ECONOMIE (SIWEL) — Que l’on soit pour ou contre l’autonomie ou l’autodétermination de la Kabylie quand on est kabyle on ne peut ignorer ou fermer les yeux sur la politique insidieuse du pouvoir d’Alger menée contre cette région réputée frondeuse et indomptable.
Compromettre l’indépendance économique de la Kabylie
Depuis le milieu des années 80, la Kabylie n’a pas connu le moindre investissement dans le plus modeste des projets industriels et économiques. Le complexe électronique d’Oued-Aïssi qui fabriquait des appareils électroménagers n’est plus qu’un vague souvenir comme beaucoup d’unités de production dilapidées sur le territoire algérien. En Kabylie on doit se contenter des olives et des figues qui font la réputation de l’agriculture de la région. « Il est hors de question, pour le régime algérien, de mettre en place une infrastructure industrielle qui risque de faire la richesse d’une Kabylie indépendante » pense-t-on du côté d’Alger.
Avec l’avancée du MAK qui gagne du terrain au fil des jours par une large adhésion à ses thèses souverainistes dans tous les villages et toutes les villes de la Kabylie, et les points marqués par le Gouvernement Provisoire Kabyle sur la scène internationale, le pouvoir algérien n’est pas prêt de réviser sa politique qui tend à compromettre l’indépendance économique de la Kabylie
Rebrab empêché d’investir en Kabylie
Pour parvenir à ses fins, le gouvernement algérien a réussi à corrompre la majorité des hommes d’affaires kabyles dont certains lui doivent leur fortune pour lui obéir au doigt et à l’œil. C’est le cas d’Ali Haddad qui se présente comme le bailleur de fond des Bouteflika et leur homme lige. En bon kabyle de service il leur propose de leur offrir la Kabylie sur un plateau d’argent. Mais comment offrir la Kabylie au pouvoir algérien en participant à la désertification de la région ? Tout ce qu’il a fait pour la Kabylie il a pris à son compte la réalisation du stade de Tizi-Ouzou pour mieux se remplir les poches tout en retardant autant que possible la réalisation du projet attendu depuis belle lurette.
C’est tout le contraire du capitaine d’industrie Issad Rebrab qui non seulement a refusé de financer les campagnes électorales des Bouteflika mais, pis encore, il ose investir en Kabylie. Avec toutes ses unités industrielles à Vgayet il a projeté la construction d’une usine permettant la créant de 1000 emplois directs et 10.000 emplois indirects. De quoi contrer la politique d’Alger qui cherche à accroître le chômage en Kabylie et à affamer le peuple kabyle.
Selon une source proche du tribunal de Vgayet, après avoir obtenu toutes les autorisations des autorités locales, le patron de CEVITAL a commandé les machines et le matériel nécessaires à la réalisation du projet. Tout semblait bien se dérouler jusqu’au jour où à quelques heures de l’arrivée du bateau au port de Vgayet, le directe de l’enceinte portuaire informe les dirigeants de CEVITAL qu’il lui est impossible de décharger le matériel. La cause ? Le port ne possède pas des grues capables de décharger du matériel tel que celui importé par Rebrab. Il est, alors, vite rétorqué que CEVITAL est capable de déplacer ses grues pour accomplir la tâche.
Acculé, le directeur du port finit par laisser tomber le masque et révèle le véritable complot. Il jure par ses grands saints que le bateau n’accostera pas à Vgayet et le matériel ne sera pas déchargé sans avancer la moindre raison valable. Issad Rebrab s’adresse au ministre des transports et au premier ministre sans obtenir la moindre réponse, apprend-on. Il se tourne naïvement vers l’appareil judiciaire. Le dimanche 26 mars, alors que le bateau à bord duquel se trouve l’usine est au large de Vgayet empêché d’amarrer, la direction de CEVITAL saisit le tribunal de la ville pour une procédure en référé. Dans l’après-midi, la décision est prise. Le directeur du port est sommé de permettre le déchargement du matériel. Malheureusement pour le patron de CEVITAL et ses collaborateurs leur joie sera de courte durée.
Quelques heures après avoir pris une décision en faveur de CEVITAL, la justice fait volteface et renvoie l’investisseur kabyle à la case départ. Il est hors de question de s’opposer à la politique de désertification de la Kabylie menée par le pouvoir d’Alger. Il est hors de question de créer des emplois directs ou indirects dans une région qu’Alger veut plonger dans la misère. Ainsi les souverainistes, en cas de victoire, hériteraient d’une Kabylie pauvre sans infrastructure économique aucune afin de faire le lit de la contestation et de la révolte contre les nouveaux dirigeants de l’Etat kabyle naissant.
Issad Rebrab ne cesse de mettre le pouvoir algérien à dos non seulement en voulant investir en Kabylie mais aussi en contrant l’une des décisions les plus sensibles qui consiste à faire disparaître du championnat d’Algérie de football en provoquant la relégation de la JS Kabylie et le MO Bejaïa. Le patron de CEVITAL s’est engagé récemment à investir dans la JSK et la sortir du marasme dans lequel on l’a plongée.
Amnay Amokrane
PS : Nous n’avons pas pu connaître l’activité exacte de l’usine que compte construire M. Rebrab à Vgayet pour cause de difficulté de rencontrer le concerné et ses collaborateurs.
SIWEL 180825 Apr 17