KABYLIE (SIWEL) — L’Algérie est un pays arabe et musulman. Eh oui, c’est cela sa prétention ! Non rien d’autre assurément !
Elle fait partie des piliers incontournables de ce Maghreb dit arabe dont l’authenticité est intrinsèquement douteuse, nous le savons, nous, les derniers des Mohicans, euh les Kabyles. Malgré, les réalités historiques, ethniques, l’Algérie et ses habitants s’acharnent à s’autoproclamer partie intégrante du monde arabo-musulman et de rien d’autre. Surtout pas ! Ce ne sont pas les circonvolutions sémantiques de certains Kabyles qui pourront y changer quelque chose.
Pourquoi ?
Ce fait me semble irréversible et infranchissable sur tous les plans, car il est consacré par, d’abord, des lois constitutionnelles internes à l’Algérie mais aussi, il résulte de conventions politiques et morales de longue date signées, entre les pays arabes d’origine et ceux ayant subi des invasions, au demeurant, couronnées de succès, puisque la nation algérienne, par exemple, est plus royaliste que le roi. Elle affirme haut et fort son appartenance à l’arabité en toutes circonstances et réprime toute voix affirmant le contraire. En cela, elle fait partie des pays arabes les plus exemplaires. Elle déclare très régulièrement, pour ne pas dire à la moindre occasion, sa loyauté, son engagement sans faille au monde dit arabo musulman. Et ce n’est pas seulement le fait de ses dirigeants, de son cadre constitutif mais aussi de la population, envers et contre tous, et quasiment du premier au dernier de ses citoyens.
Dès lors, selon cette matérialité historique et politique, il est invraisemblable de concevoir une autre identité que celle de l’arabité, elle qui est imposée à tout le territoire algérien, d’autant plus que le raisonnement de ceux qui veulent nous amener à oublier notre identité ancestrale est que cette dernière serait une menace majeure pour la stabilité géopolitique de ce pays. Un faux semblant érigé en vérité absolue !
Comment donc certains politiques kabyles continuent de chanter « l’Algérie amazigh » ou bien « l’Algérie plurielle », sachant qu’ils sont bien les seuls à y croire ?
Ni les dirigeants ni la population de cette pseudo nation ne sont prêts à adhérer à ce modèle de société. Ils s’imaginent encore, naïveté ou bas intérêts personnels, qu’ils vont pouvoir changer carrément la ligne politique d’un système basé sur les principes fondamentaux de la langue arabe et la religion musulmane.
J’aurais envie de leur dire même pas en rêve. Pensent-ils vraiment qu’il suffit de le vouloir pour arriver à renverser un ordre établi et basé sur la croyance d’être les meilleurs, les plus légitimes ? Enfin, n’arrivent-ils pas à comprendre que l’ouverture à un monde plus libre, le progressisme ne font pas partie des soucis, des attentes des arabo-musulmans d’Algérie ?
Ils restent aveugles et sourds à l’ordre adopté à l’unanimité par les régimes et les populations des pays nord africains. Ils s’évertuent vaille que vaille à croire aux chimères algériennes qui elles, pas de souci, se maintiennent en toute sérénité vu que la grande majorité de la population a tranché en leur faveur, depuis belle lurette.
De plus, cette situation est difficilement transformable car l’Algérie n’est pas seule concernée dans cette affaire. C’est une question intercontinentale qui fait l’objet d’une lutte sans merci de la part de nombreux pays voulant à tout prix la maintenir sous la main mise arabo musulmane. Ils sont, à cet effet, prêts à dépenser des fortunes pour sauvegarder coûte que coûte cette entité jusqu’à nos jours. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la France en sont des exemples frappants. Il y en a d’autres bien sûr, mais ceux-ci sont sur le haut du podium !
Alors sachant tout cela ou plutôt, pour être plus précis, reconnaissant enfin cet état de fait intrinsèque à l’existence même de cette Algérie, revendiquer son indépendance en tant que peuple refusant toute assimilation et soumission à ce monde qui nous est étranger, me semble un projet plus accessible à atteindre. Nous ne pouvons continuer à espérer l’impossible, l’inaccessible car les prédateurs des richesses algériennes, eux, sont en embuscade et ne veulent qu’une chose, c’est d’en disposer à leur guise ad vitam æternam par la manipulation des masses qui semblent ne demander que ça !
Pour rappel, il est porté à notre connaissance pour la énième fois, que le peuple kabyle peut prétendre légitimement à la revendication de son autodétermination auprès des Nations Unies. Ce n’est pas une utopie ni le délire de quelques illuminés mais bien la satisfaction par excellence à toutes les stipulations et conditions délimitées par la « Déclaration des Nation Unies sur les Droits des Peuples Autochtones à disposer d’eux-mêmes ».
La Kabylie, clairement, rentre tout à fait dans ce cadre. A ce sujet, le moment est vraiment opportun pour que toute l’intelligence politique kabyle se mette autour de la question de notre Kabylie affreusement menacée à tous les niveaux. Il est grand temps que toute cette énergie dépensée en pure perte serve à sauver, sauvegarder notre identité kabyle, et apporte enfin la prospérité à notre vraie patrie, celle qui nous incombe et nous ressemble.
Après l’effondrement du Hirak par un coup de drague sur certains de ses leaders soumis à perpétuité à un prix lucratif, le pouvoir algérien a retourné ses griffes contre les militants du MAK. Sous prétexte de leur prétendu terrorisme, pas un jour ne passe sans que l’un d’entre eux ne finisse dans les prisons algériennes, bien connues pour leur dureté et le manque total de respect des droits humains. Cette accusation montée de toutes pièces par le haut conseil de la sécurité algérien, bien que ridicule, fait beaucoup de mal parmi les indépendantistes. C’est en tout état de cause, la volonté de faire peur aux nouveaux adhérents qui est visée. C’est une décision d’une logique implacable venant d’un pouvoir colonial aux combines machiavéliques cherchant à en finir avec son adversaire qu’il estime plus légitime à lui-même.
En son for intérieur, l’Algérie est en parfaite conscience que le projet pour l’indépendance de la Kabylie est d’une légitimité absolue. Elle ne peut rien face aux revendications de celle-ci, du moment qu’elle est rattrapée par cette convention onusienne qu’elle a signée par rapport au peuple du Sahara occidental.
Aussi, le boycott des élections algériennes par les Kabyles, pour la troisième fois consécutive, nous ouvre largement le champ pour dire que le peuple kabyle, au travers de toutes ses tendances politiques exerçant sur le terrain, a signé définitivement l’acte de divorce d’avec l’État algérien qui, malgré tout, continue de déguiser ses défaites criantes par des victoires se voulant prometteuses en Kabylie.
En conclusion, notre chère Kabylie n’a pas d’autre choix politique, pour assurer son maintien, que celui de son indépendance totale. Elle ne pourra s’en sortir sans définitivement tourner le dos à ce pays qui la nie de fait, peu importe si certaines puissances mondiales veulent la voir échouer, se soumettre aux désidérata du monde arabo musulman. Elle doit maintenant relever la tête et aller de l’avant, enfin j’aurais envie de dire.
À bas le régime algérien colonial et corrompu en territoire kabyle.
Vive la Kabylie libre et indépendante.
Liberté pour nos détenus.
NA
SIWEL 241430 JUI 21