CHRONIQUE (SIWEL) — L’affaire de l’assaillant de Notre-Dame de Paris a fait le bonheur des anti-Kabyles qui ont été nombreux à se déchaîner, tambour battant, sur les réseaux sociaux et quelques sites d’information-propagande réputés proches du pouvoir pour casser du Kabyle et, partant, du démocrate, du moderne, du militant progressiste. C’est avec une délectation sadique que certains journaleux ont distillé la fausse information selon laquelle Farid Ikken serait militant souverainiste !
L’assaillant de Notre-Dame serait membre fondateur de la section MAK de Suède, surenchérissent crapuleusement dans leurs excès plumitifs quelques illuminés sectateurs de l’anti-kabylisme le plus primaire. Une fureur jubilatoire dont le message subliminal était autant fumeux qu’ordurier : le soldat du califat n’est autre qu’un militant du MAK, journaliste et progressiste !
A lire leurs articles et commentaires qu’ils ont nerveusement fiellés puis déversés sur la toile, on croit entendre leurs youyous stridents accompagnant aux cris d’Allahou akbar les rituels macabres des égorgeurs de Daech ! Un cérémonial de mise à mort du Kabyle, donné en offrande à la divinité Haine qu’ils n’ont de cesse d’adorer en païens des temps modernes.
C’est d’une fatuité déconcertante qui confine à leur aveuglement devant tous les témoignages des amis et des proches de Farid Ikken et qui ont mis en doute la version officielle de l’affaire. Oui, pour tous ceux qui ont connu Farid Ikken, c’est tout simplement inimaginable et cette affaire en appelle à une véritable enquête : quand on est militant kabyle, ayant flirté avec les cercles du MAK, on ne devient pas soldat du califat à moins d’être soumis à des pressions inhumaines qu’il serait salutaire d’identifier. « Une enquête sur le retournement mystérieux de ce journaliste en terroriste » doit être menée impérieusement par la France, comme le demande la MAK.
En attendant, on ne peut exclure la thèse de la machination machiavélique d’un régime aux abois et à bout de souffle, dont le seul souci est de ternir l’image de la Kabylie, lui qui nous a habitués à ce genre de scénario avec l’assassinat d’Albert Ebossé au stade de Tizi Wezou et la décapitation d’Hervé Gourdel.
Amélia Tezwagh
SIWEL 101910 Jun 17 UTC