KABYLIE (SIWEL) — Ils étaient des milliers à marcher un peu partout dans la Kabylie pour réaffirmer, encore une fois, haut et fort face au monde entier leur soif de vivre librement, sous l’égide de leur propre état. Passé les moments de recueillement sur la mémoire des victimes du printemps berbère 2001, passé les moments d’exhumation de la mémoire quant au printemps berbère de 1980, chaque kabyle est allé cueillir au fond de lui-même, au fond de son MOI cette hargne d’affirmation de soi , de son identité et ce désir de prendre rendez-vous avec l’histoire : celle de demain !
Elle était belle hier Tiz-Wezzu, elle étai belle Vgayet, elle était belle Tuviret, sous les couleurs du drapeau kabyle, sous les chants des Matoub, Idir, Ferhat, Ait Menguellet, Oulahlou. Elle était belle la Kabylie chantant en kabyle, portant des slogans en kabyle, elle était belle par la beauté de ses femmes qui lançaient des youyous à donner la chair de poule. Elle était belle de ses jeunes, de ses vieux, de ses femmes de ses hommes. Elle était belle, très belle, plus belle que jamais sous cet étendard de fraternité qui lie tous ses enfants à elle.
La journée fut mémorable à tel point qu’elle s’est étendue tard dans le soir, où un peu partout des bougies furent allumées à la mémoire des martyrs d’avril 2001. La journée fut mémorable à tel point que Tizi-Bouchène rendit un vibrant hommage à celui qui a su tracer définitivement la voie pour cette Kabylie Mass Ferhat Mhenni. La journée fut mémorable à tel point que les réseaux sociaux furent envahis d’images venant des quatre coins de la Kabylie, pour témoigner de la ferveur des kabyles quant à leur mémoire, quant à désir d’émancipation. Chaque jour qui passe démontre que la Kabylie n’a d’autre choix que de se démarquer de cet état algérien qui depuis l’aube d’indépendance ne cesse de la réprimer. D’ailleurs hier, la Kabylie a marché seule. Aucune manifestation n’est venue d’ailleurs pour communier avec elle. Mais à cela la Kabylie s’y attendait et c’est tant mieux, car cela accentue l’ écart ( irréversible) qui la sépare d’une fausse nation, d’un faux destin, d’une mystification historique.
Telle est la leçon, à tirer de la double commémoration du printemps berbères 1980 et du printemps noir de 2001 d’hier.
H@S
SIWEL 211315 AVR 21