TRIBUNE (SIWEL) — Menaces, toujours des menaces et rien que des menaces. La violence et la brutalité sont les terreaux noirs et rouges sang de ce pays appelé « Algérie ». Pour dessiner et peindre ce pays, il n’y a pas besoin de couleurs, seul le noir de la mort et de la violence peuvent en donner une idée.
Les menaces contre la Kabylie viennent cette fois-ci du parrain de la soldatesque algérienne, enfin disons celui qui est présenté officiellement comme étant le chef, tant chaque clan possède sa propre « armée » autrement dit sa milice.
Dans un contexte lamentable de sextape, de crise politique profonde avec cette terrible guerre des clans à l’intérieur du cercle noir de la junte, de crise économique désastreuse où près de 60 ans après l’indépendance (confisquée par cette même soldatesque) cette junte militaire n’a même pas réussi à constituer un ersatz d’une économie structurée, et au moment où ce « bled » est secoué par un grand scandale lié à un trafic de cocaïne qui touche les hommes proches de ce pouvoir colonial et ce à travers ses institutions régaliennes, Défense, Justice, que le parrain de cette entité de voyous qui se donne les attributs d’un Etat, Gaid Salah, chef d’État-major de l’ANP (armée algérienne, ndlr) depuis 2004, communément moqué avec le sobriquet de « Sergent Garcia » à cause de son énorme bedaine qui donne à son pantalon l’aspect d’un gros « caldar » et de son penchant pour la bouffe, s’en prend à la Kabylie et la menace.
Dans l’espoir de détourner l’attention du peuple, en attendant de trouver celui qui a brisé l’omerta, pourtant habitué et même blasé par les affaires de corruptions, de vols et des mensonges de ce clan d’Oujda, mais toutefois choqué par cette affaire de drogue dure, la COCAÏNE, qui touche les proches de la famille Bouteflika, le Gaid Salah, ce parrain d’origine Chaoui, au service de la famille régnante du clan d’Oujda s’en prend aux Kabyles accusés de porter atteinte à l’unité nationale.
Précision importante, cette affaire de cocaïne qui éclate actuellement, après la saisie, le 29 mai, de 701 kg de cocaïne à bord d’un bateau dans le port d’Oran, supposé transporter de la viande rouge importée du Brésil pour le compte de Kamel Chikhi surnommé «Kamel le boucher », n’est que l’arbre qui cache la forêt d’un vaste réseau de trafic de drogue qui sévit depuis une quinzaine d’années où sont impliqués de « hauts » personnages de cet état voyou. Les narcotiques américains ont décelé cette faille depuis longtemps et ce à travers le grand sud et certaines villes côtières de l’ouest algérien. Ce qui fait dire à l’opinion internationale que « La mafia existe dans tous les états du monde mais en « algérie », c’est la mafia qui est à la tête de l’Etat » encore aurait-il fallu qu’il y’ait une « État » digne de ce nom.
Les statistiques montrent que pour un kilo de cocaïne saisi, dix kilos ont passé les mailles du filet et lorsqu’on sait que ces mailles sont ces magistrats, officiers, ministres et tutti quanti, l’on devine l’ampleur d’un tel trafic.
C’est dans ce cadre de règlements de compte inter-clanique et de dénonciations intestines que cet individu s’est fendu d’accusations inappropriées – Les Kabyles ne se considèrent point, dans les faits et au quotidien, comme algériens – contre la Kabylie destinées aussi à rassurer ses ouailles « Ce que le colonialisme n’a pas réussi à faire, personne d’autre ne pourra le faire.»
Soulignant plus loin devant ses milices, inquiètes et abasourdies, par ce qui se passe sous leurs yeux avec cette déliquescence avancée de ce pays dont ils apprennent désormais qu’il baigne et baignait dans le narcotrafic « Nous vous promettons de protéger l’unité du territoire national. C’est une promesse, un serment légué de nos martyrs de la révolution de Novembre qui ont sacrifié leur vie pour une Algérie unie et libre » s’enfonçant encore plus dans le ridicule cette fois-ci « Après les grands sacrifices et les souffrances endurées du fait du colonialisme abject et barbare, l’allégresse ressentie d’avoir regagné notre indépendance nationale consacrera à jamais cette victoire sur la terre d’Algérie, avec le souci de mettre l’Algérie entre les mains de ceux qui savent préserver et apprécier ce cher acquis et ceux qui veillent à ce que l’Algérie demeure unie et indivisible ». Pauvre être ! Il reconnaît, quand ça l’arrange, que le colonialisme est « abject et barbare » (sic). Ce dont les Kabyles accusent exactement le colonialiste algérien, d' »abject et barbare ».
D’une pierre, deux coups.
D’ailleurs les journalopes algériens dans leur « presse », censé jouer son rôle de 4ème pouvoir sous d’autres cieux, usent d’un euphémisme complice, en parlant de l' »affaire Chikhi » et non de l' »affaire de la cocaïne ». Fermons le ban.
