ALGÉRIE COLONIALE : HIRAK CONTRE JUNTE MILITAIRE. ÇA PASSE OÙ ÇA CASSE

ALGÉRIE (SIWEL) — Où va l’Algérie ? Plutôt, jusqu’où va-t-elle encore régresser ? En matière d’atteintes aux droits humains et aux droits fondamentaux, les dizaines d’arrestations de manifestants pacifiques effectuées ce vendredi dans plusieurs villes ne sont pas une surprise et s’inscrivent dans la continuité et la confirmation d’une politique systémique de répression de toute pensée politique dissidente.

Ce n’est pas l’Algérie nouvelle mais celle identique de 1962 à ce jour. Tous les dissidents politiques sans exception aucune, ont été soit assassinés, emprisonnés, poussés à l’exil ou pire récupérés et corrompus, pour servir de façade démocratique à cette junte.

Comble de l’ironie, affolée et paniquée, ce vendredi la junte a ramassé ceux-là même de la pseudo opposition dite « démocratique » qui lui servaient de faire valoir démocratique. Tous dans le panier à salade, craignant qu’ils soient retournés contre elle par un autre clan en embuscade.

La junte ne franchit pas un nouveau pas avec ces arrestations massives, plus de 700 personnes ce vendredi à travers plusieurs villes, elle ne fait que persister et approfondir sa répression systémique.

Déjà dans les années 90’s elle a raflé et déporté dans le sud des dizaines de milliers d’islamistes avérés ou supposés dont la majorité a disparu à ce jour.

TERRORISER LES PEUPLES DE CE PAYS DÉLITÉ
Depuis le début de l’agitation politique, dans un jeu vicieux de geôles communicantes, quand l’une se vide l’autre se remplit, ce sont près de 3000 manifestants pacifiques qui sont ainsi passés par la case prison et près d’une centaine sont encore dans les geôles de la junte sans oublier les tortures et les viols commis même sur un mineur Said Chetouane aujourd’hui ravi à sa maman.

Après l’avoir violé dans un commissariat, il est injustement enfermé, au grand dam des organisations de protection de l’enfance, dans un centre de redressement à des centaines de kilomètres de sa maison, pour avoir simplement participé à des marches pacifiques.

LES PAYS CIVILISÉS INQUIETS DU CAS ALGERIE

Après L’ONU à travers Rupert Colville, le porte-parole du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), il a accroché ce mardi la junte militaire en exprimant sa préoccupation « Nous sommes de plus en plus préoccupés par la situation en Algérie où les droits à la liberté d’opinion et d’expression, de réunion pacifique et de participation aux affaires publiques continuent d’être attaqués » c’est au tour de la député européenne, l’italienne Gianna Gancia d’interpeller M.Josep Borell, Haut représentant de L’Union européenne sur « la poursuite des abus systématiques contre les opposants politiques en Algérie » et dans le même élan elle a appelé la commission européenne à « mener une enquête sur le piétinement obstiné par les autorités algériennes des droits fondamentaux du peuple algérien » tout en appelant aussi à des sanctions à l’encontre des « autorités algériennes ».

Soulignons à ce propos que la junte militaire algérienne a signé toutes les conventions internationales relatives au respect des droits humains et des droits fondamentaux qu’elle viole ainsi impunément jusqu’à présent, a été épinglée à ce sujet à plusieurs reprises au cours de ces deux dernières années ; Par deux fois par le Parlement Européen (PE), idem par le HCDH, suivis par Amnesty Internationale et d’autres organisations Internationales des Droits Humains, mais, ces condamnations non suivies de sanctions sont restées des coups d’épée dans l’eau, entamant du coup la crédibilité de institutions et des organisations internationales.

Ce qui s’est passé ce vendredi, week-end musulman, dans plus d’une vingtaine de départements avec des arrestations massives à la Pinochet, l’encerclement militaire de la Kabylie renforcé par la construction de nouvelles casernes de gendarmerie, augure d’un avenir encore plus sombre en matière des droits humains quand l’économie de la Kabylie est déjà cassée.

L’abîme, déjà profond, se creuse encore entre les manifestants jusqu’à présent pacifiques, soucieux d’obtenir la « chute du système » et de poursuivre leurs marches et la junte militaire décidée à mettre fin à ce hirak même de manière brutale à la matraque et par la répression pour finaliser sa feuille de route par des législatives, sésame selon elle, pour « une nouvelle Algérie » qu’elle veut à ses conditions et seulement à ses conditions.

Une guerre, pour la prise du pouvoir, quitte par la violence, comme il est de coutume dans tous les pays arabo-islamistes, ici entre algériens partageant pourtant la même idéologie arabo-islamiste et où l’absence d’alternance démocratique plonge ces pays dans les méandres de l’instabilité politique et/ou des guerres civiles.

Un regret, la Kabylie, entrainée malgré elle dans cette spirale macabre et mortifère arabo-islamiste, risque de payer un prix fort. Et les prétextes pour son implication à son corps défendant dans cette catastrophe annoncée sont déjà fabriqués. Les attaques mensongères et abjectes récentes contre la Kabylie en sont les prémisses.

SIWEL 181135 MAI 21