Le 20 avril est à nos portes, une date gravée dans notre mémoire collective. Symbole de notre combat pour la liberté, la dignité et la reconnaissance de notre identité, il nous rappelle que l’engagement pour une Kabylie libre et souveraine est un devoir.
Le 20 avril incarne l’espoir, la renaissance et la détermination. Nous avons vu des hommes et des femmes en payer le prix, des villages et des villes s’unir et se soutenir pour que notre identité et notre dignité soient préservées.
Par respect pour nos prisonniers et tous les sacrifices consentis par le peuple kabyle pour son existence, nous avons le devoir de vous appeler à manifester où que vous soyez, y compris en Kabylie aux endroits et horaires habituels. Même si le terrorisme d’État et sa brutalité entravent l’expression des Kabyles, nous avons la responsabilité de cultiver l’esprit de résistance. Un jour ou l’autre, les conditions seront réunies pour que notre voix porte pleinement. En attendant des jours plus favorables, notre appel demeure reste celui du *grain magique* ou *Aâqqa yessawalen*. Bien sûr, à l’impossible nul n’est tenu.
Quelles que soient les circonstances, le MAK vous invite à commémorer notre histoire, nos luttes et notre identité. Quels que soient les obstacles, nous devons honorer notre héritage et affirmer notre unité. Ne laissons pas la répression nous faire taire ni les interdits nous effacer.
Malgré les restrictions et la censure, il existe de nombreuses manières de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui se sont sacrifiés pour nous et de faire entendre notre voix et la leur :
Organiser des rencontres virtuelles pour partager souvenirs, idées et témoignages.
Créer et diffuser des œuvres artistiques : peintures, chansons, poèmes, vidéos, graffitis portant les symboles de la Kabylie et de sa lutte.
Participer à des rassemblements et veillées de mémoire, même en petit comité.
Taguer les murs avec des messages engagés, en défiance face à ceux qui tentent d’effacer notre existence.
Porter les couleurs de la Kabylie et brandir haut son drapeau.
Sensibiliser et informer en diffusant des contenus sur l’histoire de notre combat.
De la résistance à la colonisation française au Printemps berbère de 1980-81, du Printemps noir de 2001 aux assassinats ciblés des militants kabyles, nous n’avons jamais cessé de lutter. Le régime oppressif qui tente de nous faire taire a échoué, car notre mémoire est plus forte que leurs balles, notre culture plus vivante que leurs interdictions.
Aujourd’hui, alors que la Kabylie subit encore la répression, nous avons une mission : ne pas oublier, ne pas céder, ne pas trahir le rêve de nos martyrs, des centaines de morts, des milliers de prisonniers et des dizaines de condamnés à mort. Nous devons poursuivre leur combat en affirmant notre identité, en transmettant notre langue et en défendant notre liberté.
En ce 20 avril, faisons résonner leur voix en nous. Organisons-nous, rassemblons-nous, parlons, écrivons, marchons. Faisons vivre la Kabylie qu’ils ont rêvée !
Gloire à nos martyrs ! Vive la Kabylie digne, libre et indépendante !
Reza At Sɛid,
Président du bureau exécutif général du MAK.