SAHEL (SIWEL) — Les citoyens du village Sahel, Yacine, Chabane et Sofiane, ont pris part activement à l’organisation de la fête de la figue de barbarie qui a eu lieu dans leur village le 11, 12 et 13 août derniers. Dès le 1er jour du festival, les trois militants souverainistes ont été convoqués par la gendarmerie coloniale pour avoir brandi le drapeau kabyle.
Tout a commencé quelques jours avant le début du festival, où le chef du comité de village a subi des pressions de la police et du chef de daïra pour qu’il interdise les drapeaux kabyles et qu’il brandisse des drapeaux algériens, sans quoi la subvention octroyée pour l’organisation du festival allait être retirée pour l’édition de 2018.
Une réunion a alors été organisée au sein du village à propos de ces drapeaux et la décision a été prise qu’aucun drapeau ne sera déployé. Sauf que le jour du festival, cette décision n’a pas été respectée et le drapeau algérien était bel et bien présent. Une dizaine de citoyens, dont des militants du MAK-Anavad, à l’image de ces trois militants ou encore d’Aghiles Remidi, président de la Coordination universitaire de Tizi Wezzu, ont alors brandi le drapeau kabyle sous le regard de la police et de la gendarmerie en civil.
Suite à cela, une délégation de la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou a quitté les lieux et le chef de daïra ne s’est pas déplacé comme c’était prévu.
Les trois militants kabyles ont décidé de ne pas répondre à ces convocations : « Ils n’ont qu’à venir nous chercher », ont-ils déclaré. Ils assurent les citoyens de leur village que des alternatives existent pour récolter l’argent nécessaire à l’organisation du festival et qu’ils n’ont pas besoin des subventions des autorités algériennes qui ne donnent de l’argent que pour faire passer leurs décisions, portant atteinte ainsi aux structures de décision du village.
Pour rappel, le village Ihemziene, de la même daïra, qui organise la 8e édition du festival de la robe kabyle, a refusé de descendre le drapeau kabyle qui flotte au village depuis plusieurs mois, tel qu’exigé par les autorités algériennes. D’après nos informations, ils risquent de ne plus avoir de « subventions de chantage » pour l’édition de l’année prochaine, mais cela n’a pas fait reculer le village.
nbb
SIWEL 161038 Aug 17 UTC