PARIS (SIWEL) — La participation de la communauté kabyle à la fête de la musique sur la place publique contrairement à son habitude de le faire à l’intérieur des établissements privés a été un franc succès. La décision de le faire dans le quartier mythique de Montmartre,un haut lieu touristique mondialement réputé, a été un défi et une belle occasion de communier avec toutes les cultures et peuples du monde dans la paix, la joie et le partage.
Le rendez-vous a été fixé au niveau de la place des Abesses. La scène à été orné du drapeau kabyle. La soirée avait débuté par une troupe traditionnelle d’Idhebbalen avec le son des flûtes et des tambours typiquement kabyles. Ce qui a permi de rassembler tous les kabyles ainsi que beaucoup de touristes du monde entier et de parisiens qui n’ont pas manqué de poser des questions sur l’origine du drapeau qui flottait au dessus de la scène. Ce qui leur a permis de découvrir La Kabylie et son combat pour l’indépendance.
Après quelques instants sur place, la troupe avait entamé une procession dans les rues du mythique village Montmartre poursuivie par une foule très dense de kabyles agitant avec fierté Annay Aqvayli et de gens de toutes origines.
Tout au long de la rue des Abesses, des sonos installées sur les terrasses des cafés étaient submergées par le son des tambours et des flûtes kabyles ponctué par le refrain « Kabylie Indépendante » scandé par les militants souverainistes présents en nombre.
Arrivée sur une petite place au bout de la rue des Abesses au croisement de la rue Lepic conduisant vers la butte Montmartre, la troupe a exécuté un numéro exceptionnel devant la foule en transe au point de faire sortir une vieille dame de 90 ans qui n’a pu résister au son de sa Kabylie natale. Elle s’est jointe naturellement à la piste de danse malgré sa mobilité réduite et sa petite canne.
Après cela nous sommes retournés au point de départ où notre scène a été aménagée au coin de la place des Abbesses et de la rue La Vieuville où d’autres artistes nous attendaient, entourés de la foule arrivée plus tard.
Ce fut au tour de notre grand Kamel Iflis de nous faire partager quelques morceaux pop-rock anciens et nouveaux, dont une chanson dédiée à Paris et une autre intitulée « Je suis Kabyle ». Puis vint le tour du grand rockeur Belaid Abranis de mettre la foule en délire avec la chanson d’Imazighen Imula ‘Agerfiw ».
S’en suivit tour à tour Lwiza At Hemmu avec son Bendir, Madjid Haddad avec des tubes d’anthologie du Rebelle Lounes Matoub, puis vint le tour d’une jeune et prometteuse artiste auteur interprète « Ma Lika » qui inaugura sa prestation avec le tube planétaire « A vava Inouva » du grand Idir pour mettre un peu de douceur et bercer les cœurs présents avant d’enchaîner avec son répertoire. Tout cela accompagné par Kamel Iflis à la guitare.
Nous avions remarqué également la présence du grand historien Younes Adli, du romancier Youcef Zirem mais également Sakina Ait Ahmed, ancienne ministre de la culture et de la langue Kabyles au sein de l’Anavad.
L’objectif fondamental de mettre en lumière l’identité, la culture et le combat de la Kabylie pour sa survie et contre son extinction programmée par l’État colonial algérien a été largement atteint.
Puis enfin, la musique est un moyen qui fédère. Tous nos remerciements et ma gratitude à ceux qui ont contribué à mettre en place cet événement : Les artistes, les intellectuels et les kabyles en général, au delà de leurs opinions, qui ont mis en valeur la fête de la musique kabyle parmi celles du monde entier.
Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’année prochaine.
Muhend Beloucif
Président de la Fédération France-Centre du MAK-Anavad
SIWEL 231113 Jun 17 UTC