KABYLIE (SIWEL) — Entame de la dernière étape du processus de désagrégation politique, sociétal et éthique de la chimère Algérie, l’agitation politique de février 2019, le Hirak, en arabe mouvement, pendue entre l’échec patent des blocs idéologiques à dégager une ligne politique propre à même d’élaborer un projet de société commun tant les velléités politiques et idéologiques avec leurs pendants sociétaux et civilisationnels sont foncièrement antinomiques et de l’autre les serres oppressives de la junte militaire qui joue sa liberté, sa survie politique et même physique, en mémoire le sort de Saddam et de Mouammar, signera bientôt le début de sa troisième étape.
Une multitude de personnages connus, grandes gueules ministérielles, ou partisanes corrompues déchues ainsi qu’une nouvelle génération aux dents longues, a surgi. Tirant à hue et à dia, chacun y a été de sa nouvelle Algérie. Analyse sur analyse, constat sur constat.
À chacun ma « ma contribution » « mon analyse » « midi à ma porte », un capharnaüm fait de narcissisme et d’égocentrisme aigus mais il a été observé un seul dénominateur commun, une dialectique politique propre au FLN avec la même terminologie, la même phraséologie, les mêmes intonation de voix, les mêmes réparties, la même rigidité gestuelle et comportementale devant le pupitre, le même vice, la même méthode dans le mensonge et la même roublardise.
Le mode de pensée est formaté et programmé. L’esprit est laminé en péréquations qui ramènent tout au dénominateur commun, l’idéologie arabo-islamiste, logiciel usé, éculé et usité depuis l’indépendance de ce qui tient lieu de « pays ». Sous la férule de l’État ANP-FLN, des clans, une bande de gangs, marionnettistes de l’ombre, tire les ficelles et impose son mode de pensée.
Point de déviance, tout part de la factice unité nationale et ramène à … elle, mortier de la pseudo
Algérie »une et indivisible », dans les faits une entité fracassée. En filigrane, deux registres de commerces se font la concurrence, quand ce n’est pas « Chouhada El Abrar », c’est « Allah ou Akbar » qui prend le relais.
Les multiples personnages cités plus haut, aussi différents soient-ils sur le plan politique et ethnique, aussi large est le spectre des idéologies qui les anime – des extrémistes terroristes nationalistes baâthistes arabo-islamistes du FLN – FIS – HAMAS – Rachad aux anciens moudjahidines berbéristes reconvertis sur le chemin de Toufik, Belkhir, Nezzar – tous s’accordent, tels des moutons sur le chemin de la bergerie, à consolider, affirmer, respecter et approfondir l’idéologie arabo-islamiste, ciment de la factice unité nationale de cette « Algérie » arabe et islamiste – elle aura l’insigne honneur d’affirmer son arabité lors du sommet arabe de la ligue arabe à Alger, en mars 2022 comme elle le fait en sport au Qatar – la ligne rouge de cette Algérie une et indivisible, négatrice de tout ce qui n’est pas arabo-islamiste.
DE PROFUNDIS. LA DÉCHIRURE.
Dans ce triste, sinon mortifère jeu de rôle et de cette multitude de personnages, seul un individu, après avoir commenté, analysé et tenté d’apporter un semblant d’approche cohérente, a décroché.
La pratique politique et la réflexion intellectuelle sont codifiées et renvoient à des stimulus lexicaux pavloviens. La propagande positive et lénifiante faite d’arabité, islamité, unité nationale, Palestine, Polisario, Équipe nationale, ANP, FLN, Fatwa, mosquée, amazighité arabisée, Iran, Ayatollah, Maghreb arabe, s’oppose et bannit le Zouave, Kabyle, Kabylie indépendante, Kabylité, Maroc, Israël, France, Occident, Afrique du Nord, Juif, mécréant toute approche analytique algérienne est codifiée selon cette dichotomie imposée par la junte.
Dans un véritable lamento dans sa page Facebook, il a pleuré son désespoir, ses illusions perdues et craché son rejet total de cette « Algérie » Zombie, damnée et condamnée à vivre dans la déshérence politique, identitaire, sociétale et le racisme anti-Kabyle, anti-juif, anti-chrétien etc…
Avec des mots, son cri sorti des profondeurs de son âme, est similaire au geste de la Harga, la brûlure, que des jeunes écrasés par les maux sociaux, la mal-vie et le désespoir comme le sien ont exprimé sans mot, juste avec une felouque, un morceau de bois flottant, un glisseur. La solution, à la vie ou à la mort. Morts en « Algérie » ou en mer, aucune différence, seule la rive européenne donne la vie et l’espoir. La douleur d’une entité qui peine à devenir un « pays » mort entraînant dans sa noyade la Kabylie occupée.
Cet algérien transi, a-t-il eu l’honnêteté intellectuelle qui semble l’animer depuis sa prise de conscience désespérée, de comprendre, de reconnaître et d’admettre que la revendication irrédentiste des Kabyles, ajoutée à ce constat désespéré d’une Algérie où « le frère a tué son propre frère… où le voisin a violé sa voisine…où le fils vole son père », que l’indépendance de la Kabylie n’est pas une idée « frelatée », elle est non seulement un idéal noble et justifiée au regard de l’Histoire millénaire du peuple Kabyle mais relève d’une condition existentielle sinon le déluge sur cette Algérie qui s’y oppose et il est déjà visible pour les esprits clairvoyants et sages.
