CHRONIQUE (SIWEL) — « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. » G. Orwell
Monsieur Ouyahia avait le courage, il y a quelques temps, d’apporter quelques informations qui auraient pu, dans un pays où les citoyens sont vigilants, déclencher une révolte. Il affirmait, sans scrupule, dans toute sa duplicité politique, que des manifestants ont été payés 50000 DA, par jour et par personne, pour tuer, lyncher, brûler et détruire. Le général à la retraite, dit Toufik, continue à ébranler l’Algérie au vu et au su de tout le monde qui reste handicapé, muet et sans courage… Ce matin, il se réveille, face à un mur qui lui ferme la vision sur l’horizon de ses intérêts, il découvre – par miracle – que le Peuple kabyle et le Peuple d’At Mzab sont financés par la France et le Maroc pour revendiquer leur Indépendance pour le premier et Autonomie pour le deuxième.
Monsieur le ministre, élément brillant pour le système qui ankylose l’Algérie, n’avait pas appris de bonnes leçons ni à l’ENA, ni du passé : en 2001, on a pas trouvé mieux pour discréditer la commission d’enquête confiée au Maître Issad sur les événements d’avril, en Kabylie, que de brandir l’étendard de la main étrangère, ce fameux « Étranger » qui continue à protéger les intérêts des uns et des autres, vu que, en 2001, on a mis à la disposition d’un autre criminel un avion pour se sauver et fuir la Justice Internationale.
Ahmed Ouyahia se trompe visiblement de cible, lui qui regarde la réalité avec un strabisme révolutionnaire qui handicape la réflexion sociale, politique et même sécuritaire. Ayant contribué à la dislocation de toute dignité possible de l’Algérie, en occupant plusieurs postes dans ce régime mafieux ; en fermant les yeux, comme lui et comme ses acolytes, soi-disant démocrates, sur les dossiers de corruption, de meurtres, de l’injustice, du vol et du viol, …
Monsieur Ouyahia ne fait que confirmer que « La dictature s’épanouit sur le terreau de l’ignorance ». L’école finalement n’est qu’un pont pour cette bergerie vers laquelle on conduit les enfants de l’Algérie. Vivant dans l’ignorance, le silence, la peur et le nationalisme sans virtus, les dirigeants assurent la reproduction des inégalités sociales, culturelles et économiques en permettant à leurs enfants d’étudier dans les universités des pays de cette fameuse « main étrangère ». Comme on dit en kabyle : « Yeggul ɣef aksum, yemcaḥ aseqqi. » Ou « yekkat aɣyul, yeddaray tabarda. » Quelle force que de voir le drame invisible qui plane sur le destin de l’Algérie en envoyant leurs flèches dans les corps saints de la justice ! Le MAK et le MAM sont-ils une menace pour les intérêts de la République, maintenant que les décideurs algériens ont épuisé toutes les cartouches pour soudoyer et duper les algériens… après avoir acheté la paix sociale, fait appel même aux artistes pour « séduire » certains fans et les convaincre à se ruer vers les urnes pour dire… Quoi ? Sauvons l’Algérie pour que la mafia politico-financière en profite ? Sauvons l’Algérie pour continuer à envoyer nos enfants dans les pays des « mains étrangères » qui vous hantent !? Pourquoi sauver le système si, à chaque fois, il bâillonne la vérité et emprisonne ceux qui refusent de prendre la bassesse comme repère de dignité.
Est-il juste de Condamner un artiste pour ses idées ? Le bloggeur Marzouk Touati mérite-t-il la peine de 25 ans pendant que des assassins à l’instar du terroriste Madani Mezreg, des criminels et des violeurs sillonnent les rues d’Alger, en toute impunité, en profitant des avantages sociaux que les autorités leurs ont octroyés… ? Marzouk Touati a-t-il agi en obéissant à la main étrangère ou en gardant un regard lucide sur les métamorphoses sociales et politique ? Les mots ne décrassent pas les cervelles rouillées… Le Grand Ouyahia, parait-il, n’est que la voix qui exprime la peur et le désarroi du système qui l’a élevé, choyé et dorloté.
Fidèle à sa culture et politique machiavélique, comprenant la vision du citoyen algérien qui regarde la berbérie (Kabyles et At Mzab, dans notre cas) à travers des œillères haineuses, « ce lointain Perfide », de la langue et de la région, le pouvoir s’appuie sur la paresse intellectuelle pour animer cette haine nationale entre les régions algériennes et la Kabylie. Le doute n’est-il pas l’arme fatale des impuissants qui cherchent à disloquer les opinions et imposer le désarroi dans l’avenir des destins ? L’injustice que fait subir cette mafia est digne de l’héritage de la colonisation : intimidation, arrestation arbitraire, violence morale et physique, enfermement… Le discours du politicien du sérail algérien n’est qu’hypocrisie et duplicité, lui qui ferme les yeux sur la bassesse du régime. Qu’avons-nous à donner comme réponse à un pion du pouvoir qui n’a pas su crier sa pseudo vérité devant le meurtre et le lynchage des innocents ?
À retenir : « A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». Le crime de penser est devenu la mort dans un pays où la peur est la musique des voies et des voix de l’échec. Continuons à penser, pardi !
Bref, ce sont ici quelques rappels aux algériens. La Kabylie a dépassé ces constats et ne travaille qu’à arracher son indépendance !
Zahir M.
SIWEL 222114 Feb 17