TIZI WEZZU (SIWEL) — Comme cela avait été annoncé par le groupe d’étudiants regroupant diverses sensibilités politiques qui avaient organisé le rassemblement du 12 mars dernier, un second rassemblement a eu lieu ce mercredi matin en face du portail de l’université Mouloud Mammeri. La majorité des étudiants étaient issus des camps du MAK et des autres partis kabyles, principalement du RCD. Les premiers sont venus avec des drapeaux amazighs et des slogans en kabyle, les seconds sont venus avec des drapeaux algériens et des slogans en arabe.
En effet, si au départ le rassemblement devait réunir les étudiants kabyles autour du rejet de l’élection présidentielle algérienne et du système tout entier, les drapeaux amazighs, les chansons engagées de Ferhat Mehenni, de Matoub Lounès et d’Oulahlou n’ont pas du tout été du gout de certains étudiants algérianistes qui ont tenté de faire retirer les drapeaux amazighs et d’imposer l’usage exclusif des slogans en arabe en hurlant à tue-tête « Djazair Hourra dimocratia !».
De leurs côté, les étudiants kabyles sont venus en force pour, d’une part, exprimer leur rejet du système algérien, leur rejet des élections présidentielles algériennes, et ce, «quel que soit le candidat du système, que ce soit Bouteflika ou l’un de ses lièvres» ont-ils précisé ; et d’autre part, pour éviter que la Kabylie ne se fasse embarquer dans des luttes de pouvoir entre les clans du système algérien « au détriment du peuple kabyle ». Les étudiants kabyles ont tenu à préciser qu’ils rejetaient « en bloc tout le système algérien».
Et face aux tentatives de faire retirer les drapeaux amazighs, les étudiants kabylistes brandissaient encore plus haut les drapeaux amazighs et la meilleure réponse à la schizophrénie algérianiste, qui dénie le droit au drapeau amazigh d’être brandi sur son propre territoire, fut apportée par l’étudiant Mhenna Halit qui a lu la déclaration du comité organisateur entièrement en kabyle et dans laquelle il appelait au rejet des mascarades électorales algériennes et au rejet du système colonial d’Alger.
Il est malheureux de constater encore une fois que le drapeau amazigh gêne les chimériques « ambitions algérianistes » des partis kabyles qui n’ont pas encore compris que ce n’est pas en criant à tue-tête des slogans en arabe que les régions « arabophones » voteront pour eux ! Si le MAK n’avait pas fait du drapeau amazigh un usage systématique dans toutes les manifestations publiques, il y a longtemps qu’il aurait disparu du paysage kabyle.
cdb,
SIWEL 191632 MARS 14