SYNDICALISME (SIWEL) — La marche que devaient tenir les syndicalistes du Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz de Sonelgaz (SNTAGS) à Tizi Wezzu a été violemment réprimée par les forces de police de l’Etat colonial. Toute la direction du syndicat a été arrêtée vers 6h du matin dans l’un des hôtels de la ville de Tizi Wezzu. Pourtant, ces syndicalistes et ces travailleurs voulaient tout juste faire entendre leurs légitimes revendications. Mais c’était compter sans la nature répressive du régime d’Alger dès qu’il s’agit des Kabyles.
Le lendemain, c’est à Vgayet que la répression s’est abattue sur ces mêmes syndicalistes. En effet, quelques 200 travailleurs affiliés à ce syndicat autonome ont observé un rassemblement devant le siège de wilaya de Sonelgaz, pour réitérer leurs revendications, dont la reconnaissance de leur organisation syndicale et l’augmentation des salaires. Mais, à la place du dialogue social avec la direction, c’est la police coloniale qui est venue montrer ses muscles en dispersant les travailleurs à coups de matraque et en arrêtant les dirigeants syndicaux.
Ces événements viennent rappeler, si besoin est, la nécessité, voire l’urgence pour tous les militants syndicalistes de la Kabylie de construire leurs propres organisations syndicales kabyles pour mieux défendre leurs intérêts socioprofessionnels et profiter du rapport de forces dans la région. La volonté de construire des rapports de forces au niveau de toute l’Algérie et les faibles mobilisations dans les autres régions d’Algérie rendent les efforts des syndicalistes kabyles vains et inutiles.
Se concentrer sur le combat social kabyle ne signifie nullement une désolidarisation avec les autres syndicalistes algériens ou autres. Bien au contraire, des organisations syndicales kabyles et combatives seront plus utiles aux luttes sociales dans la région de l’Afrique du Nord. Car oublier ou faire semblant d’oublier la nature coloniale de l’Etat algérien, c’est condamner les militants syndicalistes kabyles à l’éternel recommencement. Aussi, il s’agira pour ces derniers de se mettre au diapason des luttes politiques de la région qui revendique son indépendance. C’est en intégrant cette donne fondamentale et seulement à ce prix que le combat pour les causes sociales peut avancer en Kabylie et dans l’ensemble de la région.
Le président de l’Anavad qui suit de très près tout ce qui se passe en Kabylie condamne cette énième répression contre la liberté en Kabylie, exhorte les syndicalistes à intégrer le combat indépendantiste kabyle et à en brandir le drapeau avec fierté.
Akli Ameziane
SIWEL 222005 Mar 17