ALGÉRIE COLONIALE, OU LE DÉSESPOIR MORTIFÈRE DES AFFIDÉS DE LA JUNTE

KABYLIE (SIWEL) — Une tragédie. La Kabylie va boucler l’année 2021 dans la tristesse et la colère, une année catastrophique sur tous les plans. Ses enfants brûlés vifs dans des incendies de forêts criminels fomentés par la marionnette au pouvoir et ses services. Des médicaments et des équipements médicaux bloqués par les douanes de cette junte, avec un bilan de plusieurs milliers de patients Kabyles emportés par le Covid-19, incidence directe ou indirecte de ces blocages étatiques.

Sur le plan des libertés, près de 350 Kabyles pacifiques sont injustement emprisonnés et des milliers sont sous contrôle judiciaire, pour délit d’opinion ou politique. Les familles Kabyles vont passer le seuil de cette nouvelle année en deuil, sans leurs proches brûlés vifs et d’autres, leurs pères, leurs sœurs, leurs frères ou leurs proches et amis en prison, sans oublier les pertes en cheptel et en patrimoine arboricole et en oliviers brûlés.

Si la junte militaire arrogante, croit avoir trouvé la panacée avec l’opération  »Zéro Kabyle », d’abord pour se venger des Kabyles qui ont rejeté cette Algérie, elle, ses quatre élections – présidentielles, référendaires, législatives et communales – ses institutions donc sa légitimité et sa souveraineté politique sur le territoire Kabyle et ensuite pour réprimer, oppresser, terroriser les Kabyles, persiste dans sa politique, il n’en demeure pas moins que son bilan politique est plus que négatif et condamnable.

Soulignons fortement, que sur la dizaine de milliers de personnes dites algériennes, pour noyer le poisson, emprisonnées ou sous contrôle judiciaire depuis 2019, la majorité d’entre elles sont Kabyles, de Kabylie ou résident en territoire algérien. Une réalité indéniable.

Par ailleurs, à travers le terrorisme judiciaire, contenu dans l’article 87 bis du code pénal, criminalisation de l’acte politique, infligé aux Kabyles, ce sont toutes les populations de ce pays qui sont mises en geôle, celle de l’esprit et de la conscience. La preuve s’il en est, est que même les opposants autrefois autorisés à ergoter et « bla-blater » dans le bac à sable de la pseudo opposition, sont aujourd’hui intellectuellement émasculés, incapables de sortir un moindre son contradictoire sinon les éternelles ritournelles sur la politique intérieure.

Dans ce territoire, une prison à ciel ouvert, être ou ne pas être en prison n’est plus la question, il n’y a aucune différence. Certes, certaines populations de ce territoire sont réduites à l’état de sujet, infantilisées et déresponsabilisées mais une majorité d’entre les algériens allaités au racisme anti-Kabyle, à l’antisémitisme et à la xénophobie se réjouissent même de cette condition, le bouc émissaire Kabyle sert d’exutoire.

POUR QUEL RÉSULTAT ?

Dans sa rage répressive et vengeresse, la junte a-t-elle fait changer la position politique des Kabyles ? indépendantiste ou pas ? Non ! même pas d’un iota. Sans parler de recul pour cette Algérie qui n’a jamais avancé depuis cette, finalement maudite année 62 qui a vu la France octroyer l’indépendance à cette néfaste et mortifère entité algérienne, il s’agit plus désormais que d’enfoncement politique.

Chaque abus de pouvoir de cette junte envers chaque Kabyle a plongé et enfoncé encore un peu plus et à chaque heure l’ « État » dit algérien dans l’abîme, il sera mis dans l’obligation de rendre des comptes un jour.L’existence des Kabyles dans cette Algérie est inscrite dans la soumission sinon la disparition, la prison ou l’exil. Les villes et les villages Kabyles se vident de leurs jeunes.

L’effet pervers de cette situation, conséquence de l’opération zéro Kabyle, est que les derniers Kabyles encore naïfs, éconduits par le faux discours sur la factice unité et fraternité nationale auront compris et déduit que seul un État Kabyle libre et indépendant est à même de les protéger.

Le « fraternisme » béat, « khawawisme » illusoire, issu du Hirak, a connu ses premières fissures lors de l’interdiction du drapeau Amazigh dans les marches de ce mouvement. Aucun mouvement algérien de grande envergure n’y a manifesté sa désapprobation et sa solidarité active, abandonnant les Kabyles à leurs pauvres illusions aggravées par le silence complice algérien lors des feux de forêts criminels de cet été et la lâcheté actuelle des « Khawawistes » face à la répression qui s’abat sur les Kabyles.

De par ses convictions politiques démocratiques, son éthique et ses valeurs, chaque Kabyle se sent concerné. Chaque famille Kabyle, bien chaque famille est aujourd’hui, directement ou indirectement impactée, concernée et touchée dans sa conscience civilisationnelle et dans sa condition de Kabyle devant tant d’injustice et d’abus de pouvoir.Le viol des droits fondamentaux et des droits de l’homme commis par la junte est condamné par l’ensemble de l’opinion Kabyle et bien sûr par les institutions internationales, le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU et par la Cour de justice de l’union africaine.

KABYLES, N’AYEZ PAS PEUR.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître avec l’arrogance répressive, l’arbitraire et l’injustice judiciaires, le sentiment de force affiché contre le peuple Kabyle, la junte est et demeure en position de faiblesse et de fragilité. Elle est en porte à faux, non seulement face à sa pseudo « constitution » finalement violée, un torchon, et pire encore des conventions internationales sur les droits humains dûment signées et ratifiées par elle.

Quelle que soient les arguties judiciaires dont elle se prévaut ou pourrait-elle se prévaloir à travers son article 87 bis du code pénal qu’elle a façonné à sa convenance, décrié même à l’intérieur du système mafieux par certains de ses gangs, l’essentiel pour la Kabylie est que l’opinion internationale, notamment les États et les institutions internationales soient prises à témoin et informées. Ils en ont désormais pris acte.

La communauté internationale agira-t-elle ou pas pour ramener à la raison et à la sagesse cette Algérie tombée dans la folie paranoïaque et répressive ? Pour les Kabyles dignes la question est dépassée. En attendant Godot, cher à Beckett et à Mohia,  » Am win it rajun d rebbi  », certains Kabyles esclaves, heureux de leur condition, s’estimant chanceux d’être du bon côté du manche, dans un ultime sursaut d’hypocrisie, qu’ils savent bien désuet et vain et auquel ils n’accordent un piètre espoir, tant le mal de cette Algérie, une fumisterie, est profond, veulent jouer, dans un patriotisme absurde une nouvelle partition de la méthode Coué pour exorciser leur peur. Après celle du « tout va bien », celle du « tout ira bien » en… 2022, cela s’entend en attendant la nouvelle/ancienne Algérie, celle de l’âge de pierre.

La libération de la Kabylie est une voie noble, une dynamique politique sereine, une force tranquille victorieuse, un pacifisme reconnu, un espoir sain, la fierté de nos ancêtres et de nos racines.

La junte militaire arabo-islamiste en est consciente qui a tenté par le passé de tout casser par la violence des assassinats politiques, et ils sont nombreux, et le terrorisme judiciaire, sa dernière arnaque, une insulte au droit universel. Que vaut une Algérie une fumisterie créée par la France coloniale en 1839 devant une Kabylie multimillénaire. Imbue de sa factice force militaire, « sa force de frappe ….frappée », dixit la marionnette Tebboune, quand elle est incapable d’assurer le litre de lait quotidien aux populations de ce territoire tombé dans la misère et la pauvreté, cette junte arabo-islamiste, plongée dans la panique totale et incapable de saisir le sens de la roue de l’Histoire, joue son rondo final, en attendant le tremblement de terre fatal prédit par la Banque Mondiale dans son tout dernier rapport.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante

SIWEL 311430 DEC 21