Inauguration du Festival du Livre de Bretagne 2025 : hospitalité bretonne et affirmation kabyle

CARHAIX (SIWEL) — L’inauguration de la 36ᵉ édition du Festival du Livre de Bretagne à Carhaix, le 25 octobre dernier, a placé la Kabylie au cœur des échanges culturels et politiques, marquée par des interventions fortes sur la liberté, l’identité et la fraternité entre peuples.

Représentant le président d’honneur Ferhat Mehenni, absent suite à de fortes pressions des relais du régime algérien, Mulud At Azdin, porte-parole du Gouvernement kabyle en exil, a rendu hommage à la solidarité bretonne envers le peuple kabyle : « L’histoire retiendra que la municipalité de Carhaix a été la première institution officielle de Bretagne et France à avoir brandi le drapeau kabyle sur son fronton. » Il a salué la proximité culturelle entre Kabyles et Bretons, tout en affirmant clairement : « un jour, que nous espérons proche, le drapeau kabyle flotte parmi ceux des Nations Unies. »

Tilelli, présidente du comité kabyle, a, de son côté, exprimé sa gratitude envers les organisateurs : « Vous nous avez offert un espace de rencontre, de dialogue et de fraternité entre deux terres de liberté et de culture. » Elle a dédié son intervention aux auteurs kabyles et bretons présents, soulignant la « fierté et la transmission » comme fils conducteurs du festival.

Le conseiller départemental du Finistère, Philippe Guillemot, a fait le parallèle historique entre la Bretagne et la Kabylie : « Ce week-end sera l’occasion de mieux connaître l’histoire d’un peuple d’Afrique du Nord qui, au fil des siècles, a résisté à de nombreuses invasions […]. Tout cela, évidemment, nous parle, à nous Bretons. » Il a aussi évoqué la disparition récente de Coop Breizh, distributeur breton, symbole d’un écosystème culturel fragilisé, appelant à « trouver ensemble des solutions pérennes ».

Enfin, le maire de Carhaix, Christian Troadec, a salué la présence de la délégation kabyle et réaffirmé son engagement en faveur de la liberté et de la reconnaissance des peuples : « Il est insupportable qu’on puisse être menacé de prison simplement pour affirmer son identité. Le droit à l’autodétermination est un droit fondamental, reconnu par l’ONU. », concluant : « Bevet Breizh ! Azul fell-awen ! »

L’événement, marqué par la fraternité, a rassemblé écrivains, élus et militants autour d’un message commun : la culture comme vecteur d’identité et de liberté.

nbb,

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