De quelle « unité nationale » parle ce parrain et dans quel but, sachant au fond de lui-même et constaté par ses services – que les Kabyles et la Kabylie engagés dans le processus d’indépendance ne se voient pas et ne se considèrent pas comme algériens- sinon celui de tromper les algériens en leur faisant accroire que la Kabylie fait encore partie de l’ « algérie » alors que dans les faits le processus souverainiste est engagé et se concrétise quotidiennement pour supplanter pacifiquement cette chimérique « algérie » et que le pays est déjà divisé depuis 1962 ? Il est de bon aloi de lui rappeler que l’ancien colon avait déjà joué et martelé ce refrain de l' »Algérie française » et l’on sait tous comment cela s’est terminé…
Dans ce méli-mélo d’un rappel historique du pays de novembre 54, uni contre l’occupant Français à celui d’aujourd’hui désuni et divisé, par le régionalisme, le tribalisme, le racisme, le terrorisme d’ « État » du clan d’Oujda contre les algériens, le Mzab, les Touaregs et la Kabylie qu’il a même tenté de diviser entre grande Kabylie et petite Kabylie, une politique calculée du « diviser pour mieux régner » ne s’agit-il pas là d’une tentative de négation de la réalité de ce pays pour mieux éconduire les algériens ?
Soulignons encore cette perle « avec ce souci de mettre l’ « algérie »…. en de bonnes mains », n’est-ce pas là une reconnaissance et un aveu inconscient que ce pays est en de très mauvaises mains et en très mauvais état, en mort clinique ?
Au demeurant, menaces contre la Kabylie, et alors ?
Chiche ! Oserions-nous dire à ce pouvoir colonial, va-t’en guerre et belliqueux, si la Kabylie n’était pas dans une optique politique pacifique et sereine.
La Kabylie et les Kabyles ne sont pas nés de la dernière pluie, ils en ont vu d’autres dans le passé lointain et immédiat et ont su prendre en charge et répondre à tous leurs ennemis.
Présentée comme une puissance militaire régionale, avec un budget déclaré de plus de 14 milliards de dollars, cette « algérie » qui ne peut produire son litre de lait ou son kilo de patate, saura-t-elle résister à un blocus maritime, aérien et frontalier ? Faut-il rappeler que l’Irak était présenté aussi comme ayant la 4ème armée la plus puissante du monde (sic), ce qui s’en est suivi a démontré le que c’était loin d’être le cas…
Actuellement dans une algérie en état de paix, l’algérien éprouve de grandes difficultés à se nourrir. En cas de guerre, cette « algérie » va-t-elle boire son pétrole ? Manger ses SS 400 Russes ? Croquer ses Migs ou ses chars ? Que des foutaises, ces 14 milliards de dollars US, investis dans des équipements militaires qui serviront plus à mater les citoyens sans armes que d’affronter un autre pays.
Le pouvoir colonial algérien, conscient de sa faiblesse économique, ne s’y trompe pas lui qui fait le dos rond devant les défis lancés par le Maroc ou qui est rentré d’Egypte en 1989, la queue entre les jambes après avoir vu son drapeau Messaliste brûlé par ses « frères » égyptiens.
Aujourd’hui dans l’ « algérie » profonde, la misère est à son paroxysme. Dans les grandes et moyennes villes du littoral, les populations vivent chichement ou au-dessus de leur moyens et à crédit pour cacher leur difficultés sociales et alimentaires.
Ce pouvoir colonial ne cesse de dresser des lignes rouges à ne pas dépasser. Sur le cas Sonatrach, ceux qui s’opposent à sa restructuration en cours, ont reçu cet avertissement, sur la Kabylie où il agit comme si elle appartenait à sa mère, et sur d’autres cas encore. Que des menaces.
Avec cette ligne rouge qu’il dresse contre la Kabylie, n’est-il pas en train de vouloir cacher ses lignes blanches, ces « raillots »* de cocaïne avec laquelle il s’en met plein « fouilles »* et qu’il met sous les narines d’une jeunesse algérienne sans espoir d’avenir ?
Est-ce, cette « algérie » ruinée, aux abois et sans éthique, le narcotrafic en plus, réplique exacte des anciennes et actuelles dictatures d’Amériques du sud, qui va s’attaquer à une Kabylie digne et honnête, travailleuse et respectueuse des droits humains ?
Ruinée, effrayée, pataugeant dans l’anarchie institutionnelle et sociale totales, l’« Algérie » à travers son Gaid, alias Sergent Garcia, le rire en moins et la violence en atout, dans un poker menteur perdu d’avance, tente de donner une contenance à une chimère, l’ « algérie » et se cherche un souffre-douleur en l’occurrence, la Kabylie. Mais mal lui en prendra, il paiera cash, illico presto, tout dépassement armé contre la Kabylie.
Les cartes sont sur la table et rien n’est plus comme avant, le pouvoir colonial voyou doit quitter la Kabylie au risque de perdre même l’« algérie » et doit commencer par cesser ses menaces contre la Kabylie et garder un tant soit peu son sang-froid.
* Raillot : rail ou ligne de cocaïne.
* Fouilles : En argot, poches dans le langage des voyous.
Ifilku Nughalad
SIWEL 050000 JUL 18