KABYLIE (SIWEL) — Depuis que ce pays, créé par la France et appelé »Algérie », a découvert la coercition, la répression et la criminalisation de l’acte politique par la voie judiciaire, il en use et en abuse. Le terrorisme judiciaire est devenu l’arme absolue contre tout opposant récalcitrant.
Après la loi fourre-tout sur le racisme et le régionalisme et celle sur les Fake-news pour réprimer les utilisateurs des réseaux sociaux, voilà que la junte s’apprête à élaborer un projet de « loi sur la déchéance de la nationalité » a rapporté ce mercredi l’APS, Agence de presse algérienne.
Il s’agit, selon le ministre de la justice appuyé par le premier ministre Uyahya-Bis, dans la trituration du code de la nationalité, de la mise en place « d’une procédure de déchéance de la nationalité algérienne….à tout algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État ou qui portent atteinte à l’unité nationale » elle concerne aussi « celui qui active ou adhère à une organisation terroriste ainsi que celui qui la finance ou qui en fait l’apologie » et « toute personne qui collabore avec un Etat ennemi ».
Un texte sur mesure qui ne concerne que les personnes qui se trouvent « en dehors du territoire national » et qui exclurait a priori de facto toutes les personnes vivant sur le territoire national.
Les manifestations contre cette bande de brigands sur les places publiques européennes lui portent un coup de massue. L’exemple de l’internationalisation de la cause Kabyle initiée par le MAK a fait des émules et cela fait mal aux voyous d’El-Mouradia qui préfèrent 1 million de manifestants isolés dans les rues d’Alger que quelques centaines à Paris avec un impact international très porteur.
Il n’est pas sans souligner que les personnes visées par cette future loi sont les Kabyles et particulièrement les indépendantistes, à leur tête Mas Ferhat Mehenni qui est le premier ciblé.
Mas Asselway Ferhat Mehenni n’a pas attendu l’élaboration de cette loi pour dire et affirmer à qui veut l’entendre qu’il n’est pas algérien « Moi, en tant que Kabyle, j’en ai fini avec mon Algérien. Je suis Kabyle et rien ni personne d’autre » a-t-il répondu à une attaque le ciblant, une réponse en forme de sentence confirmée par son rejet même du passeport algérien et par l’obtention d’un passeport de réfugié politique.
Si cette loi venait à être votée et elle le sera, car cette bande de voyous au pouvoir a toujours fait ce qu’elle a dit, tous les Kabyles qui appellent à l’indépendance de la Kabylie et portent le drapeau national Kabyle sur les places publiques européennes, aux USA et au Canada seraient déchus de leur nationalité pour atteinte à l’unité nationale. Élargie au territoire Kabyle, un atout suprême.
Une telle condamnation viendra confirmer sur le plan administratif et juridique ce que revendiquent depuis toujours les Kabyles dignes et fiers de l’être, la nationalité KABYLE, rejetant ainsi la nationalité algérienne coloniale que les Kabyles portent par défaut.
Par ailleurs la Nationalité algérienne est lourde à porter pour les Kabyles et même pour les algériens tant elle renvoie à l’image de la violence, du terrorisme et de la corruption. Un énorme poids en moins pour les Kabyles.
Aux abois, impuissante, comme elle n’a pu juguler la résistance des Kabyles depuis 1963 à nos jours, cette junte militaire arabo-islamiste bute sur le mur indépendantiste Kabyle. Cette loi viendrait-elle anticiper la prochaine proclamation de l’indépendance de la Kabylie en ce printemps Kabyle qu’on ne s’y tromperait pas. Elle est nulle et non avenue. La Kabylie est Kabyle.
Un président, une potiche illégitime, et une constitution illégitime rejetés à l’unanimité par le peuple Kabyle et par la majorité des algériens, une assemblée dissoute, une chimère comme le pays, alors quid de l’avenir de cette loi. Forcément que la potiche trouvera un bricolage juridique et constitutionnel pour la promulguer.
L’effet pervers de cette loi est qu’elle distinguera officiellement le Kabyle de l’algérien et mettra ainsi fin à la confusion, l’assimilation et l’identification arbitraire et coloniale du Kabyle à l’algérien. Le monde entier distinguera qui est qui.
L’État c’est Moi, l’Algérie c’est Moi, tous ceux qui osent nous remettre en cause et s’opposer à Nous la Junte, semble dire la bande de brigands, sont voués à l’errance.
Les silences passés de « l’élite », du microcosme politicien algérois et de la diaspora algérienne, sur la confiscation et le refus de délivrance de documents de voyage, d’identité et administratifs signifiés aux militants Kabyles ou identifiés comme tels les rattrapent. L’apatridie les guette. Encore une entourloupe, à se pencher sur cette loi et les futurs élections passeront
Aux assassinats, la torture, la matraque, les goulots de bouteille, la prison, les fraudes présidentielles, référendaire, législatives, communales, la corruption et la propagande, s’ajoute désormais l’infâme et immorale apatridie, celle de la mort politique, sociale et administrative.
Un cocktail propre au fascisme. Comble de l’ironie, l’apatridie contre les enfants de ceux qui ont libéré ce pays, qui renvoient à la junte l’image de sa lâcheté consommée dans les bordels coloniaux du Maroc et de la Tunisie.
La DUDH « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », BOF ! La junte n’est pas à une violation près, elle qui viole quotidiennement les douze millions de Kabyles.
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 051345 MAR 21