DE LA PSEUDO ÉLITE ALGÉRIENNE.
Allaitée, biberonnée, nourrie, ensuite gavée au foncier et aux pétrodollars, dans la mangeoire estampillée arabo-islamiste, le concept de liberté ANP –FLN, a noyé tous ses sens. Tout est réduit et ramené à la condition dite d’algérien.
Comment appréhender ou rêver de « Liberté » dans cette Algérie quand ce concept est réduit, pollué, vidé de sa substance et de son essence intrinsèque et soumis à des carcans rigides établis et imposés par une bande de brigands qui se donne tous les attributs d’un État et les accapare ?
QU’ON EN JUGE.
Quid de ce « pays » où la profession d’avocat dont la déontologie est la défense des droits du justiciable et de la défense première des droits fondamentaux et de celle des droits humains, est souillée impunément par des avocats qui s’érigent avec violence contre le droit de manifester ou de nier au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) de revendiquer, de manière pacifique, le droit à l’autodétermination du peuple Kabyle, un droit pourtant dûment inscrit dans la pseudo constitution violée de ce pays, réduite à l’état de torchon.
Quid de ce pays où une enseignante d’université – sensée instruite et dont la profession entre autres est de sensibiliser les étudiants aux droits universels partagés par les nations civilisées – se comporte en chiffonnière agressive, violente, vociférant et insultante, contre des militants politiques pacifiques Kabyles lors d’une manifestation ?
Ces nervis, pseudo élite, se tirent-ils une balle dans le pied ? Non ! Dans cette Algérie, la normalité, si tant est que cette notion a un sens dans ce pays, est définie et obéit aux conditions édictées par la junte. Le mode de pensée de l’État–ANP–FLN.
Cette Algérie, fille illégitime de la France coloniale, marche-t-elle sur la tête ? Non ! Elle se prétend même défenseuse des « causes justes » et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes mais selon ses propres critères envers et contre tous les droits et les lois universels auxquels elle a souscrit et qu’elle a ratifiés. La reprendre sur ses propres contradictions schizophréniques vaut à son auteur, État étranger ou parti ou individu éclairé ou institution internationale, une déclaration de guerre.
Dans cette Algérie en ruine, tout est pensé en mode, selon Moi, par Moi et pour Moi État–ANP–FLN. Dans le domaine politique, comme dans celui des relations interpartis ou interpersonnelles, rien n’obéit au respect des règles de droit ou de société faussant toute grille de lecture rationnelle.
Peut-on se fier à ces algériens qui se plaignent qu’il n’y a point d’émancipation dans les pays arabo-islamistes et que c’est le régime de la soumission qui prévaut alors qu’eux-mêmes participent par leur silence, leur complicité, leur indifférence, leur illusion du bon soumis, à cet état de fait abject. Une tragédie.
Les exemples les plus frappants, sont leurs silences sur la demande d’une enquête internationale sur les incendies de forêts criminels et sur l’assassinat par les barbouzes de la junte d’un jeune hirakiste d’une part et d’autre part sur la condition des détenus où ils font une distinction, d’une part, entre le bon détenu hirakiste, acquis au mode de pensée Etat–ANP–FLN, principe inaliénable d’une Algérie arabo-islamiste et entre, d’autre part, le détenu politique Kabyle pacifique, parce que d’abord il est Kabyle et ensuite il est , sera ou serait un indépendantiste, conditions qui les plongent dans le droit-de-l’hommisme sectaire et la fuite en avant qui les maintient dans leur statut d’esclave de la junte qu’ils dénoncent ou feignent-ils.
LA CONFUSION INTELLECTUELLE.
En liberté, mais humiliés, soumis au chantage des subventions partisanes et publicitaires ; partis, presse ou autre personnage étiqueté élite, idem dans la condition de prisonnier politique ou d’opinion, le souci premier de ces individus est de se positionner sur le plan politique, pour se démarquer de toute proximité politique avec la Kabylie et particulièrement des indépendantistes Kabyles, semant l’incompréhension et le désarroi sinon la déception auprès de tous ceux qui les ont soutenu, désarçonnés par l’inversion des valeurs, la soumission et la docilité témoignée ainsi à la junte, leur bourreau.
Loin de tout manichéisme, quel message, quelle valeur, quelle éthique, quel respect de quel principe civilisationnel, ces individus peuvent-ils se réclamer ? La maturité politique, tant vantée, de l’élite et des algériens, est-elle sincère ou simple condescendance ?
Certes, il est trop prêté ou attendu des algériens, ils n’ont jamais connu la liberté. Le courage a déserté ce territoire. Des sujets malheureux, témoins anéantis ou complices vicieux, qu’importe, le litre de lait ou le kilo de semoule en pénurie chronique entretenue depuis le départ, finalement regretté de la France, accaparent plus leur esprit. Parfaite et lamentable situation d’un « pays » naufragé.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 191312 DEC 21