CHRONIQUE (SIWEL) — « La Liberté ne se marchande pas. Je préfère vous faire mal en vous disant vrai, que de jouer aux hypocrites pour vous faire plaisir. Je demeurerai tolérant, même si je ne crois à aucune religion. Il est temps de nous rendre compte des désastres commis aux de ces mêmes religions ».
Cette phrase est sortie de ma bouche, il y a plus de trois ans lors d’une conférence tenue à Akabiw, Bgayet. En réponse à une question sur mes convictions religieuses, j’ai eu donc cette réponse comme une sentence. Certes, il y a eu un choc sur le coup, mais au bout de quelques instants, un climat serein avait repris le dessus.
De nos jours encore, et sur ce qui nous tient le plus à cœur comme le sang qui le fait vibrer, c’est le cas de notre Patrie la Kabylie. Il suffit de remplacer les religions par le mot « désunion » pour nous rendre compte des dégâts que certains causent à leur propre chair. Ne le savent-ils pas ? Je ne le crois pas. Ils le savent, et ils le font, non pas par ignorance, mais pour répondre favorablement aux vœux d’un régime criminel, qui, il n’y a pas un siècle, tirait sur les enfants de Kabylie comme du gibier.
Ils le font pour apporter leur soutien, tout azimut, aux agressions répétitives du pouvoir à chaque fois que la Kabylie se lève pour exprimer, encore et encore, son désir de ne plus vivre sous le joug du colon, son désir de se reconnaître en elle-même, son souhait éternel de ce qu’elle est, enfin, d’exister en tant que Kabylie.
L’arrivée d’un nouveau Rassemblement « RPK » sur le sol de Kabylie, et en ces temps précis, n’est pas fortuite. Certains diront pourquoi ? Sans trop tarder, nous pouvons lire très lisiblement la réponse à cette question dans le projet totalement contradictoire aux vœux exprimés par la population de Kabylie, que veut défendre le RPK : « Notre projet s’inscrit dans une perspective d’appropriation de la Kabylie d’un pouvoir institutionnalisé en vue de sauvegarder son identité, développer sa langue et sa culture ». Répondit le coordinateur de ce Rassemblement à une question qui lui a été posé par El-Watan. Une vision trop et très trouble, du fait que la liberté recherchée ne se détache pas du joug du régime qui a de tout temps écrasé la Kabylie.
Plus loin encore, pour contredire le projet que prône le MAK depuis des années, le coordinateur assène : « Le point de convergence avec le MAK est surtout la Kabylie, nous avons la même préoccupation pour la sauvegarde de notre identité face aux menaces réelles de disparition. Ce qui nous différencie, c’est l’Algérie. Pour nous, la Kabylie fait partie de l’Algérie et il faut tout faire pour qu’elle y reste ». C’est tout. Et l’identité amazighe a été reprise, depuis le temps et tant mieux, par tout le continent Africain (Libye, Maroc, Tunisie, Le Touareg, etc).
Nous aurions aimé voir s’aligner le RPK, sur les mêmes revendications que le MAK, pour emmener surement à bon port le souhait du peuple Kabyle. Cela n’a pas été le cas. La MAK a tracé le chemin de la liberté, d’autres viendront sur ce même sol prêcher. Mais encore une fois, nous assisterons dans un avenir proche à la sentence du peuple Kabyle, forcé de dire que la liberté ne se marchande pas.
Rachid Hitouche.
SIWEL 281832 Feb 17