KABYLIE (SIWEL) — Au moment où le rover persévérance américain se pose sur la planète Mars, un président mal élu (ou pas élu du tout) s’exprime après plus de 80 jours d’absences. Bien que le discours en soi n’apporte rien de nouveau (tout le monde connait la feuille de route de ceux qui ont placé Tebboune à la tête de l’état algérien) certains pigistes confortés en cela par certains professionnels de la politique de l’obscurité (à l’image de Samir Bouakouir du FFS) y voient une grande avancée dans la construction d’un état démocratique où le droit sera (enfin ?) respecté ! Ni plis ni moins.
Leurs arguments ? Le chef de l’état a pris des mesures d’apaisements. Comment ? En graciant une soixantaine de détenus d’opinion ! On veut bien, mais le fait de dire gracier, cela conforte les juges qui les ont écroués. En effet, une grâce n’innocente pas, elle s’apparente à un pardon. On pardonne aux égarés, aux coupables. Voilà pour le premier argument. Reste tout le reste, par exemple la dissolution de l’APN. Mais de qui se moque-t-on et qui veut-on berner ? Cette APN a voté toutes les lois dont a besoin le système pour perdurer : la loi de finances 2021, adoption de la nouvelle constitution….ce qui fait dire à certains observateurs : on ne dissout cette APN que pour mieux la légitimer par un autre pseudo scrutin, car à ne pas douter la future assemblée sera encore une fois à majorité FLN/RND et partis islamistes.
Dès lors, pourquoi parler de tout cela (un non-événement) ? Cette introduction fastidieuse est nécessaire pour comprendre ce qui motive les uns et les autres. En politique tout est lié et tout s’enchaîne. Et comme rien ne vient par hasard, la récente rencontre Tebboune/FFS qui a mis en mal ce dernier éclaire sur pas mal de points placés sous l’ombre. Ainsi du coup tout devient visible : pour la direction du FFS, le choix est fait : prendre part à ce scrutin devient une option. On comprend dès lors sont retrait du PAD son adoubement de la politique du chef de l’état et sa mise en disposition pour servir le nouveau régime. Bref le FFS procède à un remake du scénario des élections communales de 2002 avec tout ce que cela avait causé à l’époque comme déchirure au sien du mouvement citoyen. Au sien de ce parti (qui ne s’oppose plus qu’à ces militants de base qui ne savent plus où donner de la tête) il s’en trouve déjà qui se frottent les mains tant ils se voient des à présent futurs ministres, députés ou sénateurs. La mangeoire attire toujours ceux-là mêmes qui ont inventé ce terme.
Ailleurs, si les yeux sont rivés au ciel, aux étoiles, si de plus en plus le cosmos devient plus proche que jamais de nos aspirations, de notre curiosité, il n’en est pas de même dans cette contrée nommée Algérie. L’opacité à tous les niveaux, la servitude, la prédisposition à se renier (renier ses idéaux, ses raisons d’être) sont les leviers sur lesquels s’articule la politique de dépit — nnmara —. On comprend dès lors que le risque qu’a pris le pouvoir d’ouvrir les mosquées, d’atténuer les mesures de restrictions dues au covid-19 et cela à la vielle de l’anniversaire de la deuxième année du mouvement de février 2019 est bien calculé : en finir définitivement avec ce Hirak en vue d’une normalisation définitive des choses : la parenthèse étant fermée, les futurs élus pourront jubiler. Il est vrai que le vautour attend toujours.
H@S
SIWEL 191945 FEV 21