KABYLIE (SIWEL) — Touché, coulé, comme dans un jeu vidéo. L’arabo-islamisme, idéologie fasciste érigée en mythe fondateur de la « nation algérienne » incarnée en la personne de Abdelkader dit émir, s’effondre en château de carte qu’il est et tel qu’il a été conçu par la junte militaire arabo-islamique.
Le mythique Abdelkader, plombé par sa compromission d’avec la France coloniale, révèle un personnage obscur, clivant, traître pour certains et guerrier pour d’autres. Des lâches et des traîtres, il y’en a partout et en chaque peuple dirions-nous, mais l’inacceptable est dans le mensonge de la junte algérienne qui en a fait une figure nationale loin de faire l’unanimité.
Pourquoi avoir choisi Abdelkader, certes connu pour avoir résisté dès les premières années à l’invasion française et relevé sa prétention à être un chef religieux (sic) mais terni par son côté félon après sa capitulation et son acceptation des subsides de la France coloniale ; une pension dont auraient même profité certains de ses enfants jusqu’en… 1962 et même plus tard selon d’autres historiens ? Qu’à cela ne tienne !
ET MAINTENANT ?
Abdelkader est une patate chaude dans les mains de la junte. Va-t-elle le jeter dans la poubelle de l’Histoire ou le garder comme symbole national avec ce déficit et cette précarité révolutionnaire mémorielle et le risque de voir de nouveaux documents déclassifiés assombrir encore plus son image déjà délétère ?
Pourquoi le criminel dictateur Boumediene, lui aussi, avec un passé lourd de voyou politique, un « psychopathe » dixit F.Fanon, a-t-il porté son choix sur Abdelkader pour le « canoniser » personnage historique, alors que l’Histoire de Tamazgha, nommée ensuite « Algérie », une fumisterie, par la France coloniale qui l’a créée, regorge de figures historiques ?
Des plus anciens avec la Reine Kahina, la Chaoui en qui certaines féministes ont vu une féministe avant l’heure, à Saint Augustin, Nna Fadhma N’Soumer, Muhand Amoqrane ou Ccix Aheddad.
Mais ces personnages ont un handicap originel, ils sont tous de culture Berbère, Chaoui ou Kabyle, de confession chrétienne ou juive mais hélas pour une « Algérie » qui se veut arabo-islamiste, c’est un blasphème.
Kahina, n’a-t-elle pas combattu les invasions arabes des Omeyyades et Aksil n’a-t-il pas décapité Okba ?!
Les planqués des frontières, plus arabes que les arabes, ont fait leur choix mémoriel. La factice « unité nationale », sélective et sectaire, dévoile bien ses travers et sa forfaiture. La patate chaude Abdelkader demeure encore plus brûlante que jamais, mais qu’importe, le symbole national algérien reste arabe et musulman contre toute historiographie académique et c’est là l’essentiel pour cette junte.
Nordine Ait Hamouda a été empêché à Tichy par des islamistes, une secte connue pour sa proximité idéologique, arabo-islamiste, avec la junte, d’aborder le cas de Ben Badis et sa posture assimilationniste avec la France coloniale.
N’est-ce pas Mostefa Lacheraf, l’un des rédacteurs du préambule de la constitution algérienne, qui a rapporté dans l’un de ses livres, l’offre de service Badissienne à la France coloniale, résumée ainsi « laissez-nous seulement l’enseignement de la langue arabe et du coran » plaidant pour une société musulmane algérienne à l’intérieur de la France coloniale ?
Relatés par M. Lacheraf, ces faits écrits dans les livres d’Histoire et dans la revue Essouna de l’association des oulémas, n’ont soulevé aucune tempête à l’époque. Personne ne s’en était pris à cet ancien ministre de Boumediene, même pas, par Abdallah Cheriet, le chantre acharné, de l’arabisation et de l’islamisation et surtout par Ahmed Taleb El Ibrahimi, fils de son père Bachir acolyte de Ben Badis.
Aujourd’hui le fils de Amirouche, raflé après sa conférence à Tichy, (Vgayet) est jeté en prison sans avoir été jugé pour avoir repris les mêmes sources. Les vérités dites par le fils de Amirouche, et sur Abdelkader et sur Ben Badis, sont biaisées dans leur compréhension pour être présentées par la bande de brigands d’El Mouradia comme une atteinte à l’ «unité nationale » et un « appel à la haine raciale ».
Soulignons fortement que Ben Badis s’est opposé à la guerre de libération en traitant de « perturbateurs » les révolutionnaires de 54.
Finissons-en avec cette gangrène arabo-islamiste et concluons.
Loin de donner une place aux côté des nations et des États civilisés, le récit national algérien, falsifié, imposé par la force du terrorisme judiciaire qui tente d’étouffer toute autre lecture ou historiographie que la sienne, confirme bien que cette « Algérie » un nom, que nous avons toujours écrit ici entre guillemets, n’est qu’une chimère, une fumisterie qui s’estampe dans les mêmes conditions loufoques de sa création par la France coloniale.
Terrorisme Kabyle ? Zouaves ? Enfants de la France ? Menace intérieure ? Main de l’étranger ? Diantre alors ! Et pourquoi donc ? Que les sujets algériens, dorment sur leurs deux oreilles, leur pays est déjà mort depuis longtemps (*).
(*) Prémonitoire, dans un film sur la guerre d’ « Algérie » dans un cimetière, un interprète s’adressait ainsi à ses ancêtres : « Nodho ! Nodho ! ». Debout les morts !
CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 012125 JUI 21