CHRONIQUE (SIWEL) — Au bas mot, la Kabylie dépasse en population, Diaspora incluse, 120 états sur les 193, officiellement reconnus par L’ONU (Organisation des Nations Unies). En superficie, elle passe devant 70 pays qui font partie de cette instance internationale basée à New York.
Il n’est pas nécessaire d’avoir l’imagination des grands penseurs pour comprendre que ce n’est ni la superficie, ni le nombre d’habitants d’un pays qui font une grande nation. À titre d’exemple, la superficie de la Kabylie (42 000 km²) est égale à celle de la Suisse, et est deux fois plus vaste que celle d’Israël.
Cette réalité ne semble pas, pour le moins, provoquer la curiosité, ni l’envie de beaucoup de kabyles de déployer le moindre effort permettant de faire fonctionner leurs milliards de neurones. Un petit chez soi est mieux qu’un grand chez les autres, n’a de sens que dans la tête de celui ou celle qui a compris que la vie est tellement courte que la liberté, au sens noble du terme, est la seule valeur à laquelle nous devrions tous et toutes nous y attacher sans la moindre retenue.
Et cette liberté ne rayonnera qu’avec la souveraineté de notre chère KABYLIE.
Depuis les années de plomb, 60/70, et au delà ; à nos jours, près d’un million de cadres supérieurs ont été contraints de vivre ailleurs, dont la majorité écrasante est issue de la Kabylie, pour les multiples raisons, aisément compréhensibles, sur lesquelles nous ne pouvons nous étaler.
Je disais, en substance, que la grandeur d’une nation ne doit rien à sa superficie ni au nombre de ses habitants. Ceci nous amène à réfléchir par deux fois au pourquoi du comment !
De part sa nature, le kabyle s’adapte aux meilleures comme aux pires des situations. Fort heureusement, son ouverture d’esprit l’incite à creuser ses méninges, à essayer de comprendre tout ce qui se passe sur la planète Terre, et bien plus loin. Les valeurs universelles ne lui sont pas étrangères ! Il s’agit là, naturellement, du kabyle averti.
Avec nos potentialités, partout où elles sont présentes, nous pouvons dire, sans rougir, sans avoir froid aux yeux et sans vantardise débordante, que nous sommes en capacité d’édifier une nation kabyle qui fera bien des envieux.
Dans toutes les analyses, les chansons, on ne parle et on ne versifie, souvent, que sur nos points faibles et nos manquements ; comme ci nous n’avons aucun mérite ni aucun haut fait historique à notre crédit.
Certes, il n’est pas aisé de désintégrer les idées reçues, mais, si tous nous nous laissons conduire à l’abandon de cette volonté d’être des hommes et des femmes libres, il apparaît tout à fait clair que nous allons faire la joie et la satisfaction de ceux qui ne rêvent que de notre anéantissement absolu et définitif.
Nos différences, sur tous les plans sociétaux, comparativement aux autres, doivent être le fer de lance de cette détermination, qui est en nous, à y aller de l’avant et faire de notre KABYLIE de demain un havre de paix, de liberté et de toutes les espérances d’une existence meilleure.
Il faut reconnaître que ces voeux de bonheur, pour toutes et tous, ne sont pas réalisables d’un coup de baguette magique, mais à contrario, si nous sommes, un tant soit peu, décidés(ées) à voir le bout du tunnel nous pourrons, à coup sûr, mettre fin à cette indigne survie, et revenir tout simplement à la vie.
Les kabyles auxquels on a fait miroiter des lendemains qui chantent vont tous un jour déchanter. Le passé est un bon donneur de leçons. Ils finiront peut-être par comprendre leur doux leurre, et pourquoi pas leur douleur !
Quant aux kabyles debout, et non de boue, ils ont vite fait de comprendre qu’ils ne seront respectés que lorsqu’ils redeviendront eux-mêmes. À bon sourd salut ! Ar tufat.
A.T. (Tayeb Abdelli)
SIWEL 041009 Sep 17 UTC
(*) Illustration : KABYLIE INDEPENDANTE : Carte établie en avril 1846 par Ernest Carette et Auguste Warnier, membres de la Commission Scientifique de l’Algérie (L’Algérie est une appellation inventée par la France le 14 octobre 1839). Source : Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans