Harragas kabyles : Le président Ferhat Mehenni tire la sonnette d’alarme
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
TASELWIT
LA PRÉSIDENCE

 

Parmi ceux qui fuient l’Algérie, les jeunes Kabyles sont majoritaires. Jusque-là, tout le monde fermait les yeux sur le phénomène. L’absence de rêve de se réaliser dans un pays qui tourne le dos à leurs droits élémentaires, à leur langue et leur identité, à leurs libertés publiques et politiques, les jeunes Kabyles n’ont pour solution que de tenter d’aller vivre ailleurs, au péril de leur vie.

Le drame* que viennent de vivre, ce mardi 04 décembre 2018, quelques familles, du côté de Tigzirt et de Dellys sur la côte kabyle, les unes repêchant les corps de leurs enfants recrachés par la Méditerranée, les autres, attendant des nouvelles de disparus au large de nos côtes, est d’une douleur ineffable.

Le président de l’Anavad, au nom du MAK et du Gouvernement provisoire Kabyle, présente ses sincères condoléances aux familles frappées par ces deuils à répétition.

Il attire l’attention de la communauté internationale, notamment le Forum de l’ONU sur la Question des Minorités, sur la tragique apatridie du peuple kabyle au sein de l’Algérie coloniale, forçant ses enfants désespérés à la fuir quitte à mourir dans la traversée.

Il rappelle que les 14 jeunes de Tigzirt ne sont que la partie visible de l’iceberg des Harragas* kabyles.

Le président de l’Anavad appelle la jeunesse kabyle de cesser de risquer inutilement sa vie et l’exhorte à s’engager massivement dans le combat politique pour l’indépendance de la Kabylie qui est la seule voie à même de leur garantir, liberté, sécurité et prospérité.

L’indépendance du pays kabyle est plus que jamais une exigence de l’Histoire.

Exil, le 05 décembre 2018

M. Ferhat MEHENNI
Président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad)

—30—

SIWEL 051445 DEC 18

(*) Mise à jour 05/12/2018-17:45 :

Le bilan provisoire du naufrage de l’embarcation des Harragas de Tigzirt fait état de deux (02) corps sans vie rejetés par la mer, six (06) survivants dont cinq (05) repêchés par un chalutie et trois (03) disparus que des dizaines de jeunes de la région de Tigzirt recherchent encore sur les côtes des communes d’Iflissen , Mizrana et d’Azeffoun jusqu’à Dellys.

(*) Harragas (terme arabe) signifiant « les brûleurs de frontières »