BRUXELLES (SIWEL) — Le 24 mai dernier, une tuerie s’est produite au Musée juif de Bruxelles, faisant quatre morts, dont deux touristes Israéliens, une bénévole Française et un jeune réceptionniste Belge d’origine amazighe.
Alexandre Strens avait "commencé en tant que préposé à l’accueil avant de devenir attaché de communication", raconte Chouna Lompondan, chargée de communication du musée. Ce garçon "plein de vie, toujours souriant et charmant avec les visiteurs" avait étudié la communication à l’université de Louvain.
Dernier d’une famille nombreuse originaire de Schaerbeek, dans la banlieue nord de Bruxelles, il était le fruit d’une union entre un père kabyle et une mère juive. "Alexandre avait envie de faire de la politique pour donner de l’espoir aux jeunes", précise Mme Lompondan. Il s’est éteint le lendemain de la tuerie, dimanche 25 mai, à l’hôpital Saint-Pierre des suites de ses blessures.
Les trois premières victimes étaient un couple de touristes israéliens Emmanuel et Miriam Riva, 54 et 53 ans, comptables au ministère des Finances israéliens et parents de deux jeunes filles âgées de 15 et 16 ans, ils étaient arrivés dans la capitale belge trois jours auparavant, et une française, Dominique, 66 ans, employée bénévole au musée. Elle vivait dans le sud de Bruxelles à Uccle et se rendait au musée surtout le dimanche pour accueillir les visiteurs.
Les autorités belges avaient lancé une véritable chasse à l’homme afin de retrouver l’auteur de la fusillade en mettant en ligne les vidéos de la tuerie et un appel à la population a été lancé décrivant l’auteur des faits comme : un individu de "corpulence moyenne, athlétique, se déplaçant souplement". L’avis a été diffusé sur le site de la police fédérale (http://www.polfed-fedpol.be/).
Vendredi 30 mai 2014, lors d’un banal contrôle douanier, un suspect a été arrêté à sa descente à la gare routière de Marseille, les douaniers français avaient découvert dans ses bagages un fusil d’assaut Kalachnikov à crosse rétractable, 261 cartouches du fusil d’assaut et sur lui, un revolver à calibre 38 spécial, «des armes du type de celles utilisées le 24 mai à Bruxelles», a expliqué une source proche de l’enquête.
Il s’agit de Mehdi Nemmouche, un Français d’origine algérienne de 29 ans, originaire de Roubaix (Nord), il aurait passé plus d’un an en Syrie auprès de groupuscules djihadistes, c’est un multirécidiviste qui a été condamné à cinq reprises à des peines d’emprisonnement et a passé au total plus de cinq ans en prison. Outre des condamnations pour vol et conduite sans permis, il a été condamné en 2009 pour le braquage d’une supérette.
Il a été conduit au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret et placé en garde à vue notamment pour assassinat et tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste. Son extradition en Belgique est en cours.
wbw
SIWEL 031345 JUIN 14
MISE A JOUR :
Erratum : Il s’est avéré que le père du jeune Alexandre Strens était originaire de Taza, dans le nord-est du Maroc et non de Kabylie, contrairement à ce que déclarait à la presse Mme Chouna Lompondan, chargée de communication au musée juif de Bruxelles, confondant ainsi entre être Berbère en général et Kabyle en particulier. C’est dans le cimetière de cette ville amazighe qu’il a été enterré, avec l’accord de sa mère qui l’avait élevé selon la tradition juive.