TRIBUNE (SIWEL) — Vingt ans après son assassinat ignoble par le pouvoir algérien, le Héro kabyle Matoub Lounès est plus que jamais vivant car un poète ne meurt jamais. Sa voix tonitruante résonne toujours, hantant à jamais l’esprit des islamistes extrémistes et du pouvoir algérien qu’il a foncièrement exécrés.
Le Rebelle vénéré en Kabylie a laissé aux générations futures un combat à poursuivre, celui de la consécration de la langue et la culture kabyles. Un idéal qui ne saurait épouser la réalité sans l’indépendance de la Kabylie, tel que prôné par le MAK, digne héritier de la philosophie de Matoub qui disait dans son testament, son dernier album, « dwa-s a ncerreg tamurt« .
Matoub Lounès assassiné pour avoir hissé très haut la cause amazighe en général et kabyle en particulier a laissé derrière lui un lourd héritage qu’il convient d’assumer par tous les Kabyles jaloux de leur identité et de leur culture. Il nous appartient en effet de mener à bon port l’entreprise de décolonisation de notre chère Kabylie tel que souhaité par feu Lounès en adhérant massivement aux idées libératrices du MAK-Anavad qui en fait un crédo.
Honorons la mémoire de ce vaillant combattant qui a payé de sa vie son engagement pour une Kabylie libre et indépendante, loin de l’obscurantisme des arabo-baathistes nourri par un pouvoir algérien corrompu.
A ce titre, si le combat de Matoub demeure aussi vivace dans les cœurs et les esprits de tous les Kabyles, il n’en demeure pas moins que l’indépendance de sa chère patrie a encore du chemin à parcourir, lequel chemin sera d’autant plus court avec l’adhésion de toutes et de tous pour concrétiser définitivement l’idéal de notre cause; l’indépendance.
Les tentatives de récupération du combat de Matoub Lounès osées par le pouvoir algérien, par le biais de ses larbins et ses KDS, vise à folkloriser cette date phare du combat des Kabyles, correspondant au 25 juin, comme ce fut le cas avec tous nos illustres penseurs et écrivains à l’image de Mouloud Mammeri.
Départons-nous de ce piège malsain ourdi par le pouvoir colonial et exigeons plutôt que le meurtre du Rebelle soit élucidé, vingt ans après son assassinat. Matoub devrait se retourner dans sa tombe en pensant que le gouvernement algérien lui rendait hommage, lui qui les avait rejetés et vomis. « Leqvayel d waεraven mačči d atmaten« , disait-il de son vivant, pour rafraîchir la mémoire courte de certains usurpateurs et imposteurs qui se dressent contre l’indépendance de la Kabylie.
Assumons le legs du Rebelle clairement exprimé dans son dernier album en guise de testament, celui où il a parodié l’hymne algérien, visiblement à l’origine de sa liquidation physique.
De son vivant, Matoub dont le nom est associé à toutes les luttes du peuple kabyle a fini par comprendre que l’indépendance est le seul salut de la Kabylie.
Dépassons ainsi les commémorations folkloriques et festives de sa disparition et planchons-nous résolument à poursuivre son noble combat de liberté et d’émancipation du peuple kabyle. C’est la meilleure façon de lui rendre hommage.
Mokrane Aweɣlis
SIWEL 282300 JUN 18