RAFFOUR (SIWEL) — Depuis leur arrestation le 14 juin dernier par la police coloniale de Michelet, Sept militants de la Coordination MAK-Anavad de Raffour n’ont pas revu leur téléphones portables jusqu’à ce jour.
En effet, le 14 juin 2017, des dizaines de militants de la Coordination Sud du MAK-Anavad étaient sur la route vers Iɛeẓẓugen pour prendre part aux activités de célébration de la Journée de la Nation Kabyle. Tôt le matin, huit d’entre eux ont été arrêtés à un barrage de la police coloniale près de Michelet.
Après une vérification de leur identité, ils ont été conduits au commissariat colonial de Michelet où ils ont été séquestrés toute la journée.
Les portables des huit militants ainsi que deux motos et leurs papiers ont été confisqués par la police coloniale. N’ayant pu donner de leurs nouvelles jusqu’à très tard dans la nuit, les familles des militants étaient particulièrement inquiètes.
2 jours plus tard, les deux motos ont pu être récupérés mais pas les papiers de l’une d’elles. Le propriétaire y est retournés à deux reprises et la réponse a été à chaque fois la même « tu récupéreras tes papiers quand on t’enverra une convocation, sinon adresses toi à Ferhat Mhenni ».
C’est également la réponse qu’ont eue les 7 autres militants dont les téléphones sont confisqués depuis 15 jours, malgré plusieurs déplacements au niveau du commissariat pour les récupérer. Questionnés sur les raisons de cette confiscation sachant que les portables de tous les militants arrêtés Iɛeẓẓugen ont été rendus avant la libération de ces derniers, les policiers ont déclaré : « on nous a dit que les militants de Raffour sont dangereux et qu’on doit vous avoir à l’œil ».
Ainsi donc, ces portables confisqués de façon illégale, en plus des applications d’espionnage dont ils vont être infestés, sont un moyen pour esquinter les militants en leur saisissant, sans raison, un outil nécessaire à leur vie quotidienne.
Pour rappel, la même intimidation a été opérée vis-à-vis des militants de la Coordination Universitaire de Tizi Wezzu le 12 juin 2017. Alors qu’ils collaient des affiches pour le compte de la Journée de Nation Kabyle au niveau de la ville de Tizi Wezzu, une trentaine de militantes et de militants ont été arrêtés et ont passé la nuit, sans fermer l’œil, au commissariat central de Tizi Wezzu. Relâchés très tôt le matin, il leur a été demandé de repasser au commissariat à 9h pour récupérer leurs papiers. À 9h, les militants se sont présentés et ont leur a demandé de repasser à 13h. Ceux qui se sont présentés l’après-midi ont été invités à repasser le lendemain, soit le 14 juin. Tout cela pour les empêcher de se rendre à Iɛeẓẓugen.
Après les convocations, les intimidations à travers les membres de la famille et les parents, des arrestations de quelques heures, puis de journées entières accompagnées d’interrogatoires intimidants, vécus comme des tortures morales, puis le passage à tabac sans aucune retenue, dont des cas de torture, la police coloniale ajoute à son lot de pratiques abjectes et illégales contre des militants politiques, la confiscation des véhicules et des portables.
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SIWEL 281651 Jun 17 UTC