Silence total. Sonnée. Pas un seul espace de liberté. Serrée, coincée, tel un rat dans son trou. La clique politique algérienne, celle dite d’opposition, celle du microcosme algérois, fixée, domestiquée, programmée, logiciel érodé, factice entité réduite au rang de figurant, dont on oserait attendre, au moins un signe, est tombée dans le mutisme.Celle, thuriféraire, satellite de la dictature au pouvoir, bénit cette absence, occupe ce vide et consolide sa position. La langue française, en ligne de mire un moment, est délaissée le temps d’anesthésier le peuple du Hirak et d’étouffer toute contestation. Pas un souffle.La junte militaire, géant au pied d’argile, sans patate et sans lait, besace vide savoure et exploite son bluff, inverse la peur qui tenaille ses tripes pour la déverser sur le peuple dit algérien effaré.Et pourtant, il y a de la matière. Un présent délétère. Sous la botte de la junte, le territoire appelé Algérie peine à émerger depuis 62 malgré les divers héritages positifs laissés par la France.
Un silence surprenant. Posture inhabituelle. Calculée, complice, écœurée, lâche ? Partis ou personnages, anciens ministres, « élite » associative, droit-de-l’hommistes. Grandes gueules programmées promptes à la figuration. Bouche cousue. La junte nourricière tient par la bourse, sa caution démocratique. Opinion internationale dupée. Gagnant/gagnant. Enfumage. Le peuple dit algérien a bon dos bien rond.
La donne a changé. Du haut de son 87, âge moyen de la junte et article camisole judiciaire idoine. Emmurer toute insubordination politique et médiatique. Comédie et figuration oppositionnelles dépassées. La répression légalisée. On ne badine plus. La junte joue son pouvoir. Sa rente. Elle est dans l’œil du cyclone populaire, qui finira, tout de même, par l’emporter, quoiqu’elle fasse.
L’assurance Liberté sinon Vie est dans le silence. Quel changement pour les populations de ce territoire sous coupe fasciste arabo-islamiste ? Hier colonie Française tout comme aujourd’hui colonie arabo-islamiste en pire. Rien. Le train-train oppositionnel a montré les limites de son bac à sable et de son coffre-fort. Ergoter, critiquer. Point de bave médiatico-politique. Lèvres sèches. Peur sur Alger. Peur au ventre.
Transie dans le rôle d’opposant factice, les casseroles lourdes, l’opposition a perdu même sa liberté intérieure, son libre arbitre. Saborder ses partis, ses associations et ses regroupements ? Plombée, elle est propre à rien. Anesthésiée. Anéantie. Présente dans le système, elle est complice.Castrée et corrompue, impuissante, incapable d’affrontement politique, franc et radical, sinon dans les simulacres d’opposition, jérémiades puériles, elle se complait dans une diversion conceptuelle. Cela lui donne un semblant d’existence.
Elle fait l’éloge de la diversité et du pluralisme culturels, de la démocratie universelle, de la laïcité, des droits de la femme, des droits à l’autodétermination sectaires, ensemble semé, éparpillé et ânonné à l’encontre d’une opinion arabo-islamiste, qu’elle sait pourtant sourde à toute approche porteuse de modernité, appréhendée comme opposée aux préceptes coraniques.
Dans un tour de passe-passe verbal digne de la faconde d’un bonimenteur, elle dénigre et dénature le nationalisme libérateur des hommes libres et intègres, assimilé au patriotisme étroit et au communautarisme, insultant et péjoratif.
Pour cette caste d’esclaves volontaires, serviteurs serviles, les nationalismes sont ici à géométrie variable. Sectaires. Ils seraient justifiés et honorables pour les nationalistes arabes mais indus et interdits pour les Kabyles. Kateb Yacine les en a déjà fustigés.
Les Kabyles, Peuple et Histoire millénaires, devraient selon cette caste, s’effacer, se fondre, se diluer et s’assimiler dans cette Algérie qu’ils feignent d’ignorer qu’elle est une simple entité à la dérive identitaire, hybride et mutante. Une chimère, une fumisterie créée par la France coloniale à sa convenance, Mas Ferhat Mehenni en a saisi et dénoncé l’esprit et la lettre.
Brimé, infantilisé, humilié et réduit au silence, le microcosme politique algérois à majorité Kabyle, lamentable et regrettable constatation, avec ses relais en Kabylie, donne encore ses gages de soumission, faisant fi de la maxime de Mandela de ne « jamais retourner vers ceux qui t’ont mis à terre ».Hélas, certains anciens « hôtes » des geôles de Berouaghia et d’El Harrach tendent même la deuxième joue, le doigt et l’orteil pour la gégène. Le pardon émargé dans la mangeoire, le coffre à Paris, Marseille, Genève, Lausanne etc.
Que la « Nation », dite algérienne, n’ait jamais existé, ils se proposent dans la ferveur du Hirak de la« Re–fonder » et/ou de la « Re–penser » faisant mine d’ignorer qu’elle n’a jamais existé, entretenant ainsi l’illusion d’une idée nationale arabo-islamiste. Tamazight, Civilisation et Culture ancestrale, est réduite à la condition de parent pauvre, remisée au rang de patrimoine folklorique. À chaque Yennayer, leur pseudo butin, eux les anciens « moudjahids » de la berbérité arabisée et salafisée, diluée dans la fange arabo-islamiste, ils sortent les embrassades arabo-islamistes pour narguer Taqvaylite qui leur renvoie l’image de leur traîtrise.
Une Algérie, entité chimérique, serait plurielle (sic), selon eux mais avec un seul dénominateur commun, l’arabité fondue dans l’islamité ou vice-versa. L’islam comme marqueur identitaire. Cheval de Troie de l’arabisation, serait plus rassembleur que l’arabité stérile et rebutante.
Leur enfumage. Face à l’irrédentisme Kabyle, le vernis religieux résisterait mieux, porté par des propagandistes Kabyles délavés. Taqvaylit mise sous le boisseau arabo-islamiste. La mangeoire, ravitaillée en ces temps de pénuries multiples au nord du territoire et de misère aiguë dans le sud et les Hauts-plateaux, vaut bien une Khobza (pain spécial algérien estampillé, Compte Offshore) et une dispense aléatoire de casseroles, le machiavélisme de Sidi M’hamed, le tribunal, le verdict en suspens et l’épée sur la carotide.
Pourquoi s’accrocher, sinon atteint du syndrome de Stockholm ou de la peur de l’épée, à une Algérie terroriste, coloniale, fournisseur de la chair terroriste, arrogante, hégémonique et honnie des peuples de la région et du monde.
Tristes rejetons illégitimes de la France, cette « Algérie » coloniale où le Kabyle digne déplore sa Kabylité, Taqvaylit, niée, sa maman, sa sœur, ses frères, ses vieilles et ses vieux, ses forêts, son patrimoine arboricole, son cheptel, sa faune et sa flore, brûlés vifs par le geste criminel de cette Algérie coloniale, aux mains des criminels algériens qu’ils acceptent. Leurs maîtres absolus.La Kabylie, ne tombera pas, elle est plus grande que le trou dans lequel est tombée cette Algérie, isolée et raillée de par le monde. La Kabylie n’y tombera pas et n’y sera pas moulinée et servie à la mangeoire.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 121100 DEC 21