable n’a été jugé. D’un côté, les islamistes ont bénéficié de la concorde civile du mafioso Bouteflika avec des récompenses, une immunité totale et plus 2000 mosquées à construire dont la plupart sont en Kabylie, désormais envahie par des associations religieuses. De l’autre côté, les services algériens impliqués dans cette hécatombe ont repris leur poste et leurs affaires florissantes dans les détournements de biens publics, vol, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, etc. La répression des citoyens a atteint son paroxysme. La liberté d’expression sous toutes ses formes est bannie.
La Kabylie résiste, mais la pression engendre l’explosion. Le mouvement des Aarchs émergé des événements du Printemps noir en Kabylie a échoué faute d’organisation et du fait de son infiltration par les services algériens. C’est l’avènement du MAK, en juin 2001. Le Mouvement de l’Autodétermination de la Kabylie a connu une progression fulgurante grâce à la mobilisation et l’adhésion du peuple Kabyle à l’idée de l’autonomie et par la suite à l’idée de l’indépendance.
La cause kabyle a traversé la mer et les océans. La Kabylie a son hymne national, son propre drapeau, une équipe nationale de football et surtout son propre gouvernement. La qualification de l’équipe nationale kabyle à la coupe du monde de football ConIFA 2018 qui s’est tenue à Londres est un coup fatal pour le régime colonial algérien. De Londres, le président du gouvernement provisoire kabyle a lancé un appel au peuple kabyle l’invitant à se prendre en charge, à mieux s’organiser et à se protéger du joug colonial algérien et l’obscurantisme exercé par les islamistes en Kabylie.
À travers l’appel de Londres du 03 juin 2018, par lequel le Président du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad), a invité le peuple kabyle à la formation de ses propres forces de sécurité, Ferhat Mehenni repend la voie la plus sûre qu’il faut suivre pour déjouer les manœuvres machiavéliques des squatteurs de notre liberté et notre patrie, la Kabylie. Nous savons pertinemment qu’il n’y a pas un peuple plus soumis que celui qui n’a pas son propre État, son propre gouvernement et ses propres institutions. Le salut du peuple kabyle est dans sa rupture avec le régime mafieux algérien et l’avenir prospère de la Kabylie est lié à son indépendance.
«Pour que cette indépendance devienne réalité, j’appelle la Kabylie, j’appelle le peuple kabyle à accepter de bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d’un corps de contrainte, d’une organisation de sécurité de la Kabylie, exhorte le Président du Gouvernement Provisoire Kabyle, Ferhat Mehenni.
Il n’existe pas une nation libre qui n’ait pas son propre service de sécurité. Refuser une autorité kabyle, c’est refuser l’autorité à la Kabylie. Autrement dit, refuser à la Kabylie d’instaurer sa propre sécurité, c’est lui refuser son indépendance. Ils ont beau ergoter ceux qui se dressent contre une autorité kabyle, c’est par leur attitude irresponsable, un encouragement au pouvoir algérien et à une Kabylie au statut de nation couchée devant ses maîtres coloniaux.
La nation kabyle pour ressembler à celles accomplies qui prospèrent à travers le monde, ne fera pas exception à celles-ci. Il n’existe pas de Kabyles dans une Kabylie privée d’identité et de liberté. Autrement, le Kabyle est un fantasme. Il est éphémère. Le régime colonial algérien essaye d’achever le peuple avec l’arabisation, l’islamisme, la répression, la famine, le 5e mandat et des conteneurs de cocaïne, de drogue, d’aliments et produits infectés.
Le Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) a pris de l’avance pour éviter à la Kabylie le gouffre de l’oubli et l’anéantissement. Mas Ferhat Mehenni, fidèle à sa Kabylie, à ses origines et son identité appelle les Kabyles à s’affirmer avec fierté, car ils ont toutes les raisons à être fiers. Le peuple kabyle a survécu à l’amertume et l’aliénation et a toujours fait face à toutes les invasions avec courage et une volonté de fer. Fidèle à son identité millénaire malgré la violence et l’oppression que le régime colonial algérien lui fait subir au quotidien depuis plus d’un demi-siècle, il sait que sa détermination d’aujourd’hui le mènera au succès de demain.
Oui ! La Kabylie a été le symbole de bravoure et de la résistance, Ô combien d’envahisseurs et oppresseurs qu’elle a vaincus ! Après les Romains, les Vandales et les Byzantins, les ottomans, la France est l’avant-dernier conquérant vaincu. La Kabylie est opprimée, mais ses braves enfants demeurent toujours debout pour face au dernier envahisseur incarné aujourd’hui par l’Algérie coloniale.
Le président de l’Anavad rappelle que « Sans autorité ne nous serons que des troubadours, nous n’aurons jamais d’emprise sur le réel. Nos enfants continueront à aller à l’école de l’aliénation et se faire tabasser dans la rue par la police coloniale à chaque fois qu’ils descendent pour protester».
L’Algérie veut imposer à la Kabylie un régime qui, par conscription, veut effacer l’identité kabyle. Un régime odieux qui nous avilit et nous prive de nos droits les plus élémentaires, en l’occurrence notre dignité, notre identité et notre liberté.
« Il faut que l’autorité coloniale soit remplacée par l’autorité kabyle , a-t-il dit.
Ses paroles sonnent justes comme le combat pour lequel il sacrifie toute sa vie. Si nous pensons à ce qu’il a dit et à ce qui s’est passé ensuite, nous sommes bien obligés de les trouver prophétiques. Ces paroles expriment ce qui fut le sentiment quasi-unanime de la Kabylie à la veille de l’indépendance, en 1962 et jusqu’à aujourd’hui.
Ceux et celles qui ont combattu la France coloniale ne l’ont jamais fait pour instaurer une Algérie coloniale. Le soulèvement des anciens officiers des wilayas III et IV du 29 septembre 1963 mené par le leader du FFS, le maquisard, Hocine Ait Ahmed, contre Ben Bella et l’armée des frontières », dirigée par le sinistre Boumédiène, a échoué lorsque le Maroc attaque l’Algérie dans la région de Tindouf. Le FFS se mobilise et envoie ses troupes armées à l’ouest en appuie à l’ANP. Depuis, c’est le projet de la mise à mal de la Kabylie qui est enclenché par le clan d’Oujda. Aujourd’hui, c’est le combat de ces braves officiers et de tout le peuple kabyle qui est en train de se concrétiser à travers le Mouvement de l’Autodétermination de la Kabylie.
Le MAK n’a pas commis aucun acte de violence depuis sa création à ce jour, il milite pacifiquement pour l’indépendance de la Kabylie. Cependant, le règne du régime colonial algérien est inondé de sang, marqué par la tyrannie et truffé de sandales. Les dirigeants du régime algérien ne pensent qu’à eux-mêmes. Ceux qui servent ou cautionnent un tel régime sont aussi complices de tous ses drames et ses crimes.
« Je n’accepterai jamais des exactions. Je n’accepterai jamais que l’injustice prévale sur le droit et l’égalité, et la justice elle-même, a annoncé le leader du MAK, Mas Ferhat Mehenni.
Nous ne pouvons pas dissocier l’indépendance d’un peuple de la souveraineté de ses propres institutions particulièrement ses services de sécurité.
« Une nouvelle étape de la démarche et du processus de conquête de l’indépendance de la Kabylie, a déclaré Aselway n Unavad Aqvayli Uεdil, Mas Ferhat Mehenni.
Après de longues années d’occupation, de dictature, de répression et de déni identitaire, Ferhat Mehenni et les souverainistes kabyles ont cette rectitude et cette honnêteté de dire à nos ennemis qu’il est temps que la peur change de camp. Nous allons libérer la Kabylie avec tous les moyens qui sont à notre disposition, car il s’agit d’un droit inaliénable reconnu par l’ONU et ratifié par l’Algérie elle-même.
«Pour cet objectif, le pouvoir algérien fera tout pour m’éliminer, de préférence politiquement, mais surtout, mais aussi, physiquement, a déploré l’animateur des événements de 1980, Ferhat Mehenni.
Les liquidations sommaires et individuelles sont bien le propre de ce régime gouverné aujourd’hui même par un moribond. Assassins de Ouali Bennai, Ramdane Abane, Krim Belkacem, Mouloud Feraoun, Mohand Khelifati, Ali Mecili, Tahar Djaout, Said Mekbel, Mohamed Boudiaf, Matoub Lounès, Mouloud Mammeri, Ameziane Mehenni, 128 jeunes du Printemps Noir… Et combien d’autres crimes orchestrés par les squatteurs d’El Mouradia !
Aux Kabyles, ceux qui s’érigent contre le projet de la Kabylie libre et indépendante, doivent comprendre eux aussi que c’est l’histoire qui définit l’héritage des braves et des lâches. Que leur instinct de grain par asservissement d’aujourd’hui fera d’eux les déserteurs de la dignité et de la sagesse demain. La liberté de la Kabylie ne sera pas l’apanage des soumis, car, eux, ils ont au tour de leur cou la liesse d’obédience. Ils ont choisi l’abdication et l’asservissement.
Sachez qu’il n’y a point de perdant éternel dans l’esprit d’un brave combattant. L’appel de Mas Ferhat Mehenni est honorable et sera honoré par les enfants de la Kabylie.
«Quel que soit le sort qui me sera réservé, n’abandonnez jamais de mettre sur pied une autorité kabyle pour supplanter celle de l’Algérie, tel est son testament.
Le peuple kabyle est déterminé à se libérer du joug colonial algérien dans le cadre strict des lois internationales qui encadrent la souveraineté des pays, fixées notamment par la Convention de Montevideo sur les droits et les devoirs des États, adoptée en 1933.
La convention de Montevideo stipule qu’«Un État souverain est un État possédant une population, un territoire défini, un gouvernement, et être apte à entrer en relation avec les autres États».
Ces dispositions sont acceptées internationalement comme un droit coutumier et la Kabylie satisfait aux exigences relatives à ce processus de libération.
Vive la Kabylie libre et indépendante.
Boualem Afir
SIWEL 1905287 JUL 18