ALGER (SIWEL) — La classe politique algérienne et les observateurs internationaux sont ébahis par les pronostics, qui se sont avérés, du ministre algérien de l’Intérieur et des Collectivités, Daho Ould Kablia ainsi que par ceux du ministre algérien de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounès.

 

Daho Ould Kablia et Amara Benyounès : les stratèges prévisionnistes du pouvoir algérien
29/11/2012 :
Le soir même du vote aux élections locales (APC et APW), jeudi 29 novembre, le ministre algérien de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à annoncé à la clôture du scrutin, que le taux de participation a atteint 44,26 % pour les Assemblées populaires communales (APC) et 42,92% pour les Assemblées populaires de wilayas (APW).

20/10/2012 :
Taux qui sont curieusement conformes à ses pronostics établis un mois plutôt, le samedi 20 octobre exactement, lors d’une réunion qu’il avait organisée avec les responsables de l’administration locale, en prévision des élections communales et de wilayas du 29 novembre "à venir", il avait "souhaité" un taux de participation situé entre 40 et 45%.

10/08/2012 :
DOK (Daho Ould Kablia) aurait vu dans le marc de café un autre élément troublant, le fait que seuls 3 partis politiques dépasseraient le taux de 7% fixé par la loi organique du 12 janvier 2012 relative au régime électoral, en voyant élcairé, il précisait le 10 août dernier, au lendemain des législatives : « Je crois qu’avec le taux de 7% requis, il ne restera que deux à trois partis qui pourront dépasser cette barre au niveau national. Plusieurs partis seront laminés. »

Selon les "prévisions" sans surprise de Dahou Ould Kablia, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le FLN et le RND seraient les deux premiers parmi les "deux ou trois partis qui resteront".

Pour le troisième, qui servirait uniquement de vitrine démocratique des locales aux seules fins de gagner la Kabylie restée fermée à Bouteflika depuis la tragédie des évènements du Printemps noir de 2001 où plus d’une centaine de jeunes kabyles furent assassinés par les gendarmes algériens, blessant à vie quelques milliers d’autres.

Ainsi il avait le choix entre le FFS d’Ait-Ahmed qui vient de rallier avec armes et bagages le sérail de Bouteflika et le MPA (ex-UDR), nouveau parti agréé en avril dernier par Ould Kablia, parti présidé par Amara Benyounès, ancien du RCD, et actuel ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville.

Il semblerait qu’en dernière ligne droite, le pouvoir ait opté pour son poulain, le MPA, que les citoyens de la rue algérienne accusent de "naître avec des moustaches", allusion faite au parti d’Ahmed Ouyahia, le RND, créé, lui aussi, de toutes pièces par les officines du pouvoir algérien.

Amara Benyounès, lui aussi, doit voir dans une boule de cristal car lors de sa campagne électorale, il n’avait cessé de marteler, de le répéter à qui veut l’entendre, que son parti est le number “three”. S’agit-il de l’application version Amara Benyounès de la méthode Coué ? En tout cas, et comme par magie, le MPA s’offre le luxe de devancer le FFS et le RCD avec, en plus, une plus large assise nationale, renvoyant ainsi les deux partis kabyles à leur bastion endogène, la Kabylie.

Pour le pouvoir, l’unique mission de cette troisième formation politique serait de servir d’appui au FLN en passant un deal avec elle sur l’ensemble du territoire de la Kabylie afin de s’y assurer une voix d’accès d’ici 2014, lors de la présidentielle algérienne.

Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), appelant à l’autodétermination, dont l’appel au boycott de toute mascarade électorale organisée par l’état algérien en Kabylie est à chaque fois massivement suivi, a, dans un communiqué, déclaré que : « connaissant la capacité de nuisance de ce pouvoir mafieux et résolument anti-kabyle, le MAK avait d’avance contesté des résultats, par ailleurs déjà annoncés sous forme de « prévisions » sorties tout droit du ministère de l’intérieur ».

Son président, Bouaziz Ait Chebib a rappelé que « cela n’est l’objet de triturations malsaines que parce que la Kabylie est un territoire, un pays et une nation, qui tourne le dos au pouvoir depuis toujours »« La manœuvre consiste donc à faire croire aux chancelleries occidentales que la question kabyle n’existe plus. On casse le thermomètre pour faire disparaître la fièvre. Or le problème est toujours là, et quelles que soient les manipulations médiatiques du régime et l’installation d’une nouvelle clientèle corruptible à souhait, la Kabylie n’abdiquera jamais sous l’oppression du pouvoir néo-coloniale d’Alger ».

wbw
SIWEL 022312 DEC 12

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