Printemps berbère – Appel au rassemblement du 22 avril 2017 à Marseille
Afin de commémorer le printemps berbère de 1980 et le Printemps Noir de 2001, un collectif d’associations Amazigh des Bouches-du-Rhône appelle l’ensemble des Amazigh et tous les citoyens à un grand rassemblement le samedi 22 Avril 2017 à 15h au Vieux-Port de Marseille.
Les berbères, peuples autochtones d’Afrique du Nord, subissent une dépersonnalisation par la destruction de leur identité culturelle et linguistique.
En avril 1980, c’est l’interdiction d’une conférence du grand écrivain kabyle Mouloud Mammeri qui est à l’origine de ce que l’on appellera le Printemps Berbère, un événement au retentissement international, qui a été à l’origine de l’éveil identitaire Amazigh dans toute l’Afrique du Nord.
En 2001, une nouvelle révolte éclate en Kabylie. Elle est réprimée dans le sang par les forces armées de l’Etat algérien. On déplore 130 morts et des milliers de blessés et handicapés à vie.
Ces deux évènements sont devenus des symboles et des repères pour tous les Amazigh. Ils sont commémorés en Afrique du Nord et dans la diaspora les 20 avril de chaque année.
Les peuples Amazigh sont combattus par les régimes arabo-islamistes, qui s’attaquent aux valeurs ancestrales de démocratie, de liberté et de laïcité, que les berbères portent depuis la nuit des temps.
En Kabylie, 37 ans après le printemps berbère, l’Etat algérien n’a rien oublié et n’a rien appris. Il continue d’agir comme un état colonial. Il vient d’interdire les conférences de Younes ADLI, Karim AKOUCHE et Kamel DAOUD. Les militants Kabyles pacifiques sont arrêtés, humiliés et soumis à de longs interrogatoires dans les commissariats et gendarmeries. Tous les projets de développement publics ou privés sont bloqués. Malgré une officialisation de façade, la langue berbère n’est enseignée qu’à 5% d’élèves pour tromper l’opinion.
Le déni identitaire est maintenant consacré dans la Constitution algérienne, qui fait de la terre de nos ancêtres, une Terre arabe ! Cela nous ne l’accepterons jamais !
La liberté de culte inscrite dans la constitution n’est point respectée puisque le citoyen Kabyle Slimane BOUHAFS a été condamné à 3 années de prison pour délit de conversion au christianisme. Toute critique littéraire de l’islam est sévèrement punie. Pendant le mois de ramadhan, les non jeuneurs sont systématiquement arrêtés et emprisonnés dans les 5 pays d’Afrique du Nord.
Dans le Mzab, le pouvoir algérien encourage l’assassinat des berbères. Le Dr Kamel-Eddine FEKHAR, leader des mozabites, ainsi que 19 de ses amis, sont emprisonnés depuis 2 ans sans aucune forme de procès. Il est actuellement mourant suite à une grève de la faim entamée il y a deux mois.
Dans les Aurès, en pays chaoui, c’est la statue de la Kahina, le Jeanne D’Arc berbère, qui a été incendiée !
Au Maroc, les Rifains et les Chleuhs subissent eux aussi de violentes répressions de la part de l’Etat Makhzen.
En Libye, les Ineffusen sont la cible de la nébuleuse islamiste et de DAESH.
Dans l’Azawad, les Touareg sont en guerre contre le Mali pour recouvrer leur indépendance. Pour l’heure, la France préfère soutenir l’action de l’Etat malien et algérien.
La salafisation, la wahhabisation des esprits et l’arabisation sont les objectifs primordiaux de ces régimes arabo-islamistes. A présent, ces idéologies moyenâgeuses sont également imposées en Europe, au nom du multiculturalisme, par la violence et les prières de rue. Les massacres de Charlie Hebdo, du Bataclan, de Nice en témoignent.
Mais les Amazigh sont un peuple fier, ils ne cesseront jamais de se battre pour leur liberté.
Nous nous inscrivons aujourd’hui dans la continuité de ces combats.
Soyons nombreux au Vieux-Port de Marseille le 22 avril 2017 à 15h pour défendre notre identité et notre culture !
Associations signataires de l’appel :
Association Franco-Kabyle 13 (AFK13)
Association Provençale Amazigh (APA)
Solidarité France-Kabylie (SFK)
SIWEL 071210 AVR 17