Le Ministre de la langue et de la culture kabyles félicite Amira Mokrani, une fille digne de la Kabylie
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTÈRE DE LA LANGUE ET DE LA CULTURE KABYLES

COMMUNIQUE

Le concours Miss Kabylie, administré par Mourad Ait Ahmed, sans aucune affiliation avec feu Hocine Ait Ahmed, et son épouse, aurait dû garder le rôle initial pour lequel il était conçu, à savoir un concours de beauté. Malheureusement, force est de constater que cet événement annuel est instrumentalisé politiquement pour dévaloriser la langue kabyle tout en rehaussant la langue arabe.

Ainsi, lorsque Miss Kabylie 2016 refusa de s’exprimer en taqvaylit sur un plateau de télévision, ce qui heurta les sensibilités et scandalisa tant de Kabyles, les organisateurs de ce concours l’ont défendue becs et ongles. Pourtant, lorsque la lauréate de Miss 2017, Amira Mokrani, s’est exprimée en taqvaylit tout en s’excusant de ne pas vouloir s’exprimer dans une langue autre que sa langue maternelle, ce fut une véritable levée de boucliers. Non seulement massa Mokrani fut censurée à la télévision, mais elle fut aussi réprimandée et déchue de son titre par l’organisateur, Mourad Ait Ahmed, transgressant ainsi tous les principes : déni du droit linguistique à la lauréate alors que tamazight est reconnue langue officielle dans la constitution algérienne, abus de pouvoir en passant outre la décision du jury qui lui avait octroyé le titre, le tout accompagné de chantage et de harcèlement, tels que rapportés par la lauréate elle-même.

Afin de vérifier les faits et obtenir tous les éléments de cette affaire diffusée sur les réseaux sociaux, la présidente de la Coordination régionale Ouest du MAK-Anavad, Rachida Ider, que je félicite, s’est rendue sur place pour rencontrer massa Mokrani, la lauréate du concours Miss Kabyle 2017, en personne. Le témoignage obtenu ainsi que la vérification des faits auprès des résidents de la localité, montrent que les propos tenus par M. Ait Ahmed sont truffés de contradictions comme ils sont de nature diffamatoire, harassante et harcelante. Un cas classique d’abus de pouvoir et de tamuhqranit.

Je tiens à dénoncer cette instrumentalisation malsaine du concours Miss Kabylie, cet acharnement et cet abus de pouvoir contre une jeune fille digne de la Kabylie. J’appelle le responsable de ce concours à cesser cette humiliation et à réhabiliter Massa Mokrani dans son titre. Les responsables de ce concours sont mieux placés que quiconque pour savoir tout le stress que subissent les candidates ainsi que les efforts et les dépenses de toutes natures confondues qu’elles fournissent pour arriver jusqu’au bout de ce modeste rêve. On n’humilie pas une lauréate kabyle de cette manière pour avoir défendu, à sa façon et à son niveau, sa langue maternelle.

Les citoyens kabyles qui se sentent outrés par cette attitude contre l’une des leurs ont le droit de dénoncer l’affiliation politique des organisateurs avec l’un des partis politiques les plus anti-kabyles d’Algérie.

Le MAK-Anavad félicite Massa Mokrani pour cette attitude honorable envers sa langue maternelle et pour avoir tenu tête aux organisateurs du concours ainsi qu’aux journalistes qui la pressaient en vue de renoncer à l’usage de la langue kabyle pour la circonstance.

Karim Achab,
Ministre de la Culture et de la langue kabyles

SIWEL 151818 May 17 UTC

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