ENTRE L’ALGÉRIE ET SES SUPPLÉTIFS KABYLES, LE SUICIDE PARTAGÉ.

KABYLIE (SIWEL) – Extraordinaire fuite en avant effrénée et haine de soi laminant tout sentiment de dignité et d’honneur. La dernière humiliation vécue par un parti dit d’opposition et dit Kabyle, qui s’est vu interdire par l’administration coloniale algérienne, sous un motif fallacieux, de réunir son conseil national dans une salle à Alger est des plus consternant ne suscitant au sein de ses cadres que pleurnicheries sinon un appel à la justice coloniale algérienne, elle-même juge et partie.

L’État étant la junte qui est tout à la fois, Gouvernement, Conseil d’État, Sénat, Parlement, opposition, mosquée… et Sonatrach.

Conditionnés et dressés à la culture FLN de la soumission et de l’infantilisation, prisonniers des intérêts financiers et des privilèges y afférents, ces partis sont dans l’incapacité de se servir de leur propre entendement, de « casser la baraque » et de mettre fin à leur condition d’esclaves politiques et de faire-valoir démocratique, pour la junte, une façade cachant le caractère colonial, dictatorial et totalitaire de la junte.

En Russie, des journalistes, des politiques et d’autres activistes, ont fermé leur journaux et pris le chemin de l’exil, juste pour refuser de cautionner le terme « opération militaire spéciale en Ukraine » en clair la guerre d’agression contre l’Ukraine.

Plus ils sont humiliés, rappelés dans leur condition de Kabyles appelés à se soumettre, plus ils s’accrochent à cette Algérie, tout comme ils le font de la cause palestinienne ou sahraouie à mille lieux de leurs intérêts. De la décolonisation de la Kabylie un tabou, tout comme l’acronyme MAK.

1 – Nous entendons qu’ils aspirent à installer la démocratie universelle en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord et pourquoi pas chez leur frères d’orient !?

2 – Nous entendons qu’ils investissent le système en mercenaires pour le changer de l’intérieur.

3 – Nous entendons qu’ils ne veulent pas abandonner ce pays avec ses richesses à leurs Khawas qui en profitent quand même pour l’instant, alors que ce sont les Kabyles qui ont libéré ce territoire au prix de leur vie et de lourds sacrifices.

4 – Nous entendons qu’ils s’inquiètent faussement de ce nous allons manger « dacu anec » comme si l’Algérie était aussi prospère que la Norvège et que leurs propres bedaines gorgées de  »chorba » vides.

5 – Nous entendons qu’ils veulent imposer l’enseignement de la langue Tamazight à tous les Algériens à l’instar de ce que fait arbitrairement la junte avec l’Arabe contre les Kabyles, expansionnistes et dictatoriaux à leur tour, ils veulent la rendre obligatoire envers tout et contre tous. La démocratie à l’algérienne.

6 – Nous entendons qu’ils se veulent, dans un exaspérant ethnocentrisme et un racisme latent, la locomotive de ce pays. Les algériens n’auraient qu’une cervelle, des wagons rouillés au fond du tapis, tirés par les intelligents « Qbayel el Ahrar », chair à canon, à matraque et à geôle.

7 – Nous entendons qu’ils collent à la lettre à la diplomatie de la junte. Ils sont plus sahraouis que les sahraouis et plus palestinien que les Palestiniens au point de menacer Israël – rien que ça – pendant que le pays natal de leurs parents, la Kabylie, souffre de la colonisation, de la répression et du racisme de par leurs maîtres du clan d’Oujda.

9 – Nous entendons qu’ils sont silencieux comme des carpes dès qu’il s’agit de l’oppression coloniale en Kabylie occupée.

10 – Nous entendons qu’ils rasent les murs à Alger et tellement « encasserolés » – parfois à leur insu reconnaissons-le – ils dorment habillés, attendant que la Gestapo de la junte militaire vienne les chercher à l’aube au grès de la conjoncture politique et des guerres des clans.

11 – Nous entendons qu’ils se réunissent, permission et lieux accordés après humiliation, sous l’œil sourcilleux et inquisiteur de la junte.

12 – Nous entendons qu’ils disent des Kabyles libres et dignes qu’ils posent de bonnes questions mais donnent de mauvaises solutions, ils seraient des extrémistes et des racistes à vouloir s’extirper de la domination et de l’occupation algérienne. Le dernier rejeton de cette espèce en mal être, ose même les appeler « terroristes » jetant ainsi, dangereusement, l’opprobre sur l’ancestral pays des Hommes Libres, la Kabylie.

13 – Nous entendons qu’ils sont abonnés à la mangeoire politique et sous perfusion vitale au pipeline rentier, Alger / Genève / Lausanne, tout débranchement est existentiel pour eux.

14 – Nous entendons qu’ils jurent de déconstruire le MAK qui les empêche de livrer définitivement la Kabylie à leurs maîtres qui en retour les sustentent de miettes rentières.

