KABYLIE (SIWEL) — Le conflit ouvert depuis 1948, dans le mouvement national, entre la Kabylie et l’Algérie, suite au dépôt du mémorandum messaliste négateur de la dimension berbère de l’Algérie aggravé par la crise berbériste anti-Kabyle de 1949, que l’on peut aisément qualifier de crise Kabyle, tant les défenseurs de cette berbérité étaient uniquement des Kabyles prend depuis 2015 une tournure grave. La crise de 1963 paraît à bien des égards bien pâle.
La revendication culturelle des années 80 a évolué en revendication politique pour l’indépendance de la Kabylie. Le pouvoir arabo-islamiste, caché derrière la Main Invisible, arrogant et imbu de sa force militaire a méprisé et traité à la légère cette question qui lui est revenue comme un boomerang lors des historiques grandes marches indépendantistes de 2016, avec des centaines de milliers de personnes en Kabylie et dans la diaspora Kabyle.
Paniqués et pris de court, face à une Kabylie qui a toujours constitué leur pire cauchemar, ces voyous qui ont déclaré la guerre à la Kabylie depuis 1963, avec un sabotage économique systématique, un négationnisme identitaire et linguistique criminel, passent donc à une autre guerre plus abjecte, celle-ci administrative avec des conséquences sociales et existentielles des plus fascistes. Par le simple fait du prince, dont l’arbitraire monstrueux n’a d’égal que la haine qui l’a inspiré, les Kabyles sont punis de manière primitive et macabre.
Après avoir intégré dans ses rangs des kabyles de service pour éconduire et tromper les Kabyles en leur donnant un semblant de sentiment d’appartenance à cette Algérie qui au fond les veut soumis, dociles et assimilés à leur idéologie fasciste arabo-islamiste, ils constatent leur échec effrayant face à un peuple Kabyle droit dans son Droit à la liberté et à l’indépendance.
Des milliers d’assassinats d’opposants politiques, d’intellectuels, d’artistes et d’enfants Kabyles, ce pouvoir arabo-obscurantiste passe depuis 2015 à une politique fasciste qui, si les Kabyles ne se lèvent comme un seul homme pour dire ASSEZ, subiront une politique d’épuration ethnique sociale que même la France coloniale n’a jamais osé appliquer dans toutes ses colonies.
Cette escalade guerrière contre la Kabylie se manifeste aujourd’hui par le refus des consulats et des ambassades de cette « Algérie », une chimère, qui se donne les attributs d’un pays réel, de « renouveler des passeports aux Kabyles partisans de l’autodétermination de la Kabylie » comme l’a souligné Mas Ferhat Mehenni à Genève*. Il a ajouté que « ce refus de délivrance de passeport met de facto ceux qu’il frappe en situation d’apatrides ». Il a souligné que cette apatridie est aussi interne, elle touche également les militants en Kabylie qui sont victimes de « refus de leur inscription à l’université, leur exclusion des études, leur licenciement de leur travail et la fermeture de leurs locaux de commerce ou de travail ».
Le silence sur cette tragédie planifiée conduira à la création sociale de deux individus Kabyles.
Le bon Kabyle, docile et soumis à l’idéologie fasciste arabo-islamiste pourvu de ses papiers et l’ « Autre » l’indépendantiste, le Kabyle libre qui lutte pour vivre souverain sur sa terre natale qui devient un sans papier, un sans droits, sur cette terre que ses parents ont libéré au prix de leur vie.
APATRIDIE, UN MOT, UN CHOC.
Sans n’avoir commis ni n’avoir été jugé pour un quelconque crime, des dizaines de Kabyles se retrouvent ainsi privé du droit d’avoir leur papiers d’identités et plongés de facto dans la mort sociale et administrative. Par le simple fait du prince, dont l’arbitraire monstrueux n’a d’égal que la haine qui l’a inspiré, les Kabyles sont punis de manière primitive.
L’apatridie qui condamne les Kabyles à la mort administrative et sociale les prive de leur droit fondamental et de leur statut juridique individuel, si tant est que dans ce pays il existe. Ils ne peuvent prétendre à des soins, au travail, aux études, à la circulation, au voyage, à la défense et à la revendication de leurs droits et ainsi de toute l’avalanche de privations qui en découlent.
Les Kabyles deviennent des ombres, des ZOMBIES à qui on refuse même la condition humaine dont le premier droit est la possession d’une identité administrative qui tisse le lien social et l’appartenance identitaire à un groupe ou à un pays. Même les enfants ne sont pas épargnés par cette abjecte apatridie. Le cas de l’enfant de l’Ambassadeur de Kabylie en Afrique du Sud, Mas Yuva N’Tala Hemmu est éloquent. Même sous la colonisation française, la Kabylie n’a eu à affronter un telle violence morale et un tel déni d’existence dans toutes ses dimensions.
LE COMBLE DE L’IRONIE ET LE PARADOXE DE LA BÊTISE POLITIQUE
Le comble de l’ironie est que cet arbitraire arabo-obscurantiste touche les enfants et les petits enfants des maquisards Kabyles qui ont en grande majorité libéré ce pays du joug colonial. Veulent-ils oublier que c’est grâce aux Kabyles que ce pays est libéré ?
Ces planqués des frontières, l’histoire en est témoin, eux qui n’ont jamais levé le petit doigt contre l’occupant français, se comportent en pire ennemis, dans l’espoir et la volonté d’exorciser cette dette morale et ce passé dont ils sont redevables envers les Kabyles.
Oser refuser des papiers aux Kabyles souligne aussi le paradoxe saisissant dans lequel se noient ces voyous. Cette apatridie arbitraire, sans fondements juridiques, imposée aux indépendantistes Kabyles est une reconnaissance implicite de la non-algérianité des Kabyles, donc du fait indépendantiste Kabyle.
Soulignons à ce propos que les opposants politiques algériens n’y sont pas touchés par cette mesure fasciste et extrémiste, alors que les Kabyles y sont punis sans avoir été au préalable déchus de leur nationalité coloniale algérienne, procédure juridique obligatoire. Par cette mesure, le pouvoir colonial viole les conventions internationales sur la protection des populations sous sa responsabilité.
Avec cette politique, le pouvoir colonial algérien se retrouve ainsi à l’image d’un chien qui veut se mordre la queue. Garder le bon Kabyle, soumis et docile, assimilé arabe, qui se retrouve dans cette algérianité chimérique et plonger dans le néant social, punition absolue, extrémiste, fasciste et inhumaine, le Kabyle Libre, et ce au détriment des Droits de l’Homme et des conventions internationales.
Affaibli par la crise économique et éthique, rejeté par la Kabylie qui lutte pour son indépendance, ignoré par les algériens qui ne lui reconnaissent aucune légitimité historique et politique, la Main Invisible qui soumet ce pays avec une terrible main de fer, tombe dans la panique et la frayeur qui sont de mauvaises conseillères et met la Kabylie en danger de mort face à ces décisions belliqueuses.
La sagesse de Mas Ferhat Mehenni, à la tête du Gouvernent Provisoire Kabyle (GPK) et de son Premier Ministre, Mas Zidane Lafdal qui ont porté la question Kabyle et son pendant ici, l’apatridie, devant les instances de l’ONU, est un signal fort au voyous d’Alger, pour les avertir que la loi du casque qui s’abat sur la Kabylie ne peut perdurer ainsi et qu’ils ne réussiront pas à faire des Kabyles des apatrides, des sans-papiers sur leur propre ancestrale terre Kabyle.
Le terrorisme sécuritaire, social, administratif et judiciaire doit cesser.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 111000 MAR 21