TIZI-OUZOU (SIWEL) — Malgré le soleil de plomb et la chaleur caniculaire, en plus d’une large campagne d’intimidation faisant courir le bruit de l’arrestation de militants du MAK, préalablement annoncée par les TV arabo-islamistes Ennhar et Echourouq, environ une centaine de personne ont répondu présent à l’appel lancé par le Conseil universitaire de Tizi-ouzou et le Conseil régional Boumerdes-Tizi-Ouzou du MAK.
Parmi les responsables du MAK, il y avait son président Bouaziz Ait-Chebib, le président du Conseil Universitaire de Tizi-Ouzou Mouloud Hamrani, le président du Conseil régional Boumerdes-Tizi-Ouzou, Mhenna Mekdam et Boussad Becha, secrétaire national à l’organique, Djamal Nait Amara, secrétaire national aux stratégies.
Il est à noter que les présents sont arrivés munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « La kabylie est solidaire avec le peuple Mozabite », « Halte au génocide du peuple Mozabite », « Non à l’Etat colonial », Halte au génocide du peuple Amazigh du Mzab », reprenant en cœur le slogan « Pouvoir assassin », immortalisé par la chanson kabyle d’Oulahlou du même titre.
Puis ce fut le Président du Conseil régional de Boumerdes-Tizi-Ouzou, Mehenna Mekdam, qui prit la parole pour affirmer le soutien indéfectible du peuple kabyle au peuple Amazighe du Mzab. A l’Instar de plusieurs initiatives prises par des kabyles à Aokas, Vgayet, Tuvirett et dans la diaspora kabyle en France et au Canada, Mehenna Mekdam a appelé à l’humanité de tout un chacun et à faire preuve de solidarité avec le peuple Mozabite et avec tout peuple opprimé quel qu’il soit.
Quant à l’intervention du président du MAK, Bouaziz Ait-Chebib a commencé par une brève explication du problème ethnique et religieux qui oppose les Châambas aux Mozabites : nomades arabes et malékites pour les Châambas, sédentaires, amazighs et ibadites pour les mozabites. Il a dénoncé le génocide commis par l’Etat algérien envers les Mozabites en exploitant à son propre compte ce conflit et en appuyant par ses forces de police et de gendarmerie les Châambas contre les Mozabites.
Le président du MAK a ensuite lourdement insisté sur le « devoir de solidarité de la Kabylie avec le peuple amazigh du Mzab » et a fustigé les manœuvres malsaines de certains pseudos militants qui font campagne sur les réseaux sociaux contre le peuple Mozabite au moment où ce dernier subit un nettoyage ethnique.
Rappelant les principes du Mouvement qu’il préside et les résolutions du dernier congrès du MAK, Bouaziz Ait-Chebib a affirmé que « Ceux qui ne se solidarisent pas avec le peuple mozabite ne sont pas des militants. Ils ne défendent pas les valeurs que porte notre mouvement. De fait, ils cautionnent la politique de l’Etat colonial algérien contre un peuple Amazigh. Par conséquent, ils s’excluent d’eux –mêmes du mouvement et n’ont aucun lien ni avec les valeurs ni avec les principes de notre Mouvement» a-t-il déclaré.
Quant à Ouyahia qui a parlé de "la main étrangère", le président du MAK a répliqué : «Dans le même ordre d’idée que le président du conseil universitaire, je dis à Ouyehia: l’Etat algérien est géré par une main étrangère, ça c’est certain ! Pour preuve, il a été question d’élection présidentielles anticipées, mais juste après la visite du président français qui a émis un "certificat de bonne santé" au mort vivant qu’est Bouteflika, tout a changé et le même Bouteflika qui ne peut même pas prononcer un mot décide de poursuivre son mandat».
Puis, le président du MAK poursuit en disant « Alors OUI effectivement, il y a bien une main étrangère à Ghardaia: Ce sont les gendarmes et les policiers algériens qui tirent sur les mozabites; des crimes de surcroît justifiés par le gouvernement algérien par ce mois de ramadan durant lequel les services algériens ont du mal à se maîtriser » … « Mais oui il y a une main étrangère. Et cette main étrangère c’est l’Algérie qui occupe le pays Mzab et le pays kabyle » poursuit-il encore avec force et conviction.
Le président du MAK a enfin estimé que la solution au génocide mozabite était simple et évidente : «la solution est politique et elle consiste à respecter le droit du peuple mozabite à choisir son destin car au même titre que le peuple kabyle, le peuple mozabite ne peut pas confier sa sécurité et son avenir à un Etat colonial qui organise son extinction par le crime».
Ensuite, le président du MAK n’a pas manqué de dénoncer «le mutisme de la communauté internationale qui fait dans la défense sélective des droits de l’homme et des peuple» avant de conclure en disant que «Le MAK ne compte que sur la vaillance, la mobilisation et l’union du peuple kabyle pour faire aboutir son combat libérateur et par-là même garantir la sécurité de ses enfants et préserver la Kabylie de la prédation de l’Etat algérien qui ne jure que par son anéantissement». [
Il est à noter qu’en ce jour de rassemblement de solidarité, sous une chaleur caniculaire, les transports routiers se sont curieusement raréfiés. Les transports étaient très peu disponibles. De plus certains militants qui ont pris leurs véhicules ont été arrêtés pour des contrôles de véhicules qui ont duré… le temps du rassemblement. C’est ainsi qu’ Ahcène Graichi a été arrêté juste à à la sortie d’Iwadhiyen ( Oudhias) avant d’être relâché…une fois le rassemblement terminé à Tizi-Ouzou.
Enfin, il y a lieu de préciser qu’à la fin du rassemblement, la police algérienne attendait près du véhicule avec lequel s’est déplacé le président du MAK pour venir au rassemblement. S’attendant à ce que Bouaziz Ait-Chebib reparte avec le véhicule dans lequel il était venu, les policiers algériens ont été surpris de ne pas le voir arriver pour repartir avec le même véhicule. S’adressant alors à la personne partie récupérer la voiture, mais sans le président du MAK qui est reparti par un autre moyen, les policiers ont prétexté un contrôle de véhicule qui était pourtant a l’arrêt et correctement stationné…
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SIWEL 131646 JUIL 15