KABYLIE (SIWEL) – Alors que le militant indépendantiste kabyle Malek At Lḥusin vit en France, la justice inique du régime dictatorial algérien qui l’accuse d' »apologie d’actes terroristes » et de « diffusion d’enregistrements faisant l’apologie du terrorisme » (sic), lui a adressé à son domicile à Aqvu, en Kabylie, une convocation à comparaître pour le 06 décembre 2022 devant la chambre d’accusation près la Cour coloniale de Béjaïa.
Feignant ignorer que ce même régime refuse de lui renouveler son passeport depuis 2015… car à l’instar de centaines de militants kabylistes en Kabylie ou à l’étranger, Malek At Lḥusin est privé de son passeport par les autorités algériennes. Ayant perdu des membres de sa famille, sans ce document de voyage, il n’a pu se rendre en Kabylie pour leur rendre une dernière visite avant de les accompagner vers leur dernière demeure.
La Kabylie et les citoyens kabyles sont la cible du régime algérien qui met en pratique le projet « Zéro kabyle » mis en place en août 2019, renforcé par le Code pénal algérien en juin 2021 par la décoction par la junte au pouvoir d’une loi sur-mesure pour museler toute opposition et toute opinion autre que la voix officielle, les autorités se servent de manière éhontée de la législation antiterroriste pour réduire au silence la dissidence.
En résulte des centaines d’inculpations d’infractions liées au terrorisme, notamment au titre de l’article 87 bis, qui comporte la peine de mort et définit le terrorisme de manière vague comme tout acte « visant la sûreté de l’État, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
C’est notamment à cause de cet article scélérat que l’Algérie a été épinglée par plusieurs pays lors de son examen par le mécanisme de l’Examen périodique universel devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies au cours de sa 41e session qui s’est tenue du 7 novembre au 18 novembre dernier à Genève.
Fin 2022, pendant que des centaines de Kabyles croupissent dans les geôles algériennes, 54 condamnations à mort ont été prononcées dont Ferhat Mehenni le président du MAK et l’Anavad et des dizaines d’autres ont écopé de 20 ans ou 10 ans d’emprisonnement dont le caricaturiste Ghilas Aïnouche qui a échappé au terrorisme ayant décimé la rédaction de Charlie Hebdo… à l’issue de simulacres de procès de nuit dont les procédures sont bâclées, ce qui est le propre d’une justice aux ordres qui n’existe que dans les dictatures. L’Algérie en est une.
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