Kabylie (SIWEL) —Plusieurs incendies potentiellement d’origine criminelle ont fait des victimes parmi la population et endommagé plusieurs maisons et biens, dans la journée du mardi 11 juillet 2017, à Ait Yahia Moussa, dans la daïra de Draa El Mizan. Les premiers incendies ont débuté vers 10h du matin et se sont propagés rapidement pour atteindre les différents villages de cette vaste commune qui abrite presque 30 000 habitants.
Selon la population, même si la cause de l’incendie n’a toujours pas été déterminée, c’est la thèse de l’incendie criminel qui semble être privilégiée. Ce serait la énième fois que cette région est visée par de telles manœuvres criminelles. Chaque été, ce sont les forêts qui brûlent, les maisons, les oliviers, les arbres fruitiers et les champs agricoles. Aussi, ce n’est pas la première fois que de tels incendies font des victimes humaines et animales.
Cette fois, ce sont deux personnes qui ont perdu la vie. Le bilan aurait pu être plus lourd, n’eût été l’intervention et la mobilisation des villageois qui ont utilisé tous les moyens qui étaient à leur disposition pour combattre les flammes : réserves d’eau, branches d’arbres, pèles et pioches, etc. Les brigades de pompiers étant très peu nombreuses en Kabylie, les citoyens n’ont compté que sur eux-mêmes.
Une situation qui a suscité une vague d’indignation des citoyennes et des citoyens Kabyles en désavouant le régime algérien et blâmant l’inertie et l’incapacité des autorités locales.
L’incendie frappe encore une autre fois mon village Afir et Ait Slimane dans la commune d’Ait yahia Moussa sans l’intervention des pompiers ; les jeunes des deux villages ont intervenu mais ce n’était pas suffisant pour l’éteindre, a affirmé une citoyenne.
Reste à savoir maintenant si c’est les autorités algériennes qui sont à l’origine de ce crime hideux pour faire du tort et nuire à la population de cette région tant délaissée et étriquée. En somme, tous les dires et commentaires convergent vers cette hypothèse.
En effet, l’État algérien et les autorités locales , connaissant les conséquences de leurs actes et leur gestion pitoyable, aient agi avec l’insouciance vis-à-vis de la commune de Krim Belkacem et les centaines de combattants de la guerre d’indépendance. Cette région est tenue à l’époque du parti unique (FLN) par un pillard et un ignorant, ensuite léguée à un imposteur et un incompétent pour passer par un illettré, un sot et subséquemment par des crétins et tartufes. Il y a encore aujourd’hui des villages dépourvus de routes, d’écoles, d’eau et de gaz… pendant que l’État colonial algérien investit des milliards dans la construction de mosquées et dans les programmes d’arabisation et d’islamisation de la population kabyle. La corruption gangrène l’administration d’Ait Yahia Moussa et notamment celle de Draa El Mizane.
Malgré le nombre important des villages, malgré d’innombrables dangers et risques qui guettent notre population, on n’a même pas un poste de pompiers pour la commune d’Ait Yahia Moussa ! C’est vraiment honteux, a énoncé un villageois.
Suite à ces incendies monstrueux, j’ai appelé les pompiers de Draa El Mizan, de Boumerdès et encore de Tizi Ghenif mais c’était pour rien. Ils nous ont dit qu’ils étaient en route et malheureusement le mal était déjà fait, nous a fait savoir une autre personne.
Presque tous les villages d’Aït Yahia Moussa sont ravagés par les feux, depuis 10 heures à maintenant. Il y a même des maisons brûlées. Des morts et des blessés. Il n’y a ni pompiers, ni police, ni gendarmerie, ni service de santé pour aider la population. La question que je pose : Sommes- nous des Algériens avec les mêmes droits et devoirs que les autres ou alors, comme disent certains, nous sommes colonisés, et nous avons juste le droit à la répression quand nous revendiquons nous droits, a protesté un intervenant.
De toute façon, Il y a du louche dans ce malheur. C’était une terrible journée, les feux ravagent la commune d’Ait Yahia Moussa commençant par Imlikchene (M’kira), Ait Ouacif, Ait Rahmoune, Laazaiv, Tarik, Ait Attela, Tifaou, Imaksnene, Ait Slimane et Afir. D’énormes dégâts sont enregistrés durant cette journée :- Un décès (K.R) et quelques blessés.- Plusieurs foyers touchés dont quelques bâtisses fissurées. – Du bétail calciné. – Plusieurs poulaillers et cabanes enflammés. – Plusieurs ruches brûlées. – Coupures d’électricité, a précisé Louni Saïd N’amacha.
Les Turcs, le groupe UZGUN de la base de Draa El Mizan, étaient les premiers pompiers sur les lieux avec leurs camions-citernes et avant nos »frères Algériens », a précisé mass Saïd Louni, membre APC d’Ait Yahia Moussa.
Qui doit assumer ces pertes ? C’est assurément la responsabilité de la commune et de l’État. Ils sont où les représentants de L’APC ? Dommage ! Une seule main ne fait pas de bruit …Il faut se mobiliser. Il y a malheureusement une politique de la terre brûlée orchestrée par l’État algérien en collaboration avec ses valets envers notre région (la Kabylie) souvent sous prétexte de combattre le terrorisme, a conclu un autre intervenant.
Où sont les dizaines de milliers de militaires et de gendarmes stationnés en Kabylie. Comme par hasard, ils ont tous disparu de leur campement, de là où justement les citoyens témoignent du départ des feux. C’est un crime contre la nature et un crime de plus contre la Kabylie à enregistrer dans la multitude des agressions qu’elle subit de la part du régime criminel d’Alger, à sa tête la fratrie Bouteflika. Les Kabyles devraient l’inscrire dans leur mémoire, a ajouté un autre citoyen.
Nous sommes toujours colonisés par des personnes inconscientes…c’est la politique de la terre brûlée…Ait Yahia Moussa payera encore les positions politiques de Krim Belkacem face au régime dictatorial de « Boutef » et ses compagnons d’Oudjda, a encore ajouté un autre intervenant.
La Kabylie est en danger et le pouvoir algérien ne compte pas mettre fin à ses sales besognes en étouffant cette nation économiquement, culturellement et politiquement et par tous les moyens. À cet égard, des appels à la mobilisation du peuple kabyle ont été lancés car sans l’unité de tous les kabyles, la Kabylie va chavirer dans le gouffre de l’arabisme et de l’obscurantisme algérien.
Même à At Douala, At Zmanzar, Maatkas et partout en Kabylie c’est le même désastre. C’est le même scénario et la même politique. Une action de grande envergure doit être engagée. Un tel massacre ne doit pas passer sous silence. Aucune excuse pour les pouvoirs publics… Il y a plutôt un laisser-aller et nonchalance de leur part, a annoncé un autre locuteur Kabyle.
Boualem Afir.
SIWEL 120953 Jul 17 UTC