15 – Nous entendons qu’ils se constituent supplétifs de la flicaille pourrie et corrompue de la junte en agressant les résistants Kabyles exhibant le noble drapeau Kabyle. Vgayet s’en souvient.

16 – Nous entendons que des terroristes islamistes fabriqués par la junte – auteurs de carnages dans l’élite Kabyles des années 90 – ils veulent en faire des partenaires politiques dans la chimérique « nouvelle Algérie ». De ces fous d’Allah, absous de leurs crimes par la factice concorde civile, sous l’appellation de « nationalistes conservateurs » ils seront labellisés « Démocrates Musulmans » à l’instar des démocrates chrétiens en Europe. Rien que ça !

Sous le parrainage et l’accompagnement politique de la Locomotive Kabyle, ces terroristes seront initiés à la démocratie universelle, avec ses pendants le respect de la laïcité, de la diversité religieuse, ethnique et politique etc… En somme, re-dompter le loup dans la bergerie. C’est si simple, il suffit juste de copier et de coller, n’est-ce pas ?

17 – Nous entendons, toujours dans le copié/coller, chacun d’eux rêver de détourner les Kabyles dignes de leur résistance au colonialisme algérien et de leur lutte pour l’indépendance en important (encore) chacun y allant de son astuce – un statut politique ou administratif pour la Kabylie – copié depuis l’Europe.

Pour les uns c’est l’autonomie à l’espagnole, la régionalisation à l’italienne ou la belge, si ce n’est la décentralisation à la française ou tiens (!) le fédéralisme à la suisse ou à l’allemande, sans évoquer le Canada ou les USA etc… mais la junte a fermé le catalogue et coupé court à toutes ces illusions.

28 – Nous entendons qu’ils taisent leur Kabylité, y participer à son effacement, la noyer dans l’amazighité polluée, noyer les succès multidisciplinaires de ses enfants pour les attribuer au pays colonial, pour rester dans les canons de l’idéologie fasciste et obscurantiste algérienne.

Même dans les basses œuvres de la capitulation, Ben Badis, favorable à l’assimilation de cette « Algérie » à la France coloniale et Abdelkader le capitulard, sont restés attachés à leur arabité et leur islamité.

Sont-ils Kabyles ou algériens, couci-couça comme dirait Tebounne la potiche, selon l’interlocuteur en face. Cette « Algérie » plurielle – une utopie face à une idéologie fasciste arabo-islamiste, affirmée et assumée constitutionnellement – dont ils rêvent, les met en apnée, elle se signe au singulier, uniquement arabo-islamiste, abandonnés qu’ils sont par leur « frères », leurs Khawas algériens, comme il sied dans le monde arabe d’appeler son ennemi mon « frère » pour mieux l’écraser.

Résumons. La liste est longue et élastique. Nous aurons tout entendu et nous entendrons encore d’autres et ce, sans pause, la chute inexorable dans l’abîme sans fond. Leur statuquo précaire, au point de s’allier avec l’engeance terroriste de cette junte, les islamistes, auteurs avec la junte d’indicibles crimes en Kabylie.

Ces Kabyles intégreraient-il le giron Kabyle – il leur reste ouvert – que l’épée de Tebounne la marionnette, ou de son remplaçant déjà désigné, s’abattrait sur leurs têtes de toutes ses casseroles.

La Kabylie a perdu et perd encore beaucoup de femmes, d’hommes et de biens. À l’été 2021 ses forêts incendiées, un génocide et un écocide programmés par la junte, avec leurs lourdes pertes humaines, sa faune et son cheptel.

Le dernier crime, est celui commis contre Jugurtha Laguerioui  » Frawsen  » . Un assassinat ? Quelle que soit la cause de sa mort, la junte en porte l’entière responsabilité.

Frawsen est mort à Paris parce qu’il a fui la Kabylie, harcelé par la junte, il se savait en danger, y laissant sa femme et ses 3 enfants en bas-âge. La junte a fini par le condamner par contumace à 20 ans de prison, coupable d’amour pour la Kabylie et Taqvaylit que certains tentent de vendre.

Si la junte militaire porte l’entière responsabilité de cette mort, n’en demeure-t-il pas moins que les Kabyles favorables au statuquo colonial – l’aventure du maintien de la Kabylie sous le joug et l’occupation de cette chimère « Algérie » – ne portent-ils pas pour autant une responsabilité morale ?

Effrayée par le développement exponentiel de l’indépendantisme Kabyle qui engrange des avancées diplomatiques importantes et mise à l’index par la communauté internationale quant à ses violations répétées des droits humains, la junte coloniale algérienne, dans l’urgence panique, tombe dans tous les travers propres aux dictatures. Arrestations illégales et arbitraires d’un côté, parodies de justice de l’autre.

Consciente de jouer le rondo final d’une colonisation qui n’a que trop duré, la junte démultiplie sa répression, se croyant à l’abri d’une punition qui tombera forcément.

Le cap d’une rupture entre cette « Algérie » et la Kabylie est franchi, il s’agit désormais d’une confrontation politique internationale, lourde de conséquences pour cette « Algérie » suicidaire.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante