RÉACTIONS (SIWEL) — La répression qu’ont subi les militants du MAK-Anavad à l’occasion de la célébration de la Journée de la nation kabyle a suscité l’indignation de journalistes, écrivains, chanteurs et d’autres personnalités connues. Ces personnes n’adhérent pas forcément au projet du MAK-Anavad, et il y en a qui s’y opposent même, mais ont toutes condamné la barbarie des forces de répression algériennes contre des militants pacifiques. Leurs publications ont générés beaucoup de commentaires d’internautes qui ont condamné les actes de la dictature algérienne.
Nous reproduisons ici les réactions de quelques uns d’entre eux. Nous continuerons de publier d’autres réactions, qui sont rendues public sur les réseaux sociaux ou qui nous seraient transmises. Nous vous prions de nous les signaler.
Yocuef Zirem, Journaliste et écrivain engagé :
Ce sont les pratiques du régime algérien qui poussent la Kabylie vers l’indépendance…L’âme kabyle véritable est déjà indépendante…La Kabylie sera indépendante avec ou sans le MAK…L’âme kabyle véritable ne peut pas tolérer indéfiniment la dictature…
Face à la dictature algérienne, qu’est ce qu’il faut brandir ? C’est le savoir, l’intelligence, l’éducation, la générosité, la solidarité, la patience, la lecture, la science, le respect de l’autre malgré la différence, l’humanisme, l’amour, la tolérance…Devant toutes ces valeurs, la force et les manipulations n’y peuvent rien…
Amira Bouraoui, de l’ancien mouvement « Barakat » :
Arrêter les militants pacifiques du MAK en ce jour est une provocation. Une pure provocation du régime sur fond d’une blessure qui si elle n’est pas soignée en réhabilitant l’histoire finira par s’infecter comme pour toutes les autres blessures que vous avez engendré et ignoré grâce à votre gestion désastreuse des crises.
Le MAK est né d’une blessure et cette blessure de 2001 d’assassinat de militants comme pour toutes les autres ont besoin d’ouvrir des débats sur les médias qui se respectent afin de donner la parole à ceux qui ont été victimes d’une injustice et d’un déni et leur permettre de raconter l’histoire. Vous êtes un régime tellement idiot que vous êtes capables d’engendrer une décennie identitaire sur fond de crise économique.
Mon soutien aux Militants du MAK arrêtés aujourd’hui et à la dame malmenée dans une arrestation qui ne m’a pas rappelé que de bons souvenirs. Restez pacifiques car même si je ne soutiens pas du tout vôtre cause vous avez toujours su rester exemplaires de pacifisme.
Karim Akouche, écrivain :
Qu’on foute la paix aux femmes et hommes kabyles et qu’on les laisse choisir leur destin. Ils sont adultes, démocrates et pacifiques. Ils n’ont besoin ni de tuteurs ni de maîtres. Ils rejettent toutes les servitudes et méprisent les tyrans et les tyranneaux.
Les Kabyles n’attendent rien des autorités d’Alger. Ils ne quémandent pas la liberté, ils entendent l’arracher. Ils ne veulent pas être à le remorque, mais à la manœuvre. Ils ne sont pas la cinquième roue de la charrette, mais le gouvernail.
Pour le bien de l’Algérie et de l’Afrique du Nord, qu’on laisse la Kabylie et ses enfants vivre leur présent et penser sereinement leur avenir.
Les peuples qui sacralisent la liberté ne peuvent pas porter éternellement des chaînes. Tôt ou tard, ils les brisent.
Meziane Abane, journaliste :
La barbarie s’invite au coeur de la Kabylie, à Azazga où des militants du MAK dont une femme, cadre de ce mouvement, est tabassėe, malmenée et conduit au commissariat. C’est une énième provocation du pouvoir Après l’arrestation de plusieurs militants du Mak Mardi à Tizi ouzou. Selon les témoignages de leurs proches, ces derniers ont été passés à tabac la nuit par la police.
Les forces de l’ordre sont tout contents, le pouvoir, Ennahar, Echourouk et consorts le seront aussi. Mais ce qui se trame par ici, ne donne pas envie de sourire ce soir.Ils provoquent les gens alors qu’ils pissent dessus dès qu’ils entendent parler des heurts en Algérie et surtout près de chez eux. Nous vous attendions depuis longtemps. Mais, je propose cette fois-ci Alger comme terrain de bataille.
Ali Ait Djoudi, chanteur et journaliste :
Aujourd’hui encore, la police est intervenue avec une rare violence contre des jeunes militants du MAK à Azazga. Ces derniers voulaient déposer une gerbe de fleurs en mémoire d’un jeune tué par des gendarmes en 2001. Il est insupportable qu’on réprime aussi brutalement encore tout rassemblement pacifique.
Je condamne fermement cet acte ignoble.
SIWEL 151946 Jun 17 